http://www.amazon.fr/Toile-votre-Reseau-professionnels-objectifs/dp/1496108752

de France Lumiere

 Qui parmi vos amis, vos relations, au sein de vos familles, n'a pas connu, ne connaît pas, ne connaîtra pas ce phénomène raz de marée ? A peine sorti du cocon universitaire, d'une école spécialisée, le monde du travail offre un

visage qui n'a plus rien de vraiment reluisant. Pour les étudiants qui auront pu et su décrocher la timbale d'un stage en alternance, le chemin à parcourir demeure une épreuve jongée d'obstacles. Miser un pieu entre les deux yeux s'apparente à un jeu grotesque face à l'adversité inhumaine qui attend les candidats aux premiers jobs.

 

Que dire des employés expérimentés, manageurs d'équipe, responsables d'un service névralgique ? Mis sur la touche d'un départ forcé, parfois injustifié, souvent non voulu, des salariés s'interrogent sur le bien fondé des motifs.

Que penser de ces mises sous pression qui ne favorisent pas la production d'un meilleur nectar. Insatisfaction, démotivation, démobilisation, brimade, harcèlement moral, destabilisation, tout contribue à la perte de repères, de confiance, d'objectifs, de projets. Le stress s'installe de façon permanente et durable.

 

Valeur, état d'esprit, éthique, équilibre, humanité, respect ont quitté depuis longtemps la gestion humaine d'un certain nombre d'entreprises actuelles, de toutes tailles. Sur un fond oppressant de « surtout ne pas perdre mon job », le senior compte les trimestres qui lui manquent pour assurer ses vieux jours. L'individu en perte d'activité ne trouve plus à quoi se raccrocher, ne sait plus comment définir sa place. Sa quête non oisive se heurte à des courants instables et peu ragoûtants. Et demain, que connaitra t il dans telle ou telle entreprise ? Sera t il exploité ? Le management humain lui permettra t il de rebondir en reprenant les rênes de la confiance ?

 

Rien n'y fait. Le mal être gagne. Les maladies phsychosomatiques ne cessent d'allonger la liste instaurée par les instances médicales et institutionnelles. Le burnout fait une entrée fracassante dans le Top Ten sans pour autant être légalement reconnue par l'ensemble des partenaires sociaux. En fonction des individus, les déclinaisons passent par toutes les couleurs de l'arc en ciel. Le raz de marée fracasse, de façon assourdissante, les falaises de la résistance ou envahit l'intérieur des terres, non protégées par des plages à pentes douces. Corrosif, le burnout attaque toutes les positions sensibles, destabilise, désarme, pollue, tue. La vie professionnelle est touchée mais pas seulement. Les incidences familiales, amicales trempent dans le contexte ambiant. C'est la déroute totale.

 

Quand reconnaitra t on que le nombre de suicides en France n'est pas seulement du aux accidents de la route ?

 

France Lumiere

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MISE A JOUR du 12 novembre 2015

 

Merci Marie-Claire Sansoe pour ce partage :

http://www.psychologies.com/Travail/Souffrance-au-travail/Burn-out/Articles-et-Dossiers/Burn-out-4-facons-de-se-proteger#xtor=CS2-6-[09-11-2015]-[12:00]-[Burn-out-proteger]

Burn-out : 4 façons de se protéger

Les causes qui peuvent mener au burn-out diffèrent d’un métier à l’autre, d’une fonction à l’autre, d’une personnalité à l’autre. Petit aperçu de quatre profils exposés, élaborés avec Catherine Vasey, psychologue spécialiste du burn-out. Ainsi que des risques encourus et des réponses à apporter.

Flavia Mazelin-Salvi

 

Sommaire



Si vous êtes en contact avec le public

LES RISQUES
Le principal facteur de risque est la surcharge émotionnelle, qu’il s’agisse d’être dans l’empathie, la compassion, ou de prendre sur vous pour « encaisser » l’agressivité du public. Le stress est majoré si les moyens sont insuffisants et si vous vivez votre métier comme une mission. Plus l’écart entre l’idéal et la réalité est important, plus grand est le danger de craquer.

LES BONNES RÉPONSES
Se défouler : au cours ou à la fin de la journée, trouver l’activité qui va permettre une décharge physique et émotionnelle (marcher, courir, nager, chanter…).
Éviter de ressasser les moments difficiles de la journée. Revenir à l’ici et maintenant, dans son corps et dans sa tête, notamment en étant présent avec ses proches.
Rééquilibrer les plateaux entre idéal et réalité en interrogeant les moyens à disposition, le réalisme de l’objectif et la palette des améliorations possibles.
Échanger avec ceux qui vivent une situation similaire, mettre ses difficultés en mots afin d’atténuer les sentiments de culpabilité et d’impuissance.

Si vous êtes un éxécutant

A découvrir

 

Burn-out : prévenir l'épuisement professionnel
Catherine Vasey, psychologue spécialiste du sujet, nous explique comment le reconnaître, et surtout, s’en prémunir.

LES RISQUES
Le stress sera différent en fonction de la façon dont vous occupez votre poste. Premier cas : vous vous sentez bien dans la fonction d’exécutant. Le stress éventuel sera lié à la hiérarchie. Les chefs sont-ils en phase entre eux ? Le vôtre assume t-il ses responsabilités ? A-t-il défini clairement ses objectifs ? Est-il capable de les traduire en missions précises en accordant les bons moyens ? Si la réponse est non, le risque sera de prendre sur vous pour essayer de concilier l’inconciliable. Deuxième cas : la fonction d’exécutant ne vous convient pas, elle est source de honte, de colère, de rejet. Et donc d’altération de l’estime de soi et de la motivation, surtout si la marge de manoeuvre est faible. Le stress sera encore majoré si vous subissez en plus une forte pression ou en cas de dysfonctionnement hiérarchique.

LES BONNES RÉPONSES
Clarifier la souffrance : ce qui relève d’une fonction mal vécue ou des mauvaises conditions d’exercice de celle-ci.
Communiquer : faire le point avec sa hiérarchie sur la définition de l’objectif, des moyens et des délais. Faire part de ses besoins et de ses doutes quant à la faisabilité de la tâche dans les délais convenus. Informer ses chefs et ses collaborateurs des éventuels retards ou difficultés rencontrées, qui exigent une intervention de la hiérarchie.
Assumer sans culpabiliser de ne pas avoir pu atteindre l’objectif faute de moyens.
Compenser et se questionner : si l’on vit mal la fonction et que l’on n’a pas la possibilité d’en changer, il est indispensable de compenser dans sa vie personnelle. En s’investissant dans des activités qui ont du sens pour soi et qui font appel à des compétences inexploitées dans le travail. Mais aussi en prenant le temps de s’interroger avec un spécialiste sur son parcours professionnel.

Si vous êtes manageur

LES RISQUES
Votre fonction exige souplesse, autorité, empathie et autonomie. Les sources de stress sont nombreuses, matérielles ou émotionnelles, peu de manageurs y échappent. Elles seront majorées si vous devez assumer des décisions difficiles (licenciements, réduction des budgets, conflits de valeurs). Autre source de stress : être en position de manageur sans avoir une grande marge de manoeuvre décisionnelle. On occupe alors la position de tampon entre ses employés et sa propre hiérarchie, à devoir concilier des intérêts opposés tout en incarnant les valeurs et les objectifs de l’entreprise.

LES BONNES RÉPONSES
 Évacuer la pression en se défoulant physiquement au quotidien et en ayant une bonne hygiène de vie (réduire les excitants, l’alcool ou les médicaments).
Améliorer ce qui peut l’être, en identifiant les domaines où l’on dispose d’une marge de manoeuvre, de manière à compenser le sentiment d’impuissance ressenti dans les domaines « sous contrainte ».
Écouter les critiques, les propositions et les plaintes. Puis examiner à froid cette récolte et transformer ce qui peut l’être en source de motivation personnelle et collective.
Accepter de ne pas être aimé, mais pas de ne pas être respecté. Poser des règles et des limites et en assumer les conséquences. Mieux vaut un stress momentané qu’un stress chronique.
Échanger : la solitude du manageur est source d’anxiété et de stress. L’idéal est de partager problèmes et solutions avec ses pairs. Se protéger des interruptions incessantes, des personnalités qui prennent beaucoup de temps et d’énergie et qui donnent insuffisamment.

 
 
 
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A découvrir

 

Pourriez-vous faire un burn-out ?
Certains sont donc plus exposés que d’autres au burn-out. Pourquoi ? Et comment s’en protéger ? C’est ce que ce test vous propose de découvrir. 

Si vous êtes travailleur indépendant

LES RISQUES
 L’indépendance exige de l’autonomie, de la discipline et le goût du risque. Il est facile de se laisser envahir par ses activités professionnelles lorsque l’on est son propre chef, de ne pas se poser de limites (temps de travail, séparation entre vie privée et vie professionnelle). La solitude peut être pesante lorsqu’il s’agit de prendre des décisions stratégiques. La fatigue physique et l’anxiété financière sont au coeur du stress du travailleur indépendant.

LES BONNES RÉPONSES
Oser s’interroger : est-on vraiment fait pour être indépendant ? A-t-on fait un vrai choix ou voulu se débarrasser d’un salariat pénible ?
Délimiter des plages de travail afin de cloisonner sa vie professionnelle, surtout si l’on a son bureau chez soi. Créer deux adresses e-mail : l’une professionnelle et l’autre personnelle. Avoir deux téléphones portables.
Se relier en intégrant un réseau de professionnels indépendants pour discuter de ses problèmes et échanger ses « tuyaux ». Faire appel à des spécialistes pour traiter des points spécifiques (comptabilité, marketing…)
Se féliciter : la reconnaissance ne viendra que de soi. Prendre le temps de savourer ses réussites, puis de les partager avec ses proches.
Prendre soin de soi, de son apparence et de sa santé (repas réguliers, exercice physique), mais aussi de sa vie sociale. Le travailleur indépendant a tendance à se replier sur son conjoint et ses enfants.


 

Merci à Marie Claire Sansoe pour ce partage estival :

 

http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/10/burn-out-estival-vacances_n_7956088.html?ir=France&ncid=fcbklnkfrhpmg00000001

 

Le burn-out estival : quand les vacances font péter les plombs

Publication: 10/08/2015 07h39 CEST Mis à jour: Il y a 1 heure
ANXIOUS SUMMER
 
 

PSYCHOLOGIE - Le burn-out n'est pas seulement un syndrome professionnel, il touche aussi la vie en dehors du travail. En effet les flots de touristes, les disputes des enfants ou encore votre conjoint qui réclame sans cesse de l'attention peuvent vous faire perdre pied au beau milieu des congés. La psychologue Amélia Lobbé revient, pour Terrafemina, sur les causes du burn-out estival et donne quelques solutions pour l'éviter.

Vous avez résisté à des mois et des mois de salariat. Au gré de réunions aux contenus obscurs et dont la solennité est entretenue à grands coups d'anglicismes, d'heures supplémentaires en heures supplémentaires et d'objectifs par définition inatteignables vous vous êtes forgée un mental d'acier en attendant la délivrance des trois semaines de congés posés en août.

