Première parution :le 06/01/2016 - édition Reveil_Vivarais page 000035

L'envie de suivre son modèle

Né le 28 décembre 1994 à Vienne, Thibault Remy se retrouve le digne descendant de parents très sportifs. Comme tous les

jeunes enfants de son âge, il passera par tous les sports : course à pied, vélo, judo, foot. « J'étais un teigneux, raconte Thibault Remy, je n'aimais pas perdre. On touche un peu à tout à 12 ans. J'ai passé une année de vélo au CDAC jusqu'à mes 13 ans. Cette discipline est très difficile, très physique, et j'étais fluet et peu musclé. Mais ce sport m'a formé. Il faut beaucoup s'entraîner pour performer. En judo, j'ai bien été coaché au niveau préparation mentale pour les compétitions. »

 

Thibault Remy découvre l'aviron dans sa 13ème année et rejoint la catégorie minime puis celle de benjamin à St Romain en Gal. Il intègre ensuite l'école fédérale d'aviron du CN Condrieu pour s'y entraîner un peu en dilettante les mercredis et samedis dans un premier temps. Se distingue alors l'un des meilleurs rameurs du moment : Damien Gallet. Ce dernier remporte son premier titre en skiff en Championnat de France à Vichy. Il devient son modèle à suivre. En entraînement, Damien Gallet et son coéquipier Thomas Belin « étaient toujours devant ». Thibault Remy poursuit : « ...c'était une chance inouie pour moi de me confronter à eux pour parvenir à me situer à leur niveau voire de les dépasser. Ce qui est bien au CN DE CONDRIEU, à l'inverse du club de Meyzieu par exemple, c'est que tous les niveaux sont mélangés aux entraînements. Toutes les catégories rament ensemble. C'est vraiment idéal pour forger l'esprit d'équipe, pour constituer des bateaux de copains ».

 

Une vie d'étudiant qui conditionne sa carrière de sportif de haut niveau international

 

Dès 2008, Thibault Remy fait déjà très fort en participant à sa première compétition en skiff « minime » : 10ème place aux championnats de zone, ratant d'une seconde la 9ème place permettant l'accès aux sélections des Championnats de France. En 2009, il termine en finale C des championnats de zone catégorie Cadet. En 2010, il se classe 4ème aux Zones et 18ème en finale des Championnats de France pour sa toute première expérience à ce niveau national. Il monte en puissance. En 2012, il aborde sa catégorie junior2 de belle manière en remportant entre autre en novembre une tête de rivière devant tous les juniors chevronnés. Il se fait déjà repérer par la Ligue. Tout s'enchaîne très vite. Septembre 2013, il s'agit d'une année « blanche »pour les compétitions : tentative d'étude de médecine, suite à l'obtention de son bac mention. Il constitue, entraînements après entraînements, avec ses équipiers Thomas Belin, Léo Garnier-Amouroux et Damien Gallet, un 4 de couple pour les épreuves de sprint. La première grande victoire historique pour le club, après 40ans d'attente, se décroche en septembre 2013 à Mantes la Jolie : Médaille d'Or pour cet équipage de sprint aux Championnats de France. « Quelle aventure humaine ! Confie Thibault Remy. Cette compétition reste à ce jour mon meilleur souvenir. Un moment très fort qui m'a beaucoup marqué. Maurice Cholvy, ancien Président et fondateur du Club d'aviron de Condrieu, celui qui m'avait formé, était dans nos esprits. Nous étions fiers pour notre Club avant tout ».

 

« Je prépare, dès janvier 2014, avec un entraînement assidu en compagnie de Léo Garnier-Amouroux, un double. En juin 2014, nous nous plaçons 8ème aux championnats de France. Septembre 2014, Gérarmer : le 4 de couple se retrouve Vice champion de France à une seconde des premiers sur 500m ». Thibault Remy se rapproche de Lyon pour ses études et intègre le Club de Meyzieu.. Il constitue, avec Maxime de Montfaucont, détenteur du titre de Champion du Monde en 4 de couple des -23 ans, un double de couple poids légers. Thibault Remy poursuit ses études à Lyon mais le Pôle France refuse qu'il s'y entraîne faute de niveau suffisant ! (août 2014). Il travaille encore plus fort et rame huit fois par semaine.

