Ce couple de jeunes entrepreneurs agricoles a bien choisi où et quoi faire de ses activités professionnelles.

Présents sur la place de la Bascule ce dimanche 5 août d’”Alboussière en Fête”, ils ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu de la fournaise en multipliant les ventes de cornets de sorbets durant l’après-midi étouffante. Découvrons les par le petit bout de la lorgnette.

 

Portraits croisés d’un couple d’agriculteur-glacier

Mathilde Barbat est une jeune femme de la génération 1986 (1er janv.), fille unique de parents bijoutier-horloger à Toulon. Elle mène ses études en Bac+5 en passant par la case “tourisme et développement durable”. Entre 2004 et 2013, se succèdent un BTS à Montpellier, une licence suivie d’un master (en Ariège), axés sur “production, organisation de voyages”, une année sympathique (2007/2008) en séjour plus que linguistique en Ecosse, puis retour pour le master à Foix, choix universitaire qui fut identique pour Brice Julien, en complétant de petits boulots pour l’argent de poche (saisons touristiques ski/camping à l’accueil/restauration). Dès janvier 2013, les réflexions se précisent après divers stages en apiculture et Mathilde Barbat se prépare au diplôme agricole BPREA afin d’obtenir la capacité professionnelle dans les secteurs agricole et para-agricole pour conduire et gérer une exploitation. Elle n’opte donc pas pour le CAP d’artisan glacier. A l’issue de sa formation diplômante, elle obtient son sésame en septembre 2013.

 

Brice Julien est natif de Guilherand Granges (15 avril 1986). Du collège de Vernoux en Vivarais, il rejoint le lycée hôtelier de Grenoble entre 2001 et 2004 puis poursuit avec un BTS tourisme “animation et gestion touristique locale” avant de partir pour un an en Ariège pour une licence “tourisme et développement durable”, même cursus que Mathilde sans la connaître à cette époque. Il cumule divers emplois agricoles (2007/2008), industriels et dans le bâtiment. 2008 à 2010, il se consacre à Foix en Ariège à son master. Il fait la connaissance de Mathilde Barbat. Il poursuit ses études en doctorat de géographie sur Grenoble tout en oeuvrant au sein d’un centre de recherches à Mirabel durant trois années. Il décide toutefois de ne pas poursuivre sa thèse pour bâtir avec Mathilde leur projet. Après une année de réflexion, “les idées prenaient corps explique le couple. On voulait s’installer par ici, faire de la transformation en sorbets des fruits du coin, et, pourquoi pas, aller un peu sur la châtaigne, prendre le train en marche et exploiter des parcelles de châtaigniers.” Ils choisissent le statut de leur activité “cotisant solidaire” la première année, filière MSA. Dès janvier 2015, grâce au diplôme de chef d’exploitation de Mathilde avec Brice comme conjoint collaborateur, le couple se lance (stages activités similaires, transformation des fruits CFPPA, chambre d'agriculture) et démarrage en 2014 des fraises et châtaignes.

 

L’avenir d’un couple avec les pieds sur terre et la tête dans les nuages

Ils respirent tous deux la sérénité et le bien être. Voilà 4 ans que l’activité se développe à l’image de leur offre : sorbets fraise, châtaigne, framboise, cassis, groseille, mûres, rhubarbe, melon, poire, pêche, menthe, verveine, fleurs de sureau. Il en va de même pour les confitures et les boissons aux fruits. Ils ne cherchent pas à sur-développer l’activité pour en éviter d’autres contraintes. Ils vendent en circuit court dans 3 magasins (L’Arbre à Pain à Vernoux, La Laupie (26) et La Grange à St Peray).

 

“Nous souhaitons poursuivre nos efforts ainsi jusqu’en 2020 sur notre belle lancée de croissance. Notre objectif est d’avoir quelque chose de stable. Nous ne cherchons pas à développer outre mesure pour dégager du temps libre. Il y a de la demande en sorbets bio. Notre demi hectare de fruits rouge est de plus en plus couverte pour palier aux aléas de la nature (sécheresse, grêle, etc). Pour la 3ème année, nous participons avec bonheur à la manifestation “De Ferme en Ferme”. 1.000 personnes nous ont visités cette année. C’est une super carte de visite. En plus des 3 magasins, nous sommes souvent sur les marchés de producteurs, comme en août à Alboussière. Ce qui nous guide avec tant de succès : la volonté d’être en bio, en circuit court, en toute autonomie, sans intermédiaire : ainsi, nous maîtrisons pleinement notre modèle économique”.

 

Quoi dire de plus! Le couple respire, au sens propre comme au sens figuré, sur les hauteurs de Boffres, à la Ferme du Chaléat, un choix de vie parfaitement pensé et assumé. 06.84.09.40.54

 

 

Claire Mollien

CLP

Hebdo de l'Ardèche Terre Vivaroise