Et là, patatras, le burn-out vous rattrape au bord de la plage... un comble! Baptisé burn-out estival, ce phénomène de surmenage en vacances guette les vacanciers, principalement les femmes, dont le programme et/ ou l'esprit est surchargé. Réveil à 8h, semi-marathon avant 11h, puis préparation durant deux heures d'un déjeuner digne d'un restaurant étoilé, activités avec les enfants (qui braillent) à la plage et compagnon érotisé par l'été qui réclame sans cesse plus d'attention. Le hamac prend la poussière et votre tête s'embrume. Interrogée par Terrafemina, la psychologue Amélia Lobbé décrypte les origines du burn-out estival et donne quelques clés pour ne pas sombrer.

TF: Pourquoi certaines femmes développent un burn-out paradoxalement durant les vacances?
AL: Les femmes vivent à 100 l'heure toute l'année car elles se partagent entre leur travail, l'éducation des enfants, les activités extrascolaires et l'organisation de la maison. Les mamans au foyer, elles, ne connaissent ni déjeuners entre collègues, ni week-ends; leur travail ne s'arrête jamais. De plus, des pressions sociales pèsent sur les femmes: il leur faut rester séduisantes, donc s'affamer à partir du mois d'avril en vue de la plage et faire du sport à outrance, tout en ayant une vie sociale et sexuelle débordantes. Les sources de stress sont nombreuses.

Lorsque les vacances arrivent enfin, il est naturel que certaines femmes se sentent complètement vidées, stressées et incapables de profiter pleinement de leur partenaire, de leurs enfants et du farniente. D'ailleurs, les obligations domestiques ne cessent guère pendant les vacances, et sont même souvent décuplées (valises à préparer pour toute la famille, enfants à occuper, repas à gérer...). Changer d'environnement est également perturbant et source d'anxiété pour certaines personnes qui perdent leurs repères habituels. C'est là que l'épuisement total peut se matérialiser.

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Lire aussi :

» Le burn-out bientôt maladie professionnelle ?

» Les 10 signes qui montrent que vous êtes en burn out parental

» A quoi rêve-t-on avant le burn-out?

» Êtes-vous en burn-out ?

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12 conseils pour lutter contre le burn-out
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Lutter contre le stress et le burnout
En période de crise, la pression peut s'accroît sur les salariés comme sur les patrons et les managers. Dans une entreprise chacun doit redoubler d'efforts pour ne pas succomber au stress, au risque de se retrouver en situation d'épuisement, ce qu'on appelle le burn-out professionnel.

Si rien ne remplace une véritable thérapie en cas de problème grave, il existe néanmoins des moyens pour prévenir le risque de dépression au travail, ou le réduire. Comment? C'est la vie a posé la question à Stéphanie Bertholon, psychologue et auteure de Vivre mieux dans un monde stressant (Odile Jacob)

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Merci à Philippe Le Hebel pour ce partage

Reconnaissance des pathologies psychiques liées au travail : préparons la prochaine étape !


Au début de l’année 2014, Technologia publiait une étude sur la progression de l’épuisement professionnel en France. Celle-ci a permis l’ouverture d’un débat national. L’appel lancé en faveur de l’amélioration de la reconnaissance de l’épuisement professionnel au titre des maladies professionnelles (MP) a recueilli à ce jour plus de 10 000 signatures (www.appel-burnout.fr). Cette campagne a été reprise ensuite par un certain nombre de médecins du Travail qui ont proposé leur propre texte qui a reçu lui aussi plus de 1000 soutiens. Puis est venu le temps des politiques. La première phase de ce débat vient de s’achever avec la finalisation de la loi de modernisation du dialogue social dont plusieurs articles sont en faveur de cette reconnaissance.


Ou en est-on aujourd’hui ?
A ce stade, la loi fait entrer la notion de « qualité de vie au travail » dans le droit du travail en lui donnant une valeur législative et non plus simplement réglementaire. Il restera à poursuivre l’effort pour étendre cette avancée aux agents de la fonction publique.


La loi précise par ailleurs que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle dans les conditions prévues aux quatrième et avant dernier alinéas du présent article. Les modalités spécifiques du traitement de ces dossiers sont fixées par voir réglementaire »
Cette reconnaissance est-elle simplement une précision d’ordre sémantique ? Sans doute, mais il parait intéressant que celle-ci soit enfin apportée. Il s’agit d’un jalon de plus vers l’amélioration de la prévention et de la prise en charge des victimes. Mme Marisol Touraine ministre de la Santé a d’ailleurs pris position pour cette caractérisation professionnelle.
Cette avancée est néanmoins encore largement insuffisante. Si la loi invite à d’autres évolutions, pour l’instant ce texte ne change rien, dans les faits, par rapport à l’existant.


Quel est le coeur de ce problème complexe ?
La France, à l’image d’autres nations (Japon, Allemagne, Belgique etc.), est confrontée à une forte progression des pathologies dites du surengagement. Notre dispositif légal de reconnaissance des maladies professionnelles est dépassé pour répondre à ce phénomène. Au risque de simplifier, précisons en quelques mots comment l’instruction d’une reconnaissance de maladie professionnelle se déroule afin de bien comprendre le dilemme actuel.
Le dispositif français prévoit deux procédures :
D’un côté, il existe un tableau qui recense les maladies professionnelles et cela pour une centaine de maladies. Il permet d’éviter de monter un lourd dossier de reconnaissance. Le tableau décrit la maladie. Si après examen médical la victime
© présente tous les symptômes et réunit les conditions décrits dans le tableau de la maladie (par exemple le cancer de la plèvre suite à une exposition à l’amiante) elle bénéficiera pour sa demande de reconnaissance en MP d’une présomption d’imputabilité professionnelle et s’évitera des démarches administratives et médicales. Cette présomption d’imputabilité favorisera sa prise en charge rapide.


De l’autre côté, il existe un système complémentaire pour traiter toutes les maladies qui ne bénéficient pas du tableau. C’est le cas pour les pathologies psychiques en lien avec le travail. Dans ce cas, la victime doit constituer un dossier exhaustif et déposer une demande auprès du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Pour que son dossier soit retenu, la victime doit alors démontrer que sa maladie est en lien direct et essentiel avec le travail et qu’elle pâtira d’une incapacité permanente très importante d’au moins 25 %. A titre de comparaison, un seuil d’incapacité professionnelle pour raison physique de 20 % correspond à une main coupée, un seuil de 25% à un oeil arraché. Sur le plan psychique, un seuil de 25 % renvoie donc à un handicap mental prononcé. Comme l’écrit dans une note du 4 juin 2015, la Fédération Nationale des Accidentés Travailleurs Handicapés (FNATH) dont le secrétaire général est signataire de l’appel : « …le taux de 25 % prévu pour bénéficier du système complémentaire rend illusoire la possibilité pour une victime d’un « burn out » d’entrer dans ce dispositif ».


En résumé : d’un côté, il n’existe pas de tableau pour reconnaître l’épuisement extrême en liaison avec le travail ; d’un autre côté, le système complémentaire, en posant d’emblée une condition excessivement difficile à atteindre, refoule à l’entrée toutes les personnes en demande de reconnaissance. Précisons qu’en Suède toute personne peut déposer un dossier sans restriction. Il sera alors analysé pour être reconnu ou pas en tant que MP.
Les victimes de pathologies psychiques exclues de toute possibilité de reconnaissance sont alors niées dans leur état ce qui renforce par ailleurs la gravité de leur maladie et la durée de prise en charge qui précisons-le est assumée par le seul régime général de l’assurance maladie financée par la collectivité.


Et maintenant que va-t-il se passer ?
Remontons un peu le temps : le 22 juin 2001, le groupe Socialiste Radical et Citoyen et la Fondation Jean Jaurès organisaient à l’Assemblée nationale un colloque consacré à la souffrance au travail. Ce colloque se tenait sous la présidence de Mme Touraine alors députée d’Indre et Loire et présidente de la Mission d’information sur les risques psycho sociaux au travail. Quelle était la position d’un parti qui allait arriver au pouvoir un an plus tard ? Le rapport avance 15 propositions. Citons simplement la proposition 14 : « Nous proposons également de supprimer le seuil d’incapacité de 25 % nécessaire à la reconnaissance du caractère professionnel d’une maladie en dehors du tableau des maladies professionnelles… Il n’est pas juste que les travailleurs aient à subir un tel parcours du combattant … »
De fait, qui peut prétendre que notre système de reconnaissance et la loi de modernisation du dialogue social voté récemment présentent plus de justice aujourd’hui qu’hier ? Qui peut affirmer que le système complémentaire joue vraiment son rôle ?


©
Apres ces temps forts de la mobilisation dont on doit se réjouir car le débat a raisonné fort dans la Nation, et en premier au sein de l’Assemblée Nationale, il sera difficile à l’avenir de faire comme si de rien n’était.
Lors des débats à l’Assemblée le gouvernement et les Députes sont tombés d’accord pour retenir une modalité de travail adoptée par amendement. « Le Gouvernement remet au Parlement avant le 1 juin 2016, un rapport sur l’intégration des affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles ou l’abaissement du seuil d’incapacité permanente partielle pour ces mêmes affections ».
La prochaine étape se dessine. Une réflexion approfondie sera conduite, soit par un organisme dédié, soit par un groupe de travail dont on ne connait pas encore la composition. Cette dynamique vise à procéder à une réelle mise à plat afin de revenir vers l’Assemblée et le Sénat et d’enrichir le dispositif existant. Il semblerait cocasse qu’un rapport soit diligenté pour simplement aboutir à ce que rien ne change sur une question centrale pour les univers de travail et qui appelle des réponses. Rappelons que dans un sondage récent ¾ des français étaient pour une reconnaissance de l’épuisement professionnel au titre des MP.


Par ailleurs, Technologia, en partenariat avec l’IAE, organise à Lyon le 24 septembre 2015, de 15h à 18h, une rencontre publique consacrée au burn out.
IAE - Amphithéâtre Malraux
Manufacture des tabacs
16 rue du Professeur Rollet LYON 69008


Enfin, le leader du Parti Socialiste, Jean Christophe CAMBADELIS a proposé au député des Yvelines Benoit Hamon de présenter une proposition de loi en titre sur le sujet plutôt que de procéder à des amendements sur le texte de la loi Rebsamen. Benoit Hamon a accepté publiquement cette responsabilité qui espérons aboutira à l’enrichissement du tableau MP et à l’application de cette fameuse « Proposition 14 » contenu dans le rapport de Mme Touraine.
Continuez à vous mobiliser !
Jean-Claude Delgènes, directeur général de Technologia

 

 

 

Grand merci Marie Claire sansoe

http://www.bfmtv.com/societe/le-burn-out-ne-sera-pas-reconnu-comme-maladie-professionnelle-903235.html

Le burn-out ne sera pas reconnu comme maladie professionnelle

22/07/2015 à 10h55

 

 

http://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/pour-le-senat-le-burn-out-n-est-pas-une-maladie-professionnelle_968877.html#xtor=AL-85

Pour le Sénat, le burn-out n'est pas une maladie professionnelle

EN BREF - L’Assemblée nationale avait ajouté le burn-out (syndrome d'épuisement professionnel) à la liste des maladies professionnelles, à l'occasion du débat en première lecture sur le projet de loi sur le dialogue social. Ce 24 juin, le Sénat a pris la décision de l’exclure de cette liste.

(TRUEFFELPIX / 52532461) Par La rédaction d'Allodocteurs.fr

Mis à jour le 25/06/2015 | 16:02 , publié le 25/06/2015 | 15:57

Les députés avaient adopté un amendement socialiste disposant que "les pathologies psychiques [puissent] être reconnues comme maladies d’origine professionnelle", aux mêmes conditions que les autres affections. 

