Le premier bailleur social de la capitale, Paris Habitat, a annoncé que la chaleur dégagée par les voyageurs du métro parisien allait servir à chauffer un immeuble de la rue Beaubourg, à deux pas du Centre Georges Pompidou.

Dans le 5ème arrondissement de Paris, un immeuble de la rue Beaubourg fait l'objet d'un vaste programme de réhabilitation. Son objectif étant d'être exemplaire d'un point de vue environnemental, les calorie émises par les passagers de la ligne 11,
un escalier reliant l'immeuble à une galerie du métro,
vont être utilisées pour chauffer 17 logements (du studio au cinq pièces),
ce système intervenant en appoint du chauffage urbain, alimenté notamment par l'incinération des ordures ménagères.
Un voyageur du métropolitain émet 100 watts environ. Avec la chaleur dégagée par le frottement des trains sur les rails et la position souterraine du métro, il fait monter la température autour de la station Rambuteau entre 14 et 20°C tout au long de l'année.
Comme pour la géothermie, le projet expérimental consiste à puiser la chaleur du sous-sol et à
la faire passer dans des échangeurs pour réchauffer de l'eau et alimenter des conduits de chauffage.
Environnementalement exemplaire, ce projet devrait permettre de réduire de 33% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à une chaufferie uniquement raccordée au réseau de chauffage urbain.
Grâce à une bonne isolation, la consommation d'énergie devrait être de 77,8 kilowattheure (kWh) par an et par mètre carré,
soit un niveau inférieur aux 80 kWh demandés par le Plan climat de la ville de Paris.
Environnementalement exemplaire, le projet ne permet cependant pas de réaliser des économies dans tous les domaines. Ainsi, le surcoût étant élevé par rapport à une chaufferie classique, il va augmenter les charges locatives.
L'utilisation de la chaleur du métro pourrait-elle être généralisée à Paris. Non, estime François Wachnick, chargé de mission à Paris Habitat. La raison ? Le coût de construction des conduits pour accéder aux galeries du métro :
"Nous avons eu la chance de tomber sur une galerie qui permet de chercher la chaleur directement du métro, sans avoir à payer le coût de cette galerie, sinon ce n'était même pas la peine d'y penser".
La RATP a bien entendu donné son accord pour l'expérimentation.
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Source : Reuters
Hélène Baratte - 10/09/2010