 

Novembre 2014 : tête de rivière à Créssi : 6ème des poids légers en skiff parmi le « gratin français » de la zone, et surtout devant Maxime de Montfaucont, le meilleur parmi les élites mondiaux. Le Pôle France se ravise. Thibault Remy est cordialement invité à s'entraîner à Miribel Jonage et à participer aux stages de l'Equipe de France (Libourne).

 

La grande année s'annonce. Championnats de France à Casaubon mars 2015 : 9ème temps en poids léger sur 29 prétendants au titre. Thibault Remy est convoqué pour le stage en Equipe de France et se trouve confronté à l'un de ses concurents pour intégrer le 4 de couple des -23 ans pour une place vacante sur le bateau qualifié. Mai/juin : sélection. Juin 2015 à Mantes la Jolie, titre de vice Champion de France en double poids léger avec Maxime de Montfaucon.

 

Nous y sommes : Championnat du Monde à Plodiv, deuxième ville de Bulgarie, juillet 2015 : le plus beau se dessine. La France conserve son titre mondiale. En compagnie de ses co-équipiers de 4 de couple poids légers, Morgane Maunoir, François Terroin et Maxime de Montfaucont, l'équipage français remporte la Médaille d'Or des -23 ans. « L'émotion m'a gagné. Mon père a pris l'avion pour la première fois pour assister à cette belle victoire avec nos avirons «bleu blanc rouge». Le Club des supporters, qui avait fait le déplacement, a entonné la Marseillaise et c'était extrêmement émouvant. Cet écho solennel de notre hymne nationale est l'un des moments les plus incroyables que j'ai eu à connaître jusqu'à maintenant. »

 

2016, 2017 : qu'en sera-t-il pour les études et le sport de haut niveau international ?

 

« En septembre 2012, j'avais fait une première année de médecine à Lyon Sud. J'ai à nouveau tenté en 2013 la même filière mais je me suis réorientée. Je ne voulais pas faire médecine en fait et donc kiné. Je prépare une licence sur deux ans en math info appliqué, c'est à dire la programmation informatique à Lyon2. J'ai repris l'entraînement et j'alterne entre le bassin du Pôle France, le rhône à Condrieu et Meyzieu. J'ai démarré ma deuxième année en septembre 2015 et souhaite ensuite me diriger sur un Master. Le gros souci c'est qu'aucun aménagement n'est possible pour pouvoir m'entraîner. La réponse de la fac « le statut de sportif de haut niveau n'est pas un faire valoir ». Aucune autre université ne propose ce cursus. Je n'ai pas le choix. Cette licence est très reconnue sur le marché. Le Pôle France ne peut rien pour moi. Alors j'aménage quotidiennement mon temps au mieux de mes possibilités : le matin au Pôle de 7 à 9 heures, en fac de 10 à 16h sans coupure, puis de nouveau entraînement de 18 à 20h pour un retour à 21h à la maison. Pour tous mes déplacements, j'effectue 45 kilomètres au total par jour en vélo.

 

« Etre en Equipe de France est une véritable aventure humaine. Il faut beaucoup s'entraîner mais il y a la récompense au bout. Il s'agit de deux vies, d'une double intégration, mais dès les premières heures du matin je me dis que c'est une véritable chance et que le jeu en vaut vraiment la chandelle ! » « Il ne me reste que cette année en catégorie de -23 ans.

 

Je vais donc me donner à fond et me faire plaisir. J'ai été nommé « leader » de cette équipe de 4 de couple. Il va falloir honorer cette distinction sans faillir. Ensuite ? Rio n'est pas envisageable mais Rotterdam en août 2016 selon l'équipage qui me sera proposé par le sélectionneur. Tokio 2020 : il faudra voir s'il y a des places qui se libèrent. Le Master que je souhaite faire sera donc conditionné, et vice et versa, en fonction de mes chances de poursuivre en internation en 2016/2017 car ensuite je changerai de catégorie de +23 ans. »

 

Une année de mûre réflexion attend Thibault Remy pour stratégiquement opérer les bons choix qui lui permettront d'alllier entraînement international au Pôle France avec un Master avec l'aide de la Fédération. Souhaitons lui bonne chance.

 

Claire MOLLIEN

 

 

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