La prise en compte de ces pathologies devait se faire via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies, selon l'exposé des motifs de l'amendement gouvernemental.

La commission des Affaires sociales de la Haute Assemblée a retiré cet amendement et les sénateurs, à majorité à droite, ont rejeté des amendements de rétablissement déposés par la gauche et le gouvernement.

François Rebsamen, le ministre du travail, a souligné que le gouvernement [reste] "très attaché" à cette disposition qui constitue "un progrès important dans la reconnaissance de situations de burn-out, qui s’accompagnera d’un accent très fort mis sur la prévention".

L'examen du texte, prévu jusqu'au 26 juin au Sénat, sera suivi d'un vote solennel le 30 juin. II sera suivi d'une commission mixte paritaire (CMP, 7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée qui aura le dernier mot.

 

Le burn-out désigne un épuisement physique et psychologique causé par le travail.

Selon une étude de l’InVS publiée le 23 juin dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, les troubles psychiques liés au travail touchent plus fréquemment les salariés plus âgés : la probabilité d'en souffrir apparait sept fois plus élevée pour les hommes de 45 à 54 ans par rapport au moins de 25 ans. Ces souffrances psychiques seraient également plus courantes parmi les cadres que chez les ouvriers.

 

 

 

http://m.20minutes.fr/societe/1639235-senat-retire-burn-out-maladies-professionnelles

 

Le Sénat retire le burn-out des maladies professionnelles

SOCIETE - Le vote au Sénat sera suivi d'une commission mixte paritaire chargée de trouver une version du texte commune avec celle des députés...

Le Sénat a retiré mercredi le burn-out de la liste des maladies professionnelles, qu'avait introduit l'Assemblée nationale à l'occasion du débat en première lecture sur le projet de loi sur le dialogue social. Les députés avaient adopté un amendement socialiste disposant que «les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d'origine professionnelle» aux mêmes conditions que les autres affections.

 

Burn-out: 5 indices pour reconnaître la maladie

La prise en compte de ces pathologies devait se faire via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l'inscription dans le tableau des maladies professionnelles n'étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies, selon l'exposé des motifs de l'amendement gouvernemental.

«Le salarié bénéficierait d'une meilleure protection»

La commission des Affaires sociales de la Haute Assemblée a retiré cet amendement et les sénateurs, à majorité à droite, ont rejeté des amendements de rétablissement déposés par la gauche et le gouvernement.

 

Le gouvernement «très attaché» à cette disposition

Pour Jean Desessard (écologiste), auteur d'un de ces amendements, «le burn-out touche de très nombreux salariés et le législateur se doit de mettre en oeuvre les moyens de lutter contre ce mal».

 

Les Français favorables à ce que le burn-out soit considéré maladie professionnelle

François Rebsamen, le ministre du travail, a souligné que le gouvernement est «très attaché» à cette disposition qui constitue «un progrès important dans la reconnaissance de situations de burn-out, qui s'accompagnera d'un accent très fort mis sur la prévention».

 

L'examen du texte, prévu jusqu'à vendredi au Sénat, sera suivi d'un vote solennel le 30 juin. II sera suivi d'une commission mixte paritaire (CMP, 7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée qui aura le dernier mot.

20 Minutes avec AFP

http://www.psychologies.com/Planete/Portraits-de-femmes/Portraits/Marie-Peze-la-sentinelle#xtor=CS2-6-%5B02-06-2015%5D-%5B08:00%5D-%5BPortrait-marie-pez%E9%5D

 

Marie Pezé, la sentinelle

Marie Pezé, l’experte de la souffrance au travail, a vu sa consultation fermer en 2010, suite à son licenciement du Centre d'accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre. « Debout bien que blessée », la psychanalyste continue à alerter et à « donner des armes ». A se battre, comme elle a dû le faire depuis sa plus tendre enfance avec le terrible traumatisme qu’elle a eu à surmonter. Portrait.

Margaux Rambert

La souffrance au travail, elle a été une des premières à la combattre en France. Elle en est une experte. Mais aussi une de ses victimes, comme les patients qu’elle a suivis pendant des années. Ironie du sort, c’est au Cash de Nanterre, où elle a créé la première consultation « Souffrance et Travail » en 1997, que la psychanalyste Marie Pezé a connu, comme tant d’autres salariés, une charge de travail trop importante, une organisation pathogène, un poste inadapté… Comme tant d’autres, elle a cherché à tenir par tous les moyens, avant d’être finalement licenciée, en 2010. Et de perdre sa consultation - qui a été fermée -, et ses patients.

A l’époque, « la blonde de la ‘Souffrance au travail’ », comme elle est surnommée, manque de perdre courage. Abîmée, épuisée, elle décide pourtant de poursuivre le combat, notamment grâce au soutien de ses deux enfants. Aujourd’hui encore, celle qui se définit comme « une sentinelle », veut continuer à veiller, alerter, former et à transmettre des outils pour agir… le plus longtemps possible.  

La réalité de la souffrance au travail

Si elle est aujourd’hui une figure incontournable de la souffrance au travail, elle n’a pourtant pas cherché à s’en occuper, explique-t-elle : « elle est entrée de force dans mon bureau. Mais il n’y a pas de hasard ». Psychanalyste, docteur en psychologie et psychosomaticienne, Marie Pezé a été une des premières psys en milieu hospitalier.

Au début des années 90, elle constate que beaucoup de ses patients sont des patientes. Des caissières, des femmes de ménage, des ouvrières… « Abîmées, éteintes, tellement tristes, à cause de leur travail déqualifié, vide de sens, répétitif. Certaines n’avaient que 20, 30 ans et étaient atteintes de troubles musculo-squelettiques. Nous nous sommes rendu compte que la réalité du monde du travail nous échappait. Il s’était intensifié, mécanisé, standardisé ». Quelque temps plus tard, elle ouvre sa consultation « Souffrance et Travail ». Et reçoit des patients qui présentent « les mêmes tableaux qu’en temps de guerre : yeux hagards, en apnée, la peur au ventre… ». Des symptômes qu’elle n’avait vus que chez les mutilés du travail dont elle s’occupait au début de sa carrière. Sidérée, elle décide alors d’aider ces patients « à comprendre le moment où leur travail est devenu difficile, abîmé, infaisable ».

A lire

« Plus souvent qu’on ne le croie, le métier que nous choisissons est un exercice de vaccination contre les traumas de l’enfance. »
Dans son dernier livre, Je suis debout bien que blessée (Josette Lyon, 2014), Marie Pezé se livre à son auto-expertise. Elle analyse les raisons qui l’ont poussée à devenir psychanalyste et les évènements qui ont conduit à son licenciement. Un récit intime très fort et émouvant.

Une enfant du secret

« Vous n’êtes plus seul »… Cette phrase, elle la dit à chaque patient, à la fin de la consultation. Car si la souffrance au travail envahit peu à peu le paysage médiatique, peu osent raconter ce qu’ils subissent. Seule, Marie Pezé l’a elle-même longtemps été. Et elle sait qu’ « il faut être accompagné pour traverser les épreuves. Qu’il faut parler de ses souffrances, et surtout, ne pas perdre courage ».

Elle-même a mis des années à se soigner. Longtemps, elle a porté le poids d’un lourd secret, remontant à sa plus tendre enfance. D’un événement tragique, profondément enfoui, refoulé, et qui a resurgi au cours des thérapies qu’elle a suivies. Une « boîte de Pandore » qui s’est progressivement ouverte, laissant remonter de terribles souvenirs. Celui d’une mare de sang. Celui d’un père, qui, alors qu’elle n’a que 4 ans, tue un apprenti boucher, supposé être l’amant de sa mère. Celui de sirènes qui hurlent, et qui continueront de la glacer, des années plus tard, à Nanterre. Celui de sa mère, accusée d’avoir de gros besoins sexuels et d’avoir poussé son père à ce genre de comportement, pour lui permettre d’être acquitté pour crime passionnel (à l’époque, la peine de mort existe encore). Celui des zéro franc de dommages et intérêts versés à la mère du boucher…

 

Stress post-traumatique

« Ce soir-là, s’il y avait eu un être humain en état de me prendre dans ses bras, j’aurais vraiment eu de quoi reconstruire mon psychisme ». Mais personne ne s’est occupé de « la petite Munch ». « Depuis, je n’ai pas cessé d’être en état de stress post-traumatique, ni d’avoir peur ». Mais cette souffrance a aussi été un moteur. « Travailler à l’hôpital, dans le lieu où les souffrances arrivent pour être soignées m’a aidée à réparer celle de la petite Munch. Et m’a surtout permis d’édifier des outils cliniques et un réseau de consultations spécialisées pour les salariés en souffrance ».

Après le drame, la petite Marie s’enferme dans le silence. « Mon père, qui devait normalement incarner l’autorité, la loi, la protection, représentait en fait la peur et la possibilité d’être tuée si je n’obéissais pas. J’ai donc été une enfant très docile, obéissante, travailleuse, très inhibée. Je me tenais à distance de lui, mais aussi de ma mère ». Son bac en poche, Marie s’envole pour les Etats-Unis. A son retour, elle quitte la région cannoise, où elle a grandi, pour continuer « à étudier et à se tenir à distance ». C’est après sa première analyse qu’elle renoue une relation affectueuse avec ses parents. « Ca m’a aidé à comprendre beaucoup de choses. Je ne les ai jamais haïs. Ce genre d’expérience vous apprend soit la haine, soit l’amour. Il faut choisir son camp ». 

Un seul métier possible : psychanalyste

Aucun doute pour elle, elle ne pouvait « que devenir psychanalyste. Le seul métier qui permet l’accès aux souvenirs infantiles et où je répète à l’infini pour mes patients la présence rassurante que ma sœur (âgée de 12 ans à l’époque) et moi n’avons pas eu ce soir-là ». Pour elle, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle a commencé dans un service de chirurgie de la main. « Les chirurgiens réparent la vie, tandis que mon père avait donné la mort. » Et qu’elle a épousé (puis divorcé de) l’un d’eux, aujourd’hui décédé. « Il réparait mon image masculine ».

Le fantôme de l’apprenti boucher tué par son père la hantera longtemps. Et ressortira avec son tout premier patient : un jeune commis agricole fortement amputé par une machine puis par l’opération. Au moment de lui réapprendre à écrire de l’autre main, tandis qu’il est hébété devant le moignon qui lui reste, ce « bout de viande », elle lui propose d’écrire : « la chirurgie, c’est de la boucherie ». A la découverte de ce texte, elle est renvoyée. C’est sur le divan de sa première analyse qu’elle découvre qu’elle n’a « pas fait écrire ça pour rien. Il y avait une cristallisation autour de ce jeune homme, qui ressemblait au jeune apprenti boucher que mon père avait tué ». 

A lire aussi

Travail : pourquoi tant de souffrance. Les explications de Marie Pezé.

Et deux de ses livres :
 Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés (Pearson, 2008), le journal de sa consultation "Souffrance et Travail".
Travailler à armes égales (Pearson, 2011) 

Une douleur constante

Son trauma infantile, Marie Pezé « y reviendra souvent ». Et à cette souffrance qui l’habite, vient s’ajouter une douleur chronique après la naissance de son fils. Un « aléa chirurgical » la laisse handicapée à 80%. Son corps devient alors « un boulet douloureux. Au moins, je sais ce que mes patients traversent ».

