Des pesticides inefficaces et dangereux sont toujours épandus dans le vignoble !

Pression sur les pesticides. Après le dernier Cash Investigation sur les pesticides et malgré les

paroles rassurantes du dernier colloque environnemental de l'interprofession de Bordeaux (CIVB), les chiffres sont têtus : Bordeaux est dans l'œil du cyclone des pesticides et l'image de ses appellations en sort dégradée. Au niveau local, la grosse mécanique du déni s'est remise en route à pleins gaz sous la houlette du CIVB et de la FDSEA, maîtres d'œuvre de l'omerta. Le président de l'interprofession, Bernard Farges, déclare ainsi : «Ces traitements ne sont faits qu'avec des produits homologués et en respectant les procédures ». Ceci est exact. Mais….

Révélations ! Nous révélons aujourd’hui un autre aspect du scandale des pesticides : de nombreux produits homologués sont devenus inefficaces par suite de l'apparition de résistances dues au recours massif aux pesticides depuis des décennies ! Ces produits inefficaces, mais qui restent dangereux pour les agriculteurs, les riverains et l'environnement, continuent pourtant à être prescrits et utilisés, et plombent accessoirement le portefeuille des viticulteurs. Le seul bénéfice est celui des marchands de produits.

Ces faits sont connus de toutes les instances viticoles. L'une d'entre elles écrit, par exemple, à propos de la famille de produits homologués dites des « Qol » : «La présence généralisée de la résistance rend sans intérêt l'emploi des substances actives de cette famille dans la lutte contre le mildiou. » !

Demandes. Nous appelons donc les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de l'Environnement à en tirer immédiatement les conséquences. A minima, le retrait de ces produits dangereux et inefficaces s'impose. Il faut arrêter de se payer de mots et engager un véritable changement de modèle agricole. A très court terme, nous appelons ces ministères, ainsi que les instances agricoles concernées à mettre en place d'urgence des mesures de protection des populations avec l'ensemble des acteurs : syndicats d'agriculteurs et d'employés agricoles, associations de victimes et de parents d'élèves, environnementalistes.

Contacts presse

Confédération paysanne de Gironde, Dominique Techer

Tel : 06 09 87 55 45 - courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser._body" class="adr black-to-orange contextEntry" target="_blank">Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Générations Futures, François Veillerette

Tel : 06 81 64 65 58 - courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser._Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Générations futures François Veillerette 06 81 64 65 58

 
 

Générations Futures

Cash Investigation. Produits chimiques : nos enfants en danger

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cash-investigation-du-mardi-2-fevrier-2016_1286821.html

Elles s’appellent Syngenta, Monsanto, Bayer ou Dow, vous ne les connaissez peut-être pas. Ce sont des multinationales de l’agrochimie qui fabriquent les pesticides utilisés dans l’agriculture. Leurs produits se retrouvent dans les aliments, dans l’eau du robinet et même dans l’air que l'on respire. Certains sont cancérigènes ou neurotoxiques, d’autres sont des perturbateurs endocriniens particulièrement dangereux pour les enfants. "Cash Investigation" a eu accès à une base de données confidentielle sur les ventes de pesticides en France, produit par produit, département par département, entre 2008 et 2013. En moyenne, ce sont près de 65 000 tonnes de pesticides purs qui sont épandues chaque année sur notre territoire. Aujourd’hui, l’Hexagone est le premier consommateur de produits phytosanitaires en Europe.

Des molécules dangereuses

Depuis 1980, les cancers infantiles augmentent de 1% par an en France, soit environ 2 500 cas supplémentaires chaque année. C’est la deuxième cause de mortalité chez l’enfant. Existe-t-il un lien entre ces maladies et l’exposition aux pesticides ? Pour les scientifiques du monde entier, il n’y a plus guère de doute.

Le folpel produit par Bayer, l’atrazine de Syngenta ou le chlorpyrifos-éthyl de Dow Chemical. Derrière ces noms inconnus du grand public se cachent des molécules aux risques sanitaires avérés. Des molécules qui rapportent des milliards d'euros aux multinationales. Après un an d'investigation en France, en Allemagne, en Suisse ou aux Etats-Unis, "Cash Investigation" révèle comment certains produits mettent nos enfants en danger.

