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Portrait d’Alain Bellon, un rescapé de la vie

Alain Bellon, plâtrier devenu façadier par extension de ses activités, ne se doutait pas à 21 ans que sa vie allait prendre un tournant trente ans plus tard pour de graves raisons de santé. Ce professionnel, la tête dans le guidon comme souvent, n'a pas vu venir l'accident cardiaque qui, pris à temps, a bouleversé son existence et celle de sa société.

Il se lance dans l'entrepreunariat à 21 ans

Alain Bellon est né le 26 septembre 1969 à Guilherand Granges. Tout petit déjà, ses parents, sa soeur et lui, baignaient dans l'artisanat et plus précisément dans le plâtre, profession que le père de famille quittera quelques années plus tard pour rejoindre la fonction publique. La maman, conjoint collaborateur, travaille dans l'entreprise familiale. Alain Bellon s'engage très vite dans des études professionnelles après la 5ème, dans la lignée familiale. A l'issue de ses trois ans de Cap de plâtrier à Chomérac, dès 1987 il travaille chez son premier patron Tedeschi à Guilherand Granges. “Je voulais être carrossier étant enfant, explique Alain Bellon. Mais je n'avais pas de bons résultats scolaires à St Vallier. J'ai suivi mon père sur les chantiers des maisons de particuliers. Cinq après que mon père cesse ses activités entrepreneuriales, je me suis lancé en 1990 dans la création de mon entreprise car je suis parti sur un coups de tête de ma boîte”. J'avais 21 ans. La fleur au fusil, il a regardé droit devant lui et a embrassé la vie avec ses aléas.

Bien sûr, il a fallu, malgré la bonne notoriété du père, se faire un nom. Il créé sa structure en nom propre et part de rien, prospecte tout. “Je travaillais pour moi, et ça c'était l'essentiel. Mais quand on démarre, c'est la gestion qui est la plus compliquée. Et puis, à 20 ans, les gens ne font pas confiance à un jeune qui démarre. Il faut bien 10/15 ans pour bien maîtriser son métier.” Alors, briques après briques, plâtre d'intérieur, il avance le mors aux dents. En 1997, il connaît un réel essor qui l'amène en 1999 à investir dans une machine à plâtre. “On travaille à deux, un salarié et moi”. Il poursuit dans cette lancée jusqu'en 2004, période à partir de laquelle l'activité plâtrière a chuté pour des raisons techniques. “Je ne voulais pas faire de placo”. Il décide alors de muter vers le ravalement de façade, les murs en enduit, activité qu'il démarre dès 2005. 2008, Alain Bellot décide d'embaucher 4 salariés. Les carnets de commande sont pleins avec six mois d'avance. Ses clients sont dans une zone de proximité sauf quelques chantiers qu'il honore sur Lyon.

2000, arrivée de Christophe Girard d'à peine 20 ans. Très vite il prend son apprenti sous son aile protectrice et lui enseigne le métier. Le binôme fonctionne au point que le jeune homme devient son bras droit. Et cela perdure depuis plus de dix ans. “C'est vraiment quelqu'un à qui l'on peut vraiment faire confiance et c'est suffisamment rare pour le souligner”, précise Alain Bellon. Les deux compères caracolent avec deux salariés en tête des chantiers. Tout semblait leur sourire.

Un arrêt brutal pour sauver sa vie

Il en était ainsi jusqu'en novembre 2018. Alain Bellon se plaint rapidement de grosses fatigues, des douleurs à la poitrine. Il ne voit rien venir et poursuit ses chantiers jusqu'à une alerte très sérieuse qui l'amène droit aux urgences hospitalières où il restera 13 jours. L'insuffisance cardiaque trop longtemps ignorée par ses signes avant-coureurs fait place à un oedème pulmonaire. Il lui est interdit de reprendre quelque activité que ce soit. Heureusement, Christophe Girard est là, à ses côtés. Pendant que son bras droit assure les chantiers avec ses salariés, Alain Bellon est suivi médicalement de très près et ce, une année durant avec une hygiène de vie appropriée. Il suit une rééducation cardiaque intensive sur sept semaines. Les sous-traitants ont pris le relaie pour les gros chantiers. “Cet accident cardiaque a été une vraie leçon de vie. J'ai alors seulement réalisé ce qu'était l'essentiel de la vie, qu'il fallait d'abord penser à soi si l'on voulait rester en vie”. Alain Bellon rajoute “le plus dur fut les interdits alors que je ne m'en donnais pas. Ils sont venus trop durement, trop vite, brutalement. “