Le médecin du travail la déclare apte sur « un poste aménagé »… qu’elle n’obtiendra jamais. Elle qui doit limiter ses déplacements, éviter le port de charges, les gestes répétitifs tels les photocopies, le courrier etc, se retrouve à porter ses dossiers elle-même au fond du couloir car seuls les médecins ont le droit à un secrétariat. A répondre au téléphone, à faire les dossiers et les photocopies...

 

Prise au piège

Elle s’épuise, mais « tient », jusqu’à ce qu’elle nomme « l’histoire de la chaîne froide ». Un jour, elle reçoit trois serveuses du self du personnel, victimes de harcèlement moral, sexuel et même de viols, de la part des cuisiniers. « Des femmes en position de soumission, car au bout de la chaîne, seules avec des enfants à élever et en contrat précaire, espérant être titularisées. Un triste exemple de la domination masculine qui s’exerce dans le monde du travail ».

Face à ces violences sexuelles, Marie Pezé craque. « Je me retrouvais dans une histoire non pas de boucher, mais de cuisinier, et comme toujours, on allait accuser la femme, toujours considérée comme une aguicheuse, comme on avait accusé ma mère. J’avais fait tout ce parcours pour me sortir de mon traumatisme et voilà qu’il me retombait sur la tête. »

En quelques jours, elle perd l’usage de son bras droit, l’odorat, le goût. Ses jambes se dérobent sous elle, ses bras la brûlent. Isolée à l’hôpital, « sans aucune aide des infirmières - au quotidien, les femmes peuvent être les pires ennemies des femmes - », et alors qu’elle ne peut plus porter de dossier ou taper ses expertises, elle est finalement arrêtée. C’est lentement qu’elle se remet sur pieds, grâce aux soins de son kinésithérapeute, de sa neurologue, de son ostéopathe et au soutien de ses proches… 

Travailler le plus longtemps possible

Soignée, elle reprend le travail. Mais peine. Surchargée de travail, sur un poste toujours inadapté. Entre temps, sa consultation est devenue une référence. Futurs cliniciens, journalistes, médecins s’y pressent. Mais l’heure est aux coupes budgétaires. Marie Pezé se retrouve à nouveau seule (la psychologue du travail part et n’est pas remplacée), tenant tout à bout de bras. Epuisée, avec la peur et l’envie de vomir en se rendant à l’hôpital. « J’étais comme mes patients, complètement prise au piège et dans un état lamentable ».

A bout, elle pousse finalement la porte du médecin du travail, qui déclare son inaptitude et un poste inadapté. Elle finit par être licenciée. « Ce n’est pourtant pas compliqué d’être soutenant envers quelqu’un qui ne va pas bien. C’était aussi de la défaillance managériale. Si seulement un cadre avait dit « ça suffit », sa consultation est importante, elle vous reçoit quand vous n’allez pas bien, on l’aide… »

A découvrir

Le site du réseau de consultations Souffrance et Travail :
www.souffrance-et-travail.com

Marie Pezé n’a pas retrouvé de poste hospitalier. Désormais responsable du réseau de consultations « Souffrance et Travail » (il en existe maintenant 100 en France), elle enseigne, et écrit, tandis qu’un procès est en cours avec le Cash de Nanterre. La retraite ? Elle l’envisage « le plus tard possible ». Aujourd’hui, elle « va très bien ». Est amoureuse, à 63 ans. Et s’apprête à devenir grand-mère. « Ca veut bien dire que rien n’est jamais fini. Qu’il faut y croire ».

 

http://www.psychologies.com/Planete/Portraits-de-femmes/Portraits/Marie-Peze-la-sentinelle

 

http://www.huffingtonpost.fr/sabrina-palumbo/le-burnout-en-parler-pour-comprendre_b_7482318.html?ir=France&ncid=fcbklnkfrhpmg00000001

 

Le burn-out : en parler pour mieux le comprendre

Publication: 01/06/2015 15h37 CEST Mis à jour: il y a 4 heures
DEPRESSION
 
 

SANTÉ - Les parlementaires ont adopté dans le projet de loi sur le dialogue social, du ministre du Travail, François Rebsamen, deux amendements relatifs aux maladies psychiques. Toutefois, l'inscription des pathologies psychiques dans le tableau des maladies professionnelles reste délicate en raison de leur complexité. Le ministre s'est montré "réservé" au sujet du burn-out dans la liste des maladies professionnelles soulevant que cela "pourrait satisfaire tout le monde a priori, mais aurait peu de réalité, à part un aspect médiatique".

Le burn-out, tout le monde en parle, le sujet semble être "à la mode". Mais qui peut dire qu'il sait avec exactitude à quoi il correspond? Parle-t-on d'un "surmenage" dû à activité professionnelle trop exigeante? Doit-on accuser la société de nous mettre trop la "pression"? Sommes-nous tous capables de nous préserver d'un rythme effréné souvent intense dans lequel nous sommes très souvent plongés? Sachant que nous n'avons pas toujours conscience de l'être d'ailleurs...

Il semble capital de nous aménager des moments de repos et de décompression. Se connaître, connaître ses limites, repérer les moments où la "machine s'emballe", mais surtout développer la bienveillance à notre égard pourraient être les meilleures pistes pour prévenir cette maladie pouvant toucher tout un chacun.

J'ai eu la chance de m'entretenir récemment avec Guy Birenbaum, auteur de "Vous m'avez manqué", dans lequel il témoigne de son burn-out.

Dans ce livre, il relate comment le "sniper" des réseaux sociaux est tombé dans la dépression et a dû se retirer de la vie médiatique alors qu'il vivait une descente aux enfers. Homme de caractère, il explique avec des mots simples quelque chose que nous ne comprenons pas toujours. Il est difficile de comprendre pourquoi (ou comment) du jour au lendemain, celui ou celle que l'on pensait si solide, si "dynamique", s'écroule tout à coup...

L'histoire de Guy Birenbaum fait écho en moi pour plusieurs raisons. J'admire surtout celui qui utilise son don (parler dans un micro, informer et "balancer" de l'info en continu...) pour le mettre au service de tous. À travers lui, ce sont des milliers de Français concernés par les sujets qu'il évoque (dépression, burn-out, addiction aux écrans, no limit, etc) qui s'expriment. Une personnalité médiatique donne la parole aux anonymes qui souffrent dans le noir et le silence, c'est ainsi que j'ai compris sa démarche de témoignage.

Son message permettra peut-être à certains d'entre eux de sortir de la culpabilité qui les ronge, il est important de rappeler que la dépression ou le burn-out, cela n'arrive pas qu'aux autres. Il reconnaît être "trop immergé" sur le Web depuis dix ans. S'il ne sait dire exactement quand sont apparus les signes d'alertes, il raconte qu'un médecin l'a arrêté deux mois. Il allait mal depuis plusieurs mois (douleurs dos, ventre, palpitations, sueurs nocturnes, etc). Il s'est effondré peu après.

Entouré, aimé, il dit avoir eu de la chance, notamment grâce à une bonne prise en charge. Ses amis ne l'ont jamais lâché non plus et son employeur de l'époque, à Europe 1, s'est bien comporté. Il remercie aussi Laurent Guimier, patron de France Info, de lui avoir fait confiance alors qu'il était au plus bas. "Les dépressifs seuls n'ont pas toutes ces chances", dit-il.

Le plus important et sans doute la première étape est en tout cas de prendre rendez-vous: accepter le diagnostic et la médecine (médicament).

On ne sort pas indemne du burnout. Toutefois et même si c'est terrible à dire, il reconnaît que cette expérience lui a été "utile". Il faut parfois se "fracasser contre le mur" comme il dit. Personnellement, j'aurais tendance à parler d'expérience d'éveil aidant à faire disparaître une "colère" et gagner en connaissance de soi.

Beaucoup accusent (trop) facilement le Web et l'addiction aux écrans d'être à l'origine du burn-out. C'est un raccourci et la maladie est plus complexe. Ce qu'il convient par contre de retenir est d'en faire un bon usage. Être trop connecté, perdu sur le Web, peut-être le symptôme d'un mal-être. C'était le cas pour Guy.

Dans tous les cas une personne entourée aura plus de chance d'éviter de "partir dans le mur", mais gardons en tête que le burn-out arrive à tout le monde, personne n'est à l'abri et se nourrir des expériences d'autrui (en lisant le livre de Guy Birenbaum pourquoi pas!) s'avère utile pour savoir quand il est temps de tirer la sonnette d'alarme.

Je reste persuadée que le témoignage est nécessaire et utile pour mieux faire comprendre des maladies encore méconnues. Chaque trajectoire d'un patient est unique, mais le témoignage apporte un éclairage dans lequel nous pouvons souvent nous reconnaître et y trouver des pistes pour aller mieux.

Sabrina Palumbo (non "sniper" mais un peu "kamikaze sur le web" parfois...)

Je tenais à conclure sur ces mots du Dr Christophe André au sujet de la souffrance. "Et si nous arrêtions de souffrir?"

"Et j'ai vu beaucoup de souffrances, j'ai vu la fragilité des forts. Leurs souffrances sont les mêmes que celles des faibles et des anonymes: ne pas être aimés, ne pas être heureux, ne pas avoir l'esprit en paix, ne pas avoir l'âme sereine. Nous sommes tous faits du même bois, d'un bois magnifique, sensible et fragile. D'un bois qui chante et qui souffre.

Mais je voudrais aujourd'hui que plus personne ne souffre. Je voudrais que chacune et chacun de nous s'efforce chaque jour de soulager un peu de la souffrance croisée sur son chemin. Je voudrais que nous soyons assez forts pour nous acharner à ce travail de moineau bienfaisant, toute notre vie durant. En étant heureux de le faire. Et en étant heureux de vivre ce que nous vivons. Quoi que ce soit ".

Retrouvez ici la version intégrale de l'interview de Guy Birenbaum.

Lire aussi :

• Êtes-vous en burn-out ?

• Reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ? Pourquoi pas, mais...

• Burn-out: 10 idées reçues sur l'épuisement

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grâce à Marie Claire Sansoe

Le burn-out pourra être reconnu comme maladie professionnelle

Les maladies psychiques pourront être inscrites au tableau des affections professionnelles, selon un amendement accepté à l'Assemblée le 28 mai et inscrit au projet de loi sur le dialogue social. Avant d'incorporer précisément le burn-out dans le texte, les experts devront s'accorder sur une définition exacte de cette maladie qui touche plus de 3 millions de Français.

Par La rédaction d'allodocteurs.fr, avec AFP

Rédigé le 29 mai 2015 , mis à jour le 29 mai 2015

"Les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d'origine professionnelle", aux mêmes conditions que les autres affections, précise l'amendement, accepté par l'Assemblée nationale le 28 mai. Ce projet, qui sera inscrit au projet de loi sur le dialogue social, n'évoque néanmoins pas précisément le burn-out. La prise en compte de ces pathologies mentales se fera via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l'inscription dans le tableau des maladies professionnelles "n'étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies", selon les députés. Concrètement, chaque reconnaissance pourrait donc être faite au cas par cas.

S'il a reconnu que "les maladies psychiques liées au travail, en particulier le syndrome d'épuisement professionnel, dit burn out, sont une réalité" et évoqué "de vraies souffrances individuelles" liées à ce syndrome, le ministre du Travail François Rebsamen a parlé d'un "problème complexe", d'où le décision de reconnaître globalement les "maladies psychiques".
Abaisser le seuil d'incapacité permanente partielle

Autre volonté des députés socialistes : faire baisser le seuil d'incapacité permanente partielle pour les affections psychiques. Pour obtenir ce statut, les employés doivent avoir une incapacité évaluée à 25%. Un chiffre conséquent et difficile à atteindre, sachant, par comparaison, qu'un main arrachée représente 20%...

