Première parution : le 20/01/2016 - édition Reveil_Vivarais page 000049
De la barque à l'aviron
Né en 1948 à Loire sur Rhône, Bernard Cote n'a pas souhaité dans son enfance opter pour l'athlétisme. Il a tout naturellement suivi les pas de son père qui se distinguait lors des confrontations locales de barques. Pas de doute en effet que cette activité s'avérait plus ludique que celle de s'adonner plus que nécessaire aux devoirs scolaires. Tous prétextes étaient alors bon pour s'affronter aux meilleures rameurs de barque de sa catégorie. Il en fut ainsi de 1963 à 1986 en passant du Club de Loire sur Rhône à celui d'Ampuis.
Deux moteurs essentiels ont contribué à cet envouement : les Frères GALLET. Avec eux, Bernard Cote a franchi toutes les étapes, années après années, pour remporter en cadet, junior puis senior les Championnats de France de barque. Il a tout simplement cumulé tous les titres de 1964 à 1968 puis 1971 à 1973. Il décide alors de rejoindre Didier GALLET en 1974 au Club d'aviron de Decines jusqu'en 1988. Ensemble, ils parvinrent deux fois à des places de finalistes en double et en 4 aux Championnats de France. Ils décrochent leur médaille de bronze en 4 en 1980.
La tentation d'encadrer des rameurs d'exception
Bernard Cote, atteint par une envie d'autre chose, rejoint le Club d'aviron du CN CONDRIEU en section loisir en 1990 où son fils s'entraînait déjà. Mais en 2000, Damien Boudet force déjà l'admiration par ses aptitudes et son sérieux. Conseils après conseils, il s'enrôle involontairement dans l'encadrement de ce jeune espoir. Ce fut pour Bernard Cote une révélation. Damien Boudet remporte sa première médaille à 16ans en 2008 puis en junior.
L'arrivée de nouveaux rameurs prometteurs, comme Thomas Belin, n'a fait que confirmer ses engagements d'entraîneur grâce à la 4ème place de ce dernier aux Championnats de France en 2009. « Je n'avais pas envie de m'asseoir sur un banc », souligne Bernard Cote, et les regarder passer. »
C'est donc tout naturellement, aux vues de ses nombreux résultats d'équipe, que le Cadre Technique Rhône Alpes, Luc Montigon, a poussé l'entraîneur à prétendre à la validation de ses acquis sans passer par des stages fédéraux traditionnels. Un Club a nécessité en effet de se doter d'un encadrant suffisamment expérimenté et diplômé pour valider le passage de Brevets d'aviron, en particulier le Brevet d'Or Compétitions.
Après moultes tractations, ce ne sera qu'en 2014 que Bernard Cote obtiendra en effet son diplôme d'entraîneur fédéral validant ainsi un indéniable don à amener les jeunes rameurs aux meilleurs résultats nationaux et internationaux.
L'année 2016 pour le premier minime du ClubVoilà qu'après avoir porté, les saisons passées, 2 rameurs sur les podiums internationaux, 10 seniors aux Championnats de France, Bernard Cote parvient à faire participer 10 minimes, 2 cadets, 5 juniors aux sélections nationales.
Bernard Cote obtient pour la première fois en 2015 la classification en finale de Simon Julien aux Championnats de France catégorie minime. Ce jeune rameur prometteur va devoir défendre ses chances pour la saison à venir pour confirmer ses premiers bons résultats. « Mon seul regret, confie Bernard Cote, est de ne pas pouvoir présenter de jeunes filles dans ces manifestations sportives.
C'est tout à fait dommage pour l'aviron féminin français. Ce sport, comme la natation, répond à tous les meilleurs critères physiques pour affiner sa silhouette. Les jeunes femmes détiennent de plus des aptitudes de souplesse bien plus grandes que les garçons. Elles en sont favorisées dans ce sport de plus en plus féminins en particulier chez les loisirs. »
Les Clubs « orphelins » de la Ligue Rhône-Alpes
« Il y a encore deux ans, en 2013, nous avions Luc Montigon comme Cadre Technique pour la Ligue. Depuis son départ, faute de budgets, Virginie Thelliez se retrouve bien seule pour tout faire. Les autres départements ont des Comités départementaux dotés parfois de permanents. Pour le Rhône, les clubs regroupés dans la Métropole lyonnaise, souvent les plus gros clubs en nombre de rameurs et d'adhésions, possèdent des moyens financiers pour doper les clubs d'actions diverses, entre autre par des régates.
Mais les clubs hors métropole, tels que que ceux de Loire sur Rhône, St Romain en Gal, Villefranche sur Saône et Condrieu, ne sont pas aidés à la même enseigne. La taille d'un club n'a donc rien à voir avec la chance de repérer un sportif talentueux au sein d'une équipe de rameurs.
Nous nous sentons un peu orphelin pour ne pas dire abandonnés par la Ligue Rhône-Alpes. C'est pourquoi, faute d'avoir, comme par le passé, deux fois l'an, un Cadre Technique pour venir nous appuyer dans nos encadrements toujours perfectionnables, nous mettons du cœur à parfaire ce que nous avons déjà su brillamment démontrer : des résultats lors des grands rendez-vous nationaux et internationaux.
Les réunions d'entraîneurs organisées par la Ligue visent à s'intéresser aux élites mais rarement aux jeunes « espoirs en herbe » qui sont l'avenir de l'aviron de demain.»
Dont acte non sans regrets pour l'entraîneur du CN CONDRIEU qui a encore de belles choses à nous démontrer dans les années à venir.
Claire MOLLIEN
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