Marié une première fois à 20 ans, en 1990 puis en 2006, deux enfants, Alain Bellon souhaite revenir à l'essentiel, dire adieu à la futilité de la vie, renouer avec les choses simples. Il avait même pensé un temps monter un camion épicerie “c'est un truc que j'aurais voulu faire”. Mais sur un plan médical, tout lui devient interdit, en particulier son activité de façadier plâtrier peintre. On ne quitte pas un navire après l'avoir si bien mis à flot. Il décide de remettre les rênes à son bras droit Christophe Girard pour se consacrer à une part aussi importante de son activité entrepreneuriale “les papiers, la gestion d'entreprise”.

Création d'une nouvelle société avec un associé

Alain Bellon et Christophe Girard créent la Société “Bellon-Girard” en février 2020, le démarrage prévu en mars avec deux nouvelles embauches Mathieu et Mathis. La Société Alain Bellon devient loueur de fond, loueur de matériel et la Société nouvellement créée va lui reverser un loyer compensatoire. Le carnet de commande de la nouvelle société en façades est rempli jusqu'à fin juin 2020. Ainsi, l'entreprise Alain Bellon va retrouver “un nouveau souffle avec un nouvel associé, au sens propre comme au sens figuré”. D'ici peu, les activités vont être transférées à St Sauveur de Montagut en statut SAS dans un local de 500m2 pour y stocker tout son matériel, ses véhicules, échafaudage, la clientèle se trouvant principalement dans la Vallée de l'Heyrieux. Alain Bellon divorce et va retrouver une nouvelle vie avec une nouvelle compagne, une vie plus simple, plus reposante.

A son actif, la Société Alain Bellon a réalisé de gros chantiers comme la Maison des Compagnons à Lyon, la Maison pour tous sur 1.000 m2 à Valence. L'entreprise a également réalisé le chantier des façades de l'école publique de la commune de St-Sylvestre en harmonie avec les teintes existantes. Pour les années à venir, avec Christophe Girard, Alain Bellon souhaite maintenir quatre salariés pour assurer le carnet de commande et développer son activité de façade uniquement, sans “chercher à en faire plus pour ne pas se perdre” (neuf et rénovation, joints de pierres, enduits et isolations extérieures). Christophe Girard vient, lui aussi, d'une famille de maçon dans le bâtiment. A 30 ans, le jeune homme, avec ses 10 années d'expérience, avoue avoir fait le choix de carrière avec Alain Bellon “j'ai aimé la mentalité, l'état d'esprit et cette belle entente dans la confiance et le partage”. L'avenir est ainsi assuré pour tous les deux et leurs familles respectives.

 

Portrait d’Alain Bellon, un rescapé de la vie

 

Alain Bellon, plâtrier devenu façadier par extension de ses activités, ne se doutait pas à 21 ans que sa vie allait prendre un tournant trente ans plus tard pour de graves raisons de santé. Ce professionnel, la tête dans le guidon n'a pas vu venir l'accident cardiaque qui, pris à temps, a bouleversé son existence et celle de sa société.

Né le 26 septembre 1969, il voulait être carrossier étant enfant. Tout petit déjà, ses parents, sa soeur et lui, baignaient dans l’artisanat et plus précisément dans le plâtre, profession que le père de famille quittera quelques années plus tard pour rejoindre la fonction publique. La maman, conjoint collaborateur, travaille dans l’entreprise familiale. Alain Bellon s’engage très vite dans des études professionnelles après la 5ème, dans la lignée familiale. A l’issue de ses trois ans de Cap de plâtrier à Chomérac, dès 1987 il travaille chez son premier patron Tedeschi à Guilherand Granges