Si le burn-out est effectivement inscrit au tableau des maladies professionnelles, ce ne sera non plus à la branche maladie de la Sécurité sociale de payer les soins, mais à la branche travail, financée par les cotisations patronales. "Notre objectif n'est pas que les entreprises payent mais qu'elles préviennent et modifient leur organisation du travail. C'est le mal moderne du travail et c'est normal que le gouvernement s'en préoccupe" explique Benoit Hamon, porteur de l'amendement, sur RTL au lendemain de la décision. Benoît Hamon espère que ce "premier pas" serait suivi d'autres lors d'une prochaine lecture du projet de loi ou du prochain projet de budget de la Sécurité sociale.

 

http://mobile.allodocteurs.fr/actualite-sante--burn-out--plus-de-millions-d-actifs-au-bord-de-la-depression_12394.html

''Burn out'' : plus de 3 millions d'actifs au bord de la dépression

Plus de 3 millions d'actifs ont un risque élevé de faire un "burn-out", selon une étude publiée mercredi 22 janvier 2014 par le cabinet Technologia, qui appelle les autorités à mieux reconnaître ce syndrome d'épuisement professionnel.

Par La rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP

Rédigé le 23 janvier 2014

Selon un sondage auprès de 1.000 actifs (personnes occupant un travail ou en recherche d'emploi) par le cabinet de prévention des risques professionnels Technologia(1), environ 12,6% risquent de faire un "burn-out". Rapporté à l'ensemble de la population, 3,2 millions d'actifs seraient ainsi concernés par ce syndrome, caractérisé par un travail excessif et compulsif.

Technologia, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, indique que le risque de "burn-out" est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5%), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7%) et les cadres (19%). Viennent ensuite les ouvriers (13,2%), les professions intermédiaires (9,8%) et les employés (6,8%).

L'affection peut toucher des personnes sans antécédents psychiques et les pathologies "ne concernent que la sphère professionnelle", indique le cabinet, pour lequel le lien "direct et essentiel" entre ce syndrome et l'exercice professionnel est établi.
Un syndrome en manque de reconnaissance

Or, le cabinet note que ces affections sont "très difficilement reconnues", vu le flou sur la définition clinique du "burn out" et l'absence de tableaux de maladies professionnelles spécifiques. A l'heure actuelle, le "burn-out" peut être reconnu au titre de l'article L 461-1 du code de la sécurité sociale, mais uniquement si le malade justifie une incapacité permanente de plus de 25% et si un lien "direct et essentiel" avec le travail a été mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Seuls quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année.

Technologia lance donc un appel pour la reconnaissance du "burn-out" par la Sécurité sociale, via la création de trois nouveaux tableaux de maladies professionnelles : dépression d'épuisement, état de stress répété et anxiété généralisée.

Le cabinet avait déjà été à l'initiative d'un appel visant à créer un observatoire du suicide, alors que la France affiche l'un des taux les plus élevés en Europe (plus de 10.000 par an). Cet appel avait été suivi d'effet en septembre 2013, le gouvernement lançant un tel organisme.

---

(1) L'étude a été menée en ligne du 30 juillet au 20 août, auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 actifs, selon la méthode des quotas. Créé en 1989, le cabinet Technologia est une entreprise française spécialisée dans l'évaluation et la prévention des risques liés à l'activité professionnelle. C'est une structure agréée par le ministère du Travail pour intervenir comme expert auprès des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) des entreprises.

 

http://mobile.allodocteurs.fr/actualite-sante-quelle-est-la-difference-entre-un-burn-out-et-une-depression-_14751.html

Quelle est la différence entre un burn-out et une dépression ?

Quelle est la différence entre un burn-out et une dépression ?

Par La rédaction d'Allodocteurs.fr

Rédigé le 3 novembre 2014 , mis à jour le 5 novembre 2014

Les réponses avec le Dr Dominique Servant, psychiatre-psychothérapeute :

"Pour le burn-out, il y a un lien avec le travail. La dépression, elle, survient parfois sans aucune cause ou avec d'autres facteurs, d'autres événements de vie. Mais le burn-out peut mener à des états dépressifs. Dans ce cas, il faut se traiter avec des antidépresseurs, avec une psychothérapie... Les traitements médicamenteux sont insuffisants car il y a beaucoup de choses à remettre en place, à aider, à remanier... Il faut voir si on peut se retrouver dans un environnement qui rend possible à nouveau le travail."
En savoir plus sur le burn-out

Dossiers :

Stress, fatigue, accident... Malades du travail
Santé et travail : prévenir et détecter le burn-out

Questions/réponses :

Le burn-out peut-il toucher les étudiants et les chômeurs ?
Comment retrouver l'envie de travailler après un burn-out ?

 

Merci à Marie-Claire SANSOE :

http://m.lesechos.fr/economie-france/burn-out-rebsamen-fait-un-petit-geste-02196985924.htm

 

Burn-out : Rebsamen fait un petit geste

28/05 | 18:40 | Par Derek PERROTTE

+ DOCUMENT - Le burn-out ne sera pas inscrit au tableau des maladies professionnelles. Mais la reconnaissance de certains cas sera assouplie.

Le burn-out ne sera pas inscrit au tableau des maladies professionnelles. - Shutterstock

Les DRH peuvent souffler. Alors que les députés devaient achever dans la soirée de jeudi l’examen du projet de loi de modernisation du dialogue social, la menace d’une inscription du burn-out au tableau des maladies professionnelles s’est dissipée. Mercredi, le président de la commission des Finances de l’Assemblée, Gilles Carrez (UMP), a déclaré irrecevables les amendements déposés en ce sens par Benoît Hamon, très en pointe sur ce sujet. Motif : ces amendements entraînaient des dépenses publiques supplémentaires sans préciser de recettes correspondantes, un point obligatoire.

 

L’enjeu est de taille : franchir ce pas, réclamé par les syndicats, des médecins du travail et des députés de l’aile gauche du PS (mais aussi par certains à droite), entraînerait très probablement une multiplication des cas reconnus de « syndrome d’épuisement professionnel » (en français). Avec de lourds enjeux financiers à la clef : la prise en charge du salarié en arrêt reviendrait alors non plus au régime général de la Sécurité sociale mais à sa branche accidents du travail - maladies professionnelles (AT/MP), financée uniquement par les cotisations patronales, pour une bonne part selon le principe « pollueur-payeur ».

 

Lire aussi

Benoît Hamon a beau dénoncer une « entrave au travail parlementaire », l’affaire avait de toute façon peu de chances d’aboutir, le ministère du Travail s’y opposant. Une inscription au tableau des maladies n’est « pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies », a-t-il tranché. La difficulté à arrêter une définition médico-légale claire et incontestable du burn-out et les complexités juridiques liées (comment définir la part de stress imputable à l’entreprise et celle résultant de sa vie privée) l’incite à la plus grande prudence. Plutôt que de se lancer dans un complexe système de réparation, la priorité est de « mettre l’accent sur la prévention », plaide le ministère du Travail, qui vient de publier un guide.

 

Prévention mode d’emploi
Prévenir plutôt que guérir : la ligne de François Resamen sur le burn-out trouve sa déclinaison dans un guide publié mardi par la Direction générale du Travail, l’Inrs et l’Anact (voir document ci-dessous). Il constitue un outil utile pour mieux comprendre et détecter ce syndrome encore trop méconnu ou ignoré par des DRH. Le burn-out, précise le guide, se traduit par « un processus de dégradation du rapport subjectif au travail », avec des phases d’ « épuisement émotionnel », de « cynisme » puis de « diminution de l’accomplissement personnel », autant de signes « avant coureurs » à repérer pour les employeurs. Le guide souligne clairement que si le burn-out peut aussi avoir des causes individuelles, l’organisation du travail y joue un rôle central. A ce titre, les grandes lignes d’une bonne politique de prévention sont axées sur les nécessités de « veiller à la charge de travail », « donner des marges manoeuvres », « assurer une juste reconnaissance du travail » et « discuter des critères de qualité du travail ».
 

Le lobbying des partisans d’une meilleure prise en compte des risques psychiques liés à certaines organisations du travail ne devrait toutefois pas rester totalement vain. Un amendement déposé par le gouvernement, et qui devait sauf surprise être adopté dans la nuit, prévoit un geste intermédiaire : il ouvre la voie à un assouplissement, par voie réglementaire, des modalités de reconnaissance des cas les plus clairs et/ou graves via des comités dédiés, les « CRRMP » (comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles). Aujourd’hui, ces derniers ne reconnaissent qu’à peine 200 cas par an. Pour cause : le demandeur doit présenter un taux d’incapacité physique d’au moins 25 %, un total rarement atteint en matière de maladie psychique. Ce seuil devrait être abaissé à un niveau qui sera discuté avec les partenaires sociaux dans le cadre du futur plan Santé au travail.

 

Il est aussi envisagé que les jurys des CRRMP incluent à l’avenir des experts en psychiatrie pour faciliter la reconnaissance des pathologies psychiques liées au travail. Cette approche devrait à terme permettre de couvrir plus de cas, sans ouvrir pour autant la boîte de Pandore d’une inscription au tableau des maladies professionnelles.

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT Le guide sur le burn-out

Merci Marie Claire Sansoe pour avoir attiré notre attention n

http://www.20minutes.fr/sante/1616387-20150526-burn-out-5-signes-maladie

 

 

http://www.lamutuellegenerale.fr/le-mag-sante/professionnel/prevenir-le-stress-pour-une-meilleure-vie-professionnelle.html?utm_source=viadeo&utm_medium=Viadeo|Pro_CiblageTNS+TPE_Nativead|1x1&utm_campaign=2015_LMG_Branding

Prévenir le stress pour une meilleure vie professionnelle

Le stress est le mal du siècle à l’instar de ce qu’a pu être la dépression le siècle dernier. Loin de toucher uniquement les personnes « fragiles », le stress au travail atteint toutes celles qui travaillent trop, qui chaque jour dépassent leurs limites, dorment mal en rêvant de leur activité professionnelle.  Comment déceler le stress et le prévenir sur le long terme ?

Les symptômes du stress chronique.
Selon la définition donnée par l’INRS, institut national traitant de la santé et de la sécurité au travail,  le stress au travail est lorsqu’une « une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre ». Cependant, ce stress prend plusieurs visages : il peut être ponctuel ou chronique, surgir de manière physique ou émotionnelle.  

 

Comment interpréter les indices semés au fil du temps ?
Le stress peut se révéler par des réactions physiques comme « des douleurs, des palpitations, des crises cardiaques », explique Pierre-Cédric Mermberg, psychosociologue de l’APST, l’Association Paritaire de Santé au Travail. Mais le syndrome du stress est souvent plus insidieux quand ses manifestations touchent aux émotions.  Les relations entre collègues ou avec ses salariés deviennent alors conflictuelles. Le manque de sommeil est de plus en plus présent, il entraîne alors une « multiplication des accidents du travail et, sur le plan personnel, des divorces », constate Pierre-Cédric Mermberg. Les personnes en situation de stress chronique montrent leur désarroi par « l’absentéisme ou au contraire un sur-présentéisme comme chez ceux qui n’arrivent pas à décrocher et, qui, même à la plage, consultent leurs emails ». D’ailleurs, parmi les personnes souffrant de stress certains voient de moins en moins leur conjoint ou leurs amis, ne font plus de sport ou éprouvent « le besoin de se taire».