La démocratie polluée par les pesticides

Le dernier volet de l’enquête a conduit l'équipe de "Cash Investigation" à Hawaï. Le climat de cet archipel paradisiaque permet quatre récoltes par an. C'est pourquoi les multinationales y testent leurs produits. Dans ce qui est probablement le plus grand labo à ciel ouvert d’expérimentation d’OGM au monde, elles font un usage massif de pesticides. On y recense dix fois plus d’anomalies congénitales que la moyenne aux Etats-Unis. La mobilisation des citoyens a permis de faire passer une loi locale pour limiter les dégâts. Les industriels ont immédiatement répliqué, attaquant cette loi devant les tribunaux, et ils ont gagné. A Hawaï, au grand jeu de la démocratie, c’est la chimie qui l’emporte.

"Cash Investigation. Produits chimiques, nos enfants en danger", une enquête de Martin Boudot, diffusée mardi 2 février à 20h55 sur France 2.

> Et un livre pour aller plus loin : les journalistes Martin Boudot et Antoine Dreyfus publient Toxic, aux éditions Les Arènes, une enquête sur l'étendue des dommages causés par l'industrie des pesticides.

Révélations de « Cash Investigation » sur l’agriculture qui tue

Les pesticides, nous en mangeons, nous en buvons et nous en respirons. Ils font la fortune de quelques géants de l’agrochimie – six, exactement – et ont des conséquences graves sur la santé publique. Le postulat de départ de l’équipe de «  Cash investigation  », sur France 2, est remarquablement illustré par ce documentaire percutant. Leur démonstration a des chances de secouer le public, encore loin de mesurer l’ampleur du problème.

D’autant que les journalistes ont choisi de concentrer leur enquête sur les victimes les plus vulnérables des épandages incontrôlés dans les champs, les vergers et les vignes : les enfants, et plus encore les fœtus exposés dans le ventre de leur mère. Tumeurs cérébrales, cancers, autisme, malformations congénitales, retards de développement  : le nombre de cas augmente à grande vitesse. Les scientifiques multiplient les recherches qui établissent un lien entre ces courbes alarmantes et celles des pesticides, des médecins tentent de sonner l’alarme. En vain.

Une sulfateuse à usage agricole.

« Sur huit femmes enceintes, six qui travaillaient dans les champs avec moi ont eu un enfant autiste, comme mon fils », témoigne une mère.

On ne peut plus dire que l’on ignore le danger. Mais tout se passe comme si la santé publique ne pesait rien face aux millions de tonnes de « produits de protection des plantes »,comme les désignent les industriels, autrement dit face aux rendements agricoles. Et comme certains insecticides, herbicides, fongicides sont très persistants, même une fois interdits, ils contaminent encore pendant des années, voire des siècles, l’air, la terre, l’eau, jusque dans les nappes phréatiques. L’émission alterne les rencontres avec les riverains et les dirigeants des firmes de l’agrochimie. On est frappé par l’impuissance des premiers et le cynisme des seconds.

Lire aussi : Quel est le coût des pollutions agricoles ?

Dans la campagne californienne, au milieu des citronniers, les ouvriers agricoles mexicains et leurs familles respirent quotidiennement du chlorpyrifos, un insecticide interdit en France. « Sur huit femmes enceintes, six qui travaillaient dans les champs avec moi ont eu un enfant autiste, comme mon fils », témoigne une mère.

Cheveux des enfants

Elise Lucet et Martin Boudot sont aussi allés à la sortie d’écoles de Gironde encerclées par les vignobles. Ils ont proposé à des parents de faire analyser une mèche de cheveux de leurs enfants. Les conclusions du laboratoire sont édifiantes, comptabilisant jusqu’à 44 pesticides, autorisés ou non. Nombre des informations livrées dans ce documentaire étaient connues, au moins des spécialistes. Une fois rassemblées et incarnées par des visages de parents inquiets et d’enfants au regard perdu, elles prennent un nouveau relief.

Lire encore : Monsanto condamné pour l’intoxication d’un agriculteur français

Alors, forcément, le téléspectateur citoyen jubile de retrouver la patte des journalistes de « Cash investigation », cette façon bien à eux de passer un pied dans la porte de l’assemblée des actionnaires de Bayer à Cologne, de s’immiscer dans un dîner chic de sénateurs français organisé par le groupe suisse Syngenta, ou de passer au grill un des porte-parole du lobby des pesticides à Bruxelles.