Il suit son père sur les chantiers et se lance en 1990 dans la création de sa société. La fleur au fusil, il a regardé droit devant lui et a embrassé la vie avec ses aléas. Bien sûr, il a fallu, malgré la bonne notoriété du père, se faire un nom. Il créé sa structure en nom propre et part de rien, prospecte tout. “Je travaillais pour moi, et ça c’était l’essentiel. Mais quand on démarre, c’est la gestion qui est la plus compliquée. Et puis, à 20 ans, les gens ne font pas confiance à un jeune qui démarre. Il faut bien 10/15 ans pour bien maîtriser son métier.” Alors, briques après briques, plâtre d’intérieur, il avance le mors aux dents. En 1997, il connaît un réel essor qui l’amène en 1999 à investir dans une machine à plâtre. “On travaille à deux, un salarié et moi”. Il poursuit dans cette lancée jusqu’en 2004, période à partir de laquelle l’activité plâtrière a chuté pour des raisons techniques. “Je ne voulais pas faire de placo”. Il décide alors de muter vers le ravalement de façade, les murs en enduit, activité qu’il démarre dès 2005. 2008, Alain Bellot décide d’embaucher 4 salariés. Les carnets de commande sont pleins avec six mois d’avance. Ses clients sont dans une zone de proximité sauf quelques chantiers qu’il honore sur Lyon.

2000, arrivée de Christophe Girard d'à peine 20 ans qui vient, lui aussi, d'une famille de maçon. Il prend son apprenti sous son aile protectrice et lui enseigne le métier. Le binôme fonctionne au point que le jeune homme devient son bras droit. Et cela perdure depuis plus de dix ans. “C'est vraiment quelqu'un à qui l'on peut vraiment faire confiance et c'est suffisamment rare pour le souligner”, précise Alain Bellon. Les deux compères caracolent avec deux salariés en tête des chantiers. Tout semblait leur sourire.

 

Un arrêt brutal pour sauver sa vie

Novembre 2018. Alain Bellon se plaint de grosses fatigues, de douleurs à la poitrine. Il ne voit rien venir et poursuit ses chantiers jusqu'à une alerte très sérieuse qui l'amène droit aux urgences hospitalières où il restera 13 jours. L'insuffisance cardiaque trop longtemps ignorée par ses signes avant-coureurs fait place à un œdème pulmonaire. Il lui est interdit de reprendre quelque activité que ce soit. Heureusement, Christophe Girard est là, à ses côtés. Pendant que son bras droit assure les chantiers avec ses salariés, Alain Bellon est suivi médicalement de très près et ce, une année durant avec une hygiène de vie appropriée. Il suit une rééducation cardiaque intensive sur sept semaines. “Cet accident cardiaque a été une vraie leçon de vie. J'ai alors seulement réalisé qu'il fallait d'abord penser à soi si l'on voulait rester en vie”. Alain Bellon rajoute “le plus chaud fut les interdits brutaux trop durs, trop vite alors que je ne m'en donnais pas". Il souhaite revenir à l'essentiel, dire adieu à la futilité de la vie, renouer avec les choses simples. Il avait même pensé un temps monter un camion épicerie “c'est un truc que j'aurais voulu faire”. Mais sur un plan médical, tout lui devient interdit, en particulier son activité de façadier plâtrier peintre. Il décide de remettre les rênes à son bras droit Christophe Girard pour se consacrer “aux papiers, à la gestion d'entreprise”.

 

Création d'une nouvelle société avec un associé

Alain Bellon et Christophe Girard créent la Société “Bellon-Girard” en février 2020 avec deux nouvelles embauches Mathieu et Mathis. Le carnet de commandes est rempli jusqu'à fin juin 2020. Ainsi, l'entreprise Alain Bellon va retrouver “un nouveau souffle avec un nouvel associé, au sens propre comme au sens figuré”. En mars, les locaux de 500 m2 ont été transférés à St Sauveur de Montagut pour y stocker matériel,véhicules, échafaudages. A son actif, la Société Alain Bellon a réalisé de gros chantiers :Lyon la Maison des Compagnons, Valence Maison pour tous (1.000 m2), les façades de l'école publique de St-Sylvestre. Désormais, les associés souhaitent maintenir 4 salariés, assurer le carnet de commande, développer l'activité de façade sans “chercher à en faire plus pour ne pas se perdre” (neuf, rénovation, joints de pierres, enduits, isolations extérieures). A 30 ans, C. Girard, avec ses 10 années d'expérience, avoue avoir fait le choix de carrière avec Alain Bellon “