 

Quelles solutions pour prévenir le stress ? Au sein de l’entreprise, quelle que soit sa taille et son activité, la prévention du stress est avant tout l’affaire de communication, « d’information », précise Pierre-Cédric Mermberg. Les employés ont besoin de communiquer entre eux mais aussi avec leurs responsables afin d’exposer les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Du côté des dirigeants d’entreprise, informer les employés sur les orientations à prendre, les objectifs de l’entreprise et leur expliquer leurs légitimités est fondamental. Pour cela, « il faut favoriser le retour d’expériences des équipes, les lieux de rencontre et les moments où les gens ont la possibilité d’échanger entre eux », pour que chacun n’ait plus la sensation d’être isolé face à une tâche à accomplir sans avoir toutes les clefs en main.
Valoriser le travail effectué est également un levier dans la prévention du stress. Lorsqu’un projet de grande ampleur prend fin, rapporter que le client a été satisfait est une des manières les plus simples et efficaces afin de motiver et rassurer ses collaborateurs sur leurs compétences et leur travail.

Pour les Travailleurs Non-Salariés qui travaillent seuls, sortir et s’entourer devient une nécessité. C’est pourquoi, les réseaux professionnels organisent régulièrement des petits déjeuners ou des soirées pour croiser les expériences de chacun, trouver un bureau à partager ou encore échanger pour mieux collaborer.

 

La prévention du stress et le facteur temps
Le modèle industriel (tâche, cadence, contrôle) ne peut pas être appliqué à toutes les sociétés de services. « C’est contre-productif », explique le psychosociologue. « La prévention permet de prendre du recul par rapport aux rythmes et à l’organisation qui ont été mis en place. Quand on est en pleine vitesse, on ne voit plus rien et, à un moment, ça craque ». En prenant de la distance, chacun pourra avoir un autre point de vue sur les problèmes organisationnels qui génèrent du stress et mettre en place les dispositions adaptées à son activité.

 

 

 

Burn-out: 5 indices pour reconnaître la maladie

Illustration sur le stress et la dépression au travail.Illustration sur le stress et la dépression au travail. - CLOSON/ISOPIX/SIPA

Anissa Boumediene

Burn-out, syndrome d’épuisement professionnel ou encore effondrement au travail, les appellations sont diverses mais désignent la même chose, ce mal-être profond et insidieux qui naît dans le cadre professionnel. Cette affection pourrait potentiellement toucher plus de trois millions de personnes en France et pourrait bientôt être reconnue par le législateur en tant que maladie professionnelle. Les amendements déposés en ce sens par le député socialiste des Yvelines, Benoît Hamon, sont d’ailleurs débattus ce mardi à l’Assemblée nationale. Mais la définition du burn-out reste encore à éclaircir. 20 Minutes fait le point sur les symptômes clés de la maladie.

1. Une démotivation par rapport à son travail

« Le sentiment de démotivation et de déception par rapport à son travail fait partie des prémices du burn-out », explique Roland Guinchard, psychologue et fondateur de Montgolfière Management, un cabinet d’expertise du lien au travail. « Cette maladie se caractérise par un état dépressif, qui apparaît dans l’univers professionnel et qui est plus susceptible de toucher ceux qui sont surinvestis dans leur travail. Le travail finit par perdre son sens et n’est plus une source d’épanouissement », décrypte-t-il.

2. Un sentiment d’échec

Un syndrome de suractivité va de pair avec l’épuisement professionnel. L’individu n’arrive alors plus à faire son travail. « Il va compenser en redoublant d’efforts, ne plus compter son temps de travail, sans que l’efficacité ne soit au rendez-vous, un peu comme un hamster dans sa roue », indique Roland Guinchard. Le patient ressent une pression, qui peut parfois venir de sa hiérarchie, mais qu’il s’inflige souvent lui-même. « Il éprouve un fort sentiment d’échec et d’insécurité, perd confiance en lui et se croit incompétent et finit par s’isoler. »

3. Une fatigue psychique

La dépression classique s’apparente à une descente progressive, à la différence du burn-out, où l’on s’empêche de sombrer. Mais lorsque l’anxiété et le mal-être sont trop intenses, on finit par s’effondrer. « Ici la chute est brutale et soudaine. Le symptôme le plus classique est de ne plus pouvoir se lever le matin. On sait qu’on doit aller travailler, mais on en arrive à un point où on ne peut même plus se tirer du lit », révèle le psychologue.

4. Une fatigue physique et des troubles du sommeil

Dans ce syndrome de burn-out, les patients décrivent largement un état de fatigue physique intense, qui découle notamment de troubles du sommeil. Une fatigue qui affecte le corps. « Cet épuisement physique, conjugué au stress émotionnel, provoque une baisse des défenses immunitaires et entraîne des infections à répétition, de type angines, rhumes ou encore otites », indique Roland Guinchard.

5. Des douleurs physiques

Mais les répercussions physiques du burn-out sont multiples, et de nombreuses douleurs physiques peuvent être causées par le syndrome d’épuisement professionnel. « Des maux de tête ou de dos sont souvent constatés chez les patients atteints de burn-out. Tout comme des troubles digestifs », note le psychologue, qui toutefois se montre optimiste. « Avec un suivi adapté, on peut se relever du burn-out en quelques semaines. Parfois, cette maladie est aussi le signe que notre travail ne nous correspond pas, révèle-t-il. Nombreux sont ceux qui, après un syndrome d’épuisement professionnel, finissent par changer de travail. »

 

 

Merci Isis de Romefort

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Burnout : un guide pour prévenir le syndrome d’épuisement professionnel

Publié le 26/05/15 par ANACT |

Découvrez le guide « Le syndrome d’épuisement professionnel ou burnout. Mieux comprendre pour mieux agir » réalisé par la Direction générale du travail (DGT), l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et l’Anact, ainsi que des enseignants-chercheurs et experts de terrain.

Image d'illustration de l'article

« Risques psychosociaux (RPS) », « burnout », « épuisement professionnel », ces termes recouvrent aujourd’hui une diversité de situations qui, toutes, sont à analyser au regard du travail et de ses conditions d’exercice. Comme pour l’ensemble des risques psychosociaux, le syndrome d’épuisement professionnel provient d’une situation de travail dégradée, mettant en jeu l’individu et l’organisation au sein de laquelle il travaille. Il est donc important de bien circonscrire ce que recouvre le syndrome d’épuisement professionnel, plus communément appelé burnout, afin de permettre à toute structure, publique comme privée, d’agir en amont pour éviter son apparition.

Dans cet objectif et dans la continuité des travaux sur la prévention des RPS, la Direction générale du travail (DGT), l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), avec l’appui d’enseignants-chercheurs et d’experts de terrain (médecin du travail, docteur en psychologie du travail), publient un guide pour aider l’ensemble des acteurs de la prévention (employeur, encadrement, représentants du personnel, service de santé au travail, médecin traitant, médecin spécialiste, etc.) à agir en prévention sur le syndrome d’épuisement professionnel.

Le guide met notamment en évidence les facteurs liés au travail sur lesquels l’entreprise peut agir en répondant à trois questions :

  • Que recouvre le burnout ?
  • Quels sont les actions collectives et individuelles et qui peuvent être mises en œuvre pour prévenir ce syndrome ?
  • Quelles recommandations peuvent être données pour réagir, collectivement et individuellement face à un ou plusieurs cas de burnout ?

 

note: Télécharger le guide
Le syndrôme de l'épuisement professionnel ou burnout. Mieux comprendre pour mieux agir.

Le syndrome de l'épuisement professionnel. Mieux comprendre pour mieux agir. Guide d'aide à la prévention réalisé par la Direction générale du travail (DGT), l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et l'Anact, 34 pages.

Télécharger le guide (PDF)

 

 

http://www.lemonde.fr/sante/article/2015/05/26/l-assemblee-nationale-face-au-burn-out_4640361_1651302.html

La reconnaissance du « burn-out » en discussion à l'Assemblée nationale

Le Monde.fr | 26.05.2015 à 08h13 • Mis à jour le 26.05.2015 à 08h22


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sante/article/2015/05/26/l-assemblee-nationale-face-au-burn-out_4640361_1651302.html#F6C1mBgGjS8DOtWP.99

image: http://s2.lemde.fr/image/2015/05/26/534x0/4640367_6_237f_benoit-hamon-depute-ps-des-yvelines-porte_4054aa4631c5c3594f567f555667846a.jpg

Benoît Hamon, député PS des Yvelines, porte trois amendements pour la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle.

Le « burn-out » est-il le nouveau mal du siècle ? Près de 12 % de la population active en souffre, selon Jean-Claude Delgènes, directeur du cabinet Technologia, cité par Libération qui consacre sa « une » à « l'effondrement au travail ». Le malaise touche 3,2 millions de personnes en France.

Lire : Le burn-out reste mal défini, mal quantifié

Alors que l’Assemblée nationale examine à partir de mardi 26 mai le projet de loi sur le dialogue social du ministre du travail, François Rebsamen, certains élus y voient l'occasion d'évoquer le problème.

« De la responsabilité de la gauche »

Parmi eux, Benoît Hamon, député PS des Yvelines, porte trois amendements pour la reconnaissance du « burn-out » comme maladie professionnelle. « Il en va de la responsabilité de la gauche d'adapter les protections aux nouvelles menaces », lance-t-il dans Libération.

« Reconnaître la cause professionnelle de ce mal, c'est obliger les entreprises à payer pour les dégâts qu'elles engendrent sur la santé des salariés. »

Car le mal n'a pas de définition officielle et n'entre pas dans la liste des maladies professionnelles reconnues. Résultat, il faut prouver un lien direct entre le travail et la maladie et « justifier d'une incapacité permanente partielle de plus de 25 % » pour que le « burn-out » soit pris en charge, précise Libération. Une mission compliquée pour des salariés déjà au bord de l'effondrement.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sante/article/2015/05/26/l-assemblee-nationale-face-au-burn-out_4640361_1651302.html#F6C1mBgGjS8DOtWP.99
 
 
Mise à jour du 13 mai 2015 ; merci Marie Claire Sansoe

Conséquence spectaculaire de la montée du stress au travail, le syndrome d’épuisement professionnel touche de plus en plus de personnes. La riposte s’organise même si le gouvernement refuse de franchir le cap de la reconnaissance en maladie pro.

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Ce matin-là, Thierry (*), commercial, n’est pas sorti de sa voiture. Ses collègues le trouveront à midi, toujours sur le parking, hagard, comme vidé par le stress. Marie, elle, cadre RH dans le BTP, s’est écroulée en larmes lors d’une banale pause-café. Des objectifs « intenables », une « énième réorganisation », « des gens à virer alors que je ne fais pas ce métier pour ça »  : après des années à rallumer son PC le soir, sitôt les enfants couchés, ses nerfs ont lâché. Elle repartira en ambulance. Ce sont les pompiers qui sont venus chercher Françoise, employée d’un fabricant d’armes. Le travail en « sous-effectif » et la « perte d’autonomie », avec ce nouveau logiciel « qui complique tout », la rongeaient jour et nuit…

Alors quand son mari l’a encore invitée à « ne pas s’en rendre malade », elle a « tout cassé à la maison », même si elle ne s’en souvient plus. Suivra une longue dépression. Colette, assistante, n’a pas atteint ce point de rupture : son médecin l’a mise en arrêt avant, quand elle lui a confié ses « envies suicidaires ». Ce job, pourtant, elle « l’adorai[t] ». Mais les tâches en plus s’empilant, il devient « impossible », bien qu’elle « saute déjà les déjeuners ». Paul, haut gradé dans la banque, toujours entre deux avions, estimait, lui, ne pas avoir le temps de voir le docteur. Il fallait tenir le rythme imposé et il aimait avoir des responsabilités. Mais soixante déplacements dans l’année plus tard, une embolie pulmonaire finira par le clouer au sol.

