de France Lumiere
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A la barre d’un navire, le capitaine porte sur ses épaules la responsabilité sociétale de ses marins au long cours. Le bâtiment est imposant, le tirant d’eau est très bas, les manœuvres sont plus lentes. Tout appelle à une anticipation de plus en plus conséquente pour éviter les collisions et les avaries. La vigilance permanente repose sur les officiers, maîtres absolus dans leur domaine de compétence. Les uns
veillent au bon ronronnement et à l'état de marche du bateau, les autres sont attentifs à la santé des occupants, d'autres encore scrutent les outils de navigation. Les erreurs humaines ont ici, comme au sein d’une entreprise, leurs parts d’imprévues, d’impondérables, d’inévitables.
Face aux lois et règlementations, il n’y a qu’un seul responsable, civilement et pénalement, devant les hommes. Le partage des responsabilités coexiste mais la traduction se prononce différemment en cas de sinistres pour des causes naturelles ou humaines. Bien des procès retentissants, ces dernières années, démontrent la fragilité de l’interprétation des procédures et des règles. Etre à la tête d’un paquebot, d’une société, d’un groupe, d’un état, l’enclume des responsabilités se présente souvent, lors d’intempéries, comme une réelle solitude face aux évènements. Alors, il est préférable d’être sain de corps et d’esprit. La tâche ardue revient aux plus méritants, endurants, croyants. Car, au-delà du fait de se sentir investi d’une réelle mission, il faut bien reconnaître que cela passe par l’aliénation de sa vie privée, voire intime, par certaines privations qui n’ont rien à voir avec des moyens mais bien par une qualité de vie certaine. Miser sur une bonne santé, à terme, s’apparente au joueur de poker menteur.
Que la mer soit calme ou agitée, le capitaine a l’obligation de garder la tête froide. Des intérêts supérieurs sont en jeu.
France LUMIERE