Déjà, en 1848, dans la Loire, sis le Parc du Pilat, un peuple de terriens et de mouliniers s'affrontaient. « Touche pas à mon église » ! Un siècle durant, les habitants de deux quartiers furent divisés : ceux du « bas » « Notre-Dame » et ceux du « haut » « Saint-Jean ». « Touche pas à mes paroissiens » ! Le tiraillement se fit jour suite à un constat

simple. La commune s'aggrandissant, du fait des activités économiques de l'époque, d'un petit train ralliant la Vallée du Gier à la Vallée du Rhône, l'église était devenue trop petite pour abriter tous ces bons chrétiens. Il fut décidé de bâtir une nouvelle église qui serait située plus au centre d'une commune construite sur les flancs de la montagne. Le point culminant abrite le Château de Virieu. Cette décision fut donc à l'origine de la scission entre les pélussinois du Haut et ceux du Bas. Les habitants du quartier Notre-Dame s'opposèrent avec détermination en veillant sur l'ancienne église de jour comme de nuit, en cachant sa cloche au fond d'un puits, en provoquant un chantage indescriptible d'implanter un pasteur protestant. La guerre des Clochers a bien eu lieu..

 

L'Eglise Notre-Dame, au bas de la commune, fut inaugurée le 4 octobre 1868 après une reconstruction qui débuta en 1865. Sous ses pierres, une légende donnait forme à une chapelle, au X1ème/XIIème siècle, abritant une crypte qui elle même protégeait une grotte et sa Vierge : Notre-Dame-Soubs-terre.

 

L'Eglise Saint-Jean, Place des Croix, sur les hauteurs de Pélussin, se situe juste en-dessous du vieux et historique Quartier de Virieu. L'édifice fut inaugurée le 20 juillet 1852. Les travaux débutèrent en septembre 1847. En fait, le compromis s'est trouvé en plein centre du village, au milieu de l'un des trois quartiers que composent cette commune du Pilat Rhôdanien. Le Château de Virieu abritait en son sein, au début du XIVème siècle, une chapelle à usage des nouveaux châtelains de l'ancienne « Villa de Virius » avant le Moyen Age.

 

L'histoire, quant à elle, du canton de Pélussin remonte au XVème siècle avec l'arrivée d'un nouveau moulin à tordre la soie. « Le moulinage » : en 1846, cette activité faisait vivre plus de 2,000 personnes et plus de 16 000 mûriers étaient alors présents sur Pélussin. Cette manne industrielle attira les marchands soyeux lyonnais. L'histoire s'écrit alors par l'expansion humaine. Et l'on érige des sanctuaires, des édifices religieux, la commune s'étend ainsi que les pouvoirs. Les seigneurs de Pélussin se succédèrent pour tenir la dragée haute aux puissants seigneurs du Jarez qui les précédèrent dans leurs conquêtes des plus grandes voies commerciales des vallées.

 

Et aujourd'hui, la guerre des Clochers s'applique t elle toujours à Pélussin ? D'une certaine façon oui sauf que les opposants ne sont plus ceux du « bas » ou ceux du « haut ». La crise économique actuelle fait oublier l'ouverture, les échanges, l'entre aide. La « guerre des frontières » est toujours d'actualité. Le chômage n'en n'a pas sauf celle que les femmes et les hommes d'aujourd'hui s'imposent par protectionnisme stupide et avilissant. Au lieu de conjuguer leurs forces pour s'enrichir aussi de leurs différences, certains humains font perdurer cette guerre des clochers qui ne les honore pas. Alors quand au sein d'une des deux associations de grande proximité, oeuvrant pour les mêmes causes et les mêmes effets, certains membres se comportent en guerriers de territoire, on ne peut s'empêcher de penser que l'histoire de Pélussin les deux églises n'aura pas servi à grand chose. Mais l'Homme est ainsi fait et cela se démontre chaque jour que Dieu fait.

 

France Lumiere

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