La maladie « du trop »

Ils ont rejoint la cohorte des grands brûlés du travail, consumés par un burn-out. Conséquence spectaculaire de la montée du stress au travail, le syndrome d’épuisement professionnel, en français, résulte de « l’écart trop important entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier – portée par des valeurs et des règles – et la réalité du travail », indique l’Institut national de recherche sur la santé au travail (INRS) . « C’est la maladie du toujours plus, du trop, du surengagement, physique et psychique », résume Jean-Claude Delgènes, fondateur du cabinet Technologia, expert des risques psychosociaux. Un mal qui mûrit lentement, avec des symptômes variés, avant de basculer vers la dépression. Si ce n’est le suicide.

Un mal, surtout, moderne. Faute de données, impossible de compter les victimes : les tableaux de maladies professionnelles ne mentionnent aucune maladie due à des facteurs psychiques. Mais les services de santé au travail, des experts et les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Apparu dans les années 1980 dans la santé et l’éducation (des métiers « vocations », exigeants et à forte charge émotionnelle), le burn-out « gagne depuis quinze ans les entreprises et la vague s’accélère », martèle Jean-Claude Delgènes. « 60 % de mes consultations concernent le stress, contre 10 % il y a vingt ans. Je devrais écrire psychiatre sur ma porte… », abonde Martine Keryer, médecin du travail.

En cause : l’évolution du management. Le temps du déni, prégnant quand le sujet a explosé en 2008-2009 avec les suicides chez Orange, est révolu. Un rapport remis en 2010 par Henri Lachmann (Schneider Electric), Murielle Pénicaux (Danone) et Christian Larose (CGT) analyse les nombreux facteurs alimentant l’essor des situations de stress chronique au travail : rythme accru des réorganisations, peur du chômage, essor des organisations matricielles qui imposent un reporting permanent, nouvelles formes de taylorisme dans le tertiaire (« lean management »), omniprésence des e-mails et des portables qui empêchent de déconnecter, pression aux résultats avec la financiarisation de l’économie…

3 millions de salariés menacés

Selon la Cegos, 53 % des salariés et 68 % des managers jugent leur travail trop stressant. Reproches récurrents : trop de travail, sans les moyens ni la latitude pour bien l’effectuer, le tout pour une faible reconnaissance et un accomplissement personnel en baisse. Selon une étude du ministère du Travail, 9 % des salariés sont « surexposés » aux risques psychosociaux, et 13 % n’en sont pas loin. Selon Technologia, 3 millions de salariés sont menacés, à divers degrés, de burn-out.L’enjeu humain se double d’enjeux financiers. « Les entreprises cassent des gens puis reportent le coût sur la société via la Sécu ! C’est énorme : outre les dépressions, le stress entraîne du diabète, de l’hypertension, de l’obésité, des AVC… », s’indigne Bernard Salengro, médecin du travail et ex-dirigeant de la CGC, le syndicat des cadres. En 2007, une étude de l’INRS a estimé à « au moins » 2 à 3 milliards d’euros par an le coût du stress au travail.

La riposte s’organise. Les colloques se multiplient, doublés d’appels à une mesure choc : la reconnaissance en maladie professionnelle des différents troubles psychiques liés au stress (épuisement, trouble anxieux, etc.). Le salarié en burn-out, qui ne serait ainsi plus considéré comme un « banal » dépressif, ne serait plus pris en charge par le régime général, mais par la branche AT-MP, financée par les cotisations des entreprises. L’appel lancé par Technologia a recueilli 10.000 signatures et l’affaire devient politique : 30 députés socialistes et chevénementistes ont publié en décembre une tribune pour « imputer la prise en charge du burn-out aux responsables, c’est-à-dire les employeurs ». Fin avril, Benoît Hamon s’est dit « déterminé » à profiter de l’examen du projet de loi sur le dialogue social, fin mai, pour réclamer ce geste, qu’« on attend d’un gouvernement de gauche ».

Pas de reconnaissance en maladie pro

Ce serait une petite révolution : aujourd’hui, il est quasi impossible de faire reconnaître la responsabilité de son employeur dans un burn-out. Certes, il peut être qualifié en accident du travail si la phase de rupture physique intervient sur le lieu de travail, car il remplit alors le caractère nécessaire de soudaineté. Mais encore faut-il que l’entreprise ne conteste pas cette décision. Et si elle permet de gérer certains cas, cette approche est biaisée et loin de couvrir toutes les situations. Le salarié peut aussi monter un dossier auprès d’un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (C2RMP). Mais la démarche est complexe, longue, et la barre élevée : il faut présenter un taux d’incapacité de travail d’au moins 25 %. En 2013, 512 dossiers sont passés par cette voie, 239 ont débouché sur une reconnaissance.

Officiellement, le gouvernement attend un rapport de la Direction générale du travail (DGT) pour se prononcer. Mais c’est une manœuvre dilatoire et sa religion est déjà faite : il ne veut pas franchir le cap de la reconnaissance en maladie pro. Le lobbying du patronat, déjà très remonté contre la création actuelle du compte pénibilité physique, pèse lourd, d’autant que la démarche est jugée bien incertaine, sinon impossible. « Si on ouvre la porte des maladies professionnelles aux risques psychiques, on met le doigt dans un engrenage dont personne ne mesure l’étendue », confie un proche du dossier. Il pointe en outre les risques de dérives ou d’explosion des coûts « si les médecins commencent à mettre toutes les dépressions sur le dos des patrons » ou « si certains s’en servent pour des préretraites déguisées ».

Les juristes sont aussi sceptiques. « Sur la pénibilité physique, l’impact du travail, et donc la responsabilité de l’employeur, est facile à objectiver. C’est différent avec les risques psychosociaux, qui sont plurifactoriels : comment mesurer ce qui ressort du privé et du professionnel ? Un salarié est-il déprimé par son chef ou par son divorce ? Lui met-on trop de pression, ou n’est-il juste pas fait pour son poste ? », analyse Franck Morel, du cabinet Barthélémy. L’argument est repris par le patronat : «  Le burn-out ne peut pas être décrété maladie professionnelle car c’est un phénomène très complexe, encore flou, où se mélangent des facteurs internes et externes à l’entreprise », insiste-t-on au Medef. Pour un autre avocat, reconnaître le burn-out risquerait aussi d’alimenter les contentieux juridiques : « Cela ferait comme le harcèlement moral, désormais invoqué quasi systématiquement par les salariés dans leur dossier aux prud’hommes. » « Si la reconnaissance est trop compliquée, qu’au moins on facilite la démarche auprès des C2RMP pour en faire une vraie soupape de sécurité », plaide en réponse Technologia. Mauvaise piste là aussi, répond le Medef : « La clef du problème, ce n’est pas la réparation, c’est une meilleure prévention. »

Appels à l’autorégulation

C’est la carte que va jouer l’exécutif, via la publication à venir d’un guide. Ce terrain a déjà commencé à être labouré : les partenaires sociaux ont signé un accord national en 2008 sur la gestion du stress, puis, en 2013, un autre sur la qualité de vie au travail (QVT). Mais ces appels à l’autorégulation tardent à être déclinés sur le terrain : direction pas assez sensibilisée, méconnaissance et sous-estimation du problème, peu de temps et d’argent à y consacrer dans un contexte de crise…

Les freins sont nombreux et les avancées récentes sont surtout l’apanage de grands groupes, à qui l’épisode Orange a fait réaliser les ravages potentiels du stress sur leur marque employeur. On y voit ainsi fleurir les observatoires internes du stress, les lignes d’écoute anonymisées pour salariés en détresse, les chartes sur les horaires et le bon usage modéré des outils électroniques… « Il reste beaucoup de chemin à faire mais on sort du déni sur les risques psychosociaux et le débat s’installe », constate Valérie Langevin, de l’INRS. «  On reste loin de vrais changements concertés via une démarche partagée. On parle de “remettre l’humain au cœur des processus”, mais cela reste des mots », déplore Jean-Claude Delgènes (Technologia). Maria Ouazzani, du cabinet Psya (prévention du stress), est plus optimiste : « C’est vrai, certains voient d’abord la démarche comme une menace : pour une direction, s’attaquer au stress des salariés, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Mais, à terme, miser sur leur bien-être est toujours source de croissance et de pérennité. La clef est de faire comprendre que ce n’est pas une dépense mais un investissement. »

(*) Les prénoms ont été modifiés

Derek Perrotte
 

Merci à Marie Claire Sansoe d'avoir attiré l'attention sur cet article :

http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2015/05/19/29002-20150519ARTFIG00011-burn-out-quels-sont-les-metiers-a-eviter.php#xtor=AL-155-[facebook]

Un agriculteur sur quatre est touché par le syndrome d'épuisement professionnel.

LE SCAN ÉCO - D'après une étude du cabinet Technologia, plus d'un travailleur français sur dix serait touché par ce syndrome pas encore reconnu comme maladie.


 

Je fonce
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Parmi l'ensemble des actifs occupés, 3,2 millions d'entre eux seraient en situation de travail excessif et compulsif, rapporte l'étude sur le syndrome d'épuisement réalisée par le cabinet d'expertise Technologia. Soit,12,6% de la population active occupée française présenterait ces deux phénomènes provoquant un risque élevé de développer un syndrome d'épuisement professionnel couramment nommé burn out.

Les agriculteurs exploitants sont ceux qui sont les plus touchés: près d'un quart d'entre eux. 60% des agriculteurs expriment une compulsion à travailler, due à «l'absence d'alternative, l'isolement ou la volonté de rester dans la course coûte que coûte», évoque l'étude. Les agriculteurs sont également 53% à se sentir usés à force de travailler et épuisés à la fin d'une journée de travail. Presque un agriculteur sur deux est fatigué quand il se lève le matin.

Le burn out touche aussi un artisan, commerçant, chef d'entreprise ou cadre sur cinq. «Parmi les cadres, ceux qui travaillent dans le secteur de la connaissance comme les enseignants par exemple sont les plus concernés parce qu'ils ont fait du travail un mode de vie. Pour les métiers hautement concernés par les nouvelles technologies: il n'y a plus vraiment de séparation entre la vie privée et la vie professionnelle, ce qui induit un surengagement», indique Jean-Claude Delgènes, directeur général de Technologia. Pour ce dernier, l'économie du numérique et de la connaissance et la déportation du travail font que le travail consomme du temps et évacue toutes les autres activités. «L'espace et le temps ne comptent plus, ce qui rend d'ailleurs impossible de quantifier le travail. La maladie des temps modernes, c'est le mauvais usage des télécommunications», lance-t-il. Pour Denis Monneuse, sociologue spécialisé dans la santé au travail et expert associé à l'Institut de l'entreprise, auteur de «Le silence des cadres» (éditions Vuibert), «si les cadres sont plus touchés par le burn out, c'est aussi parce qu'ils sont sujets à travailler plus que les autres».Quant aux ouvriers et employés, ils sont moins affectés (7% et 10%).

