St Romain de Lerps - Ouverture d’une nouvelle épicerie “Au P’tit Bonheur”
Habitante du village depuis 2010, Marie-Adeline Tourvieille retrouve un joli sourire et une réelle joie de vivre. Elle
renoue avec un projet professionnel qui la pousse vers de beaux jours au sein d’une commune qui a su l’accueillir et l’épauler.
Une vie riche et très mouvementée
Marie-Adeline Tourvieille et ses deux frères sont natifs de Dieppe (76). Née le 22 octobre 1971, la petite fille de la maison a pour maman une ex-infirmière devenue secrétaire médicale et un père directeur d’une groupe d’agences de la banque Société Générale où il a fait toute sa carrière. Son grand-père, à Dieppe, tenait une épicerie fine où la petite fille jouait à “faire la marchande de fromage” à chaque visite qu’elle lui rendait durant les vacances scolaires. La jeune fille poursuit, après l’obtention de son Bac Compta à Noisy le Grand, près de Paris, un BTS Agent Co de 1991 à 1993 au Perreux sur Marne. Le grand large l’appelle, pour ses premières expériences professionnelles, en Floride (USA) à Disney World (1994/1995) à “Epcot Center” pour tenir le rôle d’hôtesse des magasins puis part en direction de l’Italie pour 6 mois estivaux à Stresa à l’Hôtel Bar avant de repartir (1996/1997) pour 6 mois de stage/test au sein d’Air Europ comme hôtesse de l’air pour effectuer et comptabiliser des heures de vol vers les Caraïbes. “Les voyages ouvrent l’esprit, permettent d’apprendre la tolérance, l’humilité, l’ouverture vers l’autre”. Consciente de devoir construire une carrière sur le sol français, elle rejoint régulièrement pour des missions rémunérées Disneyland Paris comme animatrice intérimaire. Elle intègre ensuite la Communauté européenne à ISPRA en Italie en 1998/1999 comme standardiste pour un an. Au cours de ces diverses expériences internationales, Marie-Adeline Tourvielle acquière une pratique des langues étrangères (anglais, américain, italien, allemand, notions d’espagnole). L’été 2000, elle exerce à Disneyland Paris au sein d’un hôtel où elle apprécie la rigueur, le cadre strict. “C’était très formateur, raconte-t-elle, mais très mal payé avec un sentiment d’être exploitée. C’est pour cela que je suis partie.” Elle tient jusqu’en mars 2001 avant d’être embauchée pour six mois à la centrale de réservations d’une agence italienne. “Mais j’avais besoin de stabilité. J’ai postulé et j’ai été recrutée au sein de la Société Générale au sein d’une agence du 16ème arrondissement de Paris.” La capitale, devenue trop chère pour ses ressources, la pousse à travailler en province, Lyon en particulier, au sein d’un service clientèle par téléphone. Puis, par mutation interne, elle s’implante entre 2004 et 2008 à Valence comme conseiller de clientèle avec un portefeuille varié. En 2009, elle rejoint l’agence de Tournon après avoir rencontré en 2008 son mari Mickaël avec qui elle a eu deux enfants, Lise le 29/04/2010 et Elliott le 6/09/2012 avant de reprendre à Valence en 2015. “Je voulais retrouver le contact client au guichet mais il y avait de plus en plus de transactions par internet et de moins en moins d’accueil direct. J’ai donc poursuivi mes missions jusqu’à la cessation de mes activités en 2018 dans un contexte très tendu…”
Reprise d’une épicerie au centre du village
Les liens sociaux sont manifestement le trait d’union pour cette jeune femme pleine d'allant et d’envies. Les dernières années sont difficiles et fort mal vécues ce qui amène Marie-Adeline Tourvieille à réfléchir à d’autres horizons, d’autres projets, plus proches de ses valeurs humanistes. Avec son mari, elle fréquente régulièrement l’épicerie locale depuis 2010, tenue alors par Marie-Christine Pistoresi. La gérante de l’épicerie tisse des liens fraternelles avec elle et confie que la modification des normes de caisse enregistreuse par le Ministère du Commerce arrive à un mauvais moment, à un an d’une fin de carrière. “Je rêvais de cette épicerie pour être heureuse et m’épanouir, raconte Marie-Adeline Tourvieille. J’apprends de source sûre début 2018, alors que je pensais monter une épicerie ambulante comme éventuelle voie professionnelle, que l’épicière cherchait un repreneur. L’information tombait à Pic pour me permettre de rebondir et remonter la pente d’un contre-coups professionnel.” Les premières tractations pour la reprise de l’épicerie débutent en mars 2018. “L’idée me plaisait beaucoup et avec mon mari Michaël nous avons imaginé notre nouvelle organisation familiale. Les souvenirs du vécu avec mon grand-père me sont revenus en force : c’est cela que je veux faire et j’y parviendrai. Notre dossier a été retenu et avec mon mari nous avons travaillé dur pour équiper le nouveau magasin : création d’étagères en bois, plus chaleureuses et tendances pour mettre en valeur la marchandise, nouvelle organisation de l’épicerie, et avons validé ensemble le concept des produits du terroir, dans la continuité de notre prédécesseur, avec une idée de produits locaux à la coupe (salaison etc) et d’une nouvelle présentation du magasin. Il s’agit avant tout d’une histoire humaine. J’ai plein d’idées comme la réalisation de box apéritifs, faire participer un artisan, une box raclettes avec de bons fromages, paniers de Noël, la St Valentin, Pâques, selon l’actualité commerciale du moment. Nous verrons d’ici quelques temps, en fonction des besoins, de la demande, pour la livraison à domicile selon certains critères de mobilité pour nos fidèles clients.”
Marie-Adeline Tourvieille concentre, dans ce nouveau projet professionnel, tout ce qu’elle a vécu, exprimé dans son riche passé professionnel mais cette fois pour son épanouissement personnel, pour celui de son mari, pour celui de ses enfants. Elle va enfin pouvoir enfin “jouer” à la marchande avec tout le sérieux d’une expérience professionnelle marquée. Le village et son conseil municipal l’ont très bien reçu et aidé dans son projet. Elle est ravie d’ouvrir une épicerie dans un lieu touristique où les diverses langues étrangères qu’elle maîtrise lui seront fort utile tout au long de l’année. Prévue mi septembre, l’ouverture a été repoussée faute de réceptionner certains meubles et matériaux destinés à recevoir entre autre les produits “à la coupe” du pays et spécialités locales. Le magasin est fin prêt, après 8 mois de fermeture. L’ouverture de ce commerce, totalement réaménagé avec de nouveaux exploitants, est effective depuis le mardi 13 novembre matin. Il propose des produits bios issus des circuits courts, qu’on se le dise!
OUVERTURE DU MAGASIN LE MARDI 13 NOVEMBRE 2018