Lire par ailleurs : Pour les experts européens, le glyphosate est sans danger

Un traitement spécial est réservé à Stéphane Le Foll. Le ministre de l’agriculture est reçu dans une pièce au sol recouvert d’une vaste carte de France des départements les plus consommateurs de pesticides, établie à partir des statistiques inédites de vente que l’équipe a réussi à se procurer. M. Le Foll se laisse aller à une contre-vérité : « Tout le monde peut avoir accès à ces informations», prétend-il, alors que ces chiffres sont plus protégés qu’un secret d’Etat. Puis il lâche : « Je suis parfaitement conscient que c’est une bombe à retardement, un danger pour la santé, pour l’environnement et même pour l’économie.» On ne peut pas mieux dire.

Magazine présenté par Elise Lucet. Une enquête de Martin Boudot (France, 2016, 135 min). Le mardi 2 février à 20 h 55 sur France 2.

 Martine Valo
journaliste Planète

 

 

 

   
 

Assemblée nationale et pesticides : Une nouvelle mission d’information sur les effets des pesticides pour quoi faire ?

10 députés de Gironde (9 PS et 1 EELV) ont demandé lors d’une conférence de presse à l’Assemblée Nationale une mission d'information parlementaire pour "faire la transparence" sur les effets des pesticides. Ceci afin de recueillir toutes les données relatives à ce sujet. Parfait mais…

Mission sénatoriale.Nous avons une bonne nouvelle à leur annoncer. le Sénat, a, dans son ensemble, voté en 2012 un rapport[1] de grande qualité sur l’impact sanitaire des pesticides. Ce rapport est le fruit d’une mission, présidée par une élue UMP-LR (Sophie Primas) et une élue PS (Nicole Bonnefoy), qui en fut le rapporteur. Cette mission, qui s’est déroulée pendant plus d’une année, s’est faite sur la base de nombreuses auditions (scientifiques, agriculteurs, ONG, industriels etc.) et de déplacements sur le terrain. Elle s’est conclue par la remise d’un rapport au Ministre de l’agriculture contenant des dizaines de recommandations et propositions concrètes, dont certaines se sont déjà traduites en Loi (comme la fameuse loi Labbé – autre sénateur ayant pris à ce travail rigoureux).

Rapport INSERM.Pour mémoire aussi, l’expertise collective de la recherche médicale française (Inserm[2]) sur les pesticides, parue en 2013, a déjà fait le point sur les effets délétères des pesticides : augmentation du risque du cancer de la prostate chez les agriculteurs, les ouvriers d’usines de pesticides et les populations rurales ; lien entre exposition aux pesticides et leucémies, tumeurs cérébrales, malformations génitales et troubles neurocomportementaux et du développement chez les enfants riverains de zones cultivées. Cette expertise retient également une présomption forte entre exposition professionnelle ou non professionnelle et Lymphomes non Hodgkiniens, myélomes multiples, cancers de la prostate ou encore maladie de Parkinson. Que faut-il de plus ?

Action ! Il n’est donc plus temps de faire de l’information, le travail de recueil ayant déjà été fait et sérieusement fait ! Il est temps de reprendre les propositions et recommandations du rapport des sénateurs et de les mettre en application. Nous invitons donc ces 10 députés de Gironde à prendre connaissance de ce rapport et à se rapprocher de leurs collègues du Sénat pour envisager l’avenir. Cela aura un double intérêt : d’une part faire gagner du temps à la nécessaire action publique et d’autre part d’éviter des dépenses inutiles. Nos organisations[3] se tiennent à la disposition de nos parlementaires pour contribuer aux échanges et participer à l'élaboration et à la mise en place de mesures de court et moyen terme, et ce en concertation avec toutes les parties prenantes.

Contacts presse :

  • Confédération Paysanne 33, Dominique Techer : 06 09 87 55 45
  • Collectif Info Médoc Pesticides, Marie Lys Bibeyran : 06 64 21 89 23
  • Générations Futures, Nadine Lauverjat : 06 87 56 27 54
  • Valérie Murat 06 11 526 597
  • Les Amis de la Terre Gironde, Aurélie : 06 62 64 64 26 
  • Collectif Alerte Pesticides Léognan, Elise Meunier : 06 23 42 43 10

[1] http://www.senat.fr/commission/missions/pesticides/

[2] Pesticides : les effets sur la santé, Inserm, expertise collective, 2013. http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-societe/pesticides-effets-sur-la-sante-une-expertise-collective-de-l-inserm

[3] La Confédération paysanne de Gironde, Générations futures, Les Amis de la terre Gironde, Infomédoc pesticides, le collectif des parents de Léognan