Que l'on se trouve en campagne ou en ville, au sud ou au nord, Technologia ne note aucune différence significative dans les scores de surengagement.

 

Terme galvaudé

Selon Denis Monneuse, «le burn out est un sujet à la mode ces derniers temps mais il faut faire attention à ne pas le banaliser. Le burn out est un épuisement physique et mental profond. Un matin, on ne peut plus se lever, on est au fond du lit».

D'après les observations de Technologia, l'apparition et le développement du syndrome d'épuisement professionnel comportent quatre phases distinctes. La première est la phase d'engagement. «Il s'agit de la phase de satisfaction intense au travail, caractérisée par une grande vigueur, une forte implication, une sensation de bonheur et une absorption intense dans le travail», explique Jean-Claude Delgènes. La deuxième est le surengagement au travail. «Petit à petit, l'activité et les pensées professionnelles vont gagner toutes les sphères de l'existence: sociale tout d'abord (diminution de toute l'activité sportive, des loisirs habituels, des sorties...), et familiale ensuite. Le temps consacré à la satisfaction des besoins non professionnels est de plus en plus court», résume encore le directeur de Technologia. La troisième étape est la phase de résistance. La personne continue de s'imposer un rythme effréné. Elle nie de plus en plus son surmenage. L'estime de soi diminue, le sujet commence à douter de lui-même. Il se retrouve enfermé dans sa lutte solitaire contre l'expression de sa propre souffrance. Les premiers signes de rupture avec les autres surviennent sous forme d'attitude négatives envers les collègues ou les clients. Le sujet accepte difficilement l'arrêt de travail qui lui est proposé et cherche très fréquemment à le réduire à quelques jours. L'effondrement est la phase finale de ce long processus affectant toutes les dimensions de la personne: psychique, émotionnelle et physique. Ce stade est souvent celui de la maladie dépressive. Le risque de passage à l'acte suicidaire est majeur.

Aujourd'hui le cabinet d'expertise réclame la reconnaissance du syndrome d'épuisement professionnel comme maladie auprès de la Sécurité sociale. Actuellement, les salariés victimes de burn out ont pour seul recours de justifier une incapacité permanente au moins égale à 25 %, et qu'un lien «direct et essentiel» avec l'activité professionnelle soit mis en évidence par le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. «Or, les critères réglementaires de recevabilité des demandes restent difficiles à réunir et le traitement par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles est très hétérogène. Résultat, seuls quelques dizaines de cas de pathologies psychiques sont ainsi reconnus chaque année. Ce qui est loin de la réalité du burn out en France», signale Technologia.

 

Le burn out est-il le mal des entreprises du XXIe siècle ?

http://www.lefigaro.fr/social/2015/05/18/09010-20150518ARTFIG00239-le-burn-out-est-il-le-mal-des-entreprises-du-xxiesiecle.php

Ce syndrome, lié à l'évolution des organisations du travail et à l'invasion des nouvelles technologies, fait figure d'épouvantail pour les entreprises. Son coût est de plus en plus élevé pour la société.

L'épuisement professionnel (ou burn out) n'est pas un syndrome nouveau dans le monde du travail. Certains chercheurs en datent en effet les premières manifestations parmi… les prophètes de l'Ancien Testament. Plus près de nous, en 1960, l'écrivain britannique Graham Greene a remis le terme au goût du jour dans son livre A Burnt-Out Case, où il raconte le choix de vie d'un architecte à succès dans une léproserie africaine, afin de fuir le néant qui le détruit intérieurement. Avec l'irruption des nouvelles technologies dans le quotidien, le burn out s'est singulièrement accru ces dernières années. En effaçant les frontières entre sphère privée et sphère professionnelle, l'explosion du numérique fait des ravages considérables parmi les actifs, incapables de s'arrêter de travailler d'eux-mêmes. Le coût pour la collectivité est tel (en arrêts de travail, traitements médicaux et autres réorganisations) ...

Cet article a été publié dans l'édition du Figaro du 19/05/2015 . 90% reste à lire.


 
 

 

 

du 7 mai 2015

 

Merci à Marie-Claire SANSOE

 

http://www.psychologies.com/Psycho-chat/Burn-out-comment-le-prevenir-comment-s-en-sortir#xtor=CS2-6-[07-05-2015]-[13:55]-[Burn-out-comment-le-prevenir-comment-s-en-sortir%5D

 

"Je suis au bord du burn-out !"... Si l'expression est souvent galvaudée, l'épuisement professionnel est un symptôme bien réel qui fait de plus en plus de victimes. Quels sont les signes avant-coureurs de ce mal du siècle ? Comment le prévenir ? Comment s'en sortir une fois que l'on s'est consumé au travail ? Adrien Chignard, psychologue du travail, a répondu à toutes vos questions.

A LIRE

Des groupes de parole pour sortir du burn-out 
Parler entre personnes qui se sont consumées au travail… C’est l’idée des groupes de parole sur le burn-out lancés en Ile-de-France par Adrien Chignard. L’objectif de ces groupes ouverts à tous ? Aider les personnes victimes d’épuisement professionnel à sortir de la honte, de la culpabilité. Et à pouvoir envisager positivement l’avenir. 

Burn-out : prévenir l'épuisement professionel
Des pistes pour le reconnaître, et surtout, s’en prémunir.

"Mon burn-out a failli me tuer"
A seulement 30 ans, Aude, gestionnaire des ressources humaines dans une grande société, a fait un burn-out sévère suivi d’une tentative de suicide. Comment cette employée passionnée, dévouée et ambitieuse, a-t-elle pu en arriver là ? Récit d’une descente aux enfers et d’une lente reconstruction. 

TEST

Pourriez-vous faire un burn-out ?
Certains sont donc plus exposés que d’autres au burn-out. Pourquoi ? Et comment s’en protéger ? C’est ce que ce test vous propose de découvrir. 

http://www.psychologies.com/Psycho-chat/Burn-out-comment-le-prevenir-comment-s-en-sortir#xtor=CS2-6-[07-05-2015]-[13:55]-[Burn-out-comment-le-prevenir-comment-s-en-sortir%5D

 

 

Comment repartir du bon pied après un burn-out ?

http://www.dynamique-mag.com/article/comment-repartir-bon-pied-apres-burn-out.6411

comment repartir bon pied apres burn out

Les dirigeants d'entreprise sont trop souvent soumis à un stress quotidien. De nombreuses missions à effectuer, un téléphone qui sonne sans arrêt, des décisions à prendre dans l'urgence etc. Autant de difficultés qui peuvent conduire un entrepreneur au burn-out. Après cet accident, il convient de reprendre progressivement son activité professionnelle. Quelles sont les règles à respecter pour éviter que cette forme de dépression ne se reproduise ?

Bien récupérer sur le plan physique et psychologique

Pour repartir du bon pied après cet accident de la vie, il est important d'être en bonne forme physique. La pratique d'un sport non violent, comme le vélo, la randonnée ou le jogging, permet à la personne de reprendre peu à peu la pleine possession de ses moyens et de se reconstruire. L'activité physique possède de nombreuses vertus, notamment celles de restaurer l'énergie et de valoriser l'individu. Elle permet aussi de se dépenser et d'évacuer le stress accumulé dans le corps. Parallèlement à cette récupération, la personne ayant subi un burn-out doit aussi retrouver le moral. Lire un roman, regarder un match de football, faire du jardinage ou préparer un dessert pour sa famille demeurent des activités simples qui aident à se sentir en pleine forme et à surmonter ce cap difficile.

 

 

Reprendre progressivement son activité professionnelle

Un retour au travail dans la précipitation (ou à un rythme soutenu) n'est pas recommandé, car les risques de rechutes sont certains. Le dirigeant convalescent devra adopter un emploi du temps moins chargé qu’auparavant. Il apprendra à déléguer certaines missions à ses collaborateurs et à sous-traiter certaines activités. Par exemple, il reprendra son activité professionnelle seulement le matin au cours des premiers mois. L'après-midi sera consacrée à des loisirs ou des sports doux comme la randonnée en forêt ou le golf. Le corps humain est une machine complexe qui, après une dépression, doit se réhabituer peu à peu à la reprise du travail.

Consulter un psychothérapeute ou un psychologue

Après un burn-out, le dirigeant devra se poser des questions afin que cette forme de dépression ne se reproduise plus. Il sera dans l'obligation de modifier sa façon de travailler mais cette décision ne sera pas forcément facile à prendre. L'aide d'un psychothérapeute (ou d'un psychologue) reste conseillée, car ce spécialiste peut aider le convalescent à concrétiser ses changements dans sa vie professionnelle. Il n'est pas nécessaire de suivre une thérapie de plusieurs années. Quelques séances suffisent pour qu'un chef d'entreprise se reconstruise et pour qu'il puisse enfin travailler de façon plus harmonieuse et moins stressante.

 

Pour rappel, les États-généraux du burn out ont lieu le 11 mars à l’initiative du Cercle Ramadier! C’est l’occasion de vous faire entendre, de porter vos doléances, de prendre la parole et d’avancer sur le chemin de la reconnaissance de l’épuisement comme maladie professionnelle. Pour amplifier la mobilisation, venez porter témoignage et dialoguer avec les responsables politiques et l’ensemble des organisations syndicales présentes (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, SUD, SNALC, SNJ, UNSA…). Chaque intervenant disposera de 3 à 5 minutes pour expliquer son engagement, faire part de son expérience ou de son expertise. Ensuite, la parole est à la salle : venez la prendre !

Mercredi 11 mars 2015 de 17h à 21h 30
Salle Olympe de Gouges 15, rue Merlin 75011 PARIS
M° Père Lachaise / Voltaire

VIDEOS
Pourquoi reconnaitre le burn out au tableau des maladies professionnelles ? https://www.youtube.com/watch?v=X2oKyaqs7sA
Que faire en cas de burn out ? https://www.youtube.com/watch?v=--ZJFYNdfoY

INSCRIVEZ-VOUS : http://www.ramadier.fr/ETATS-GENERAUX-DU-BURN-OUT-MERCREDI-11-MARS-2015

LES INTERVENANTS DEJA INSCRITS
Mme. Colette CAPDEVIELLE Avocate, députée de la 5e circonscription des Pyrénées-Atlantiques,
M. Jean-Claude DELGENES Directeur du cabinet Technologia 
Docteur Michel DEBOUT Consultant sur les questions de risques psychosociaux et violences au travail,
Docteur Bernard MORAT Initiateurde la pétition sur le burn-out auprès de ses confrères,
Docteur Agnès MARTINEAU Médecin du Travail,
Mme. Martine KERYER Secrétaire nationale Conditions de Travail, Handicap, Santé au travail à la CFE CGC,
M. Dominique CORONA Secrétaire National UNSA en charge des IRP et de la Commission Santé
M. Vincent LANIER 1er Secrétaire Général du Syndicat National des Journalistes
M. Jean-Albert MOUGIN Vice-Président du Syndicat National SNACL
Mme. Sophie PERCEBOIS, Représentant la Grande Maîtresse de la GLFF
M. Daniel KELLER Grand Maître du Grand Orient De France (sous réserve),
M. Gilles DUBOSQ pour le Conseil National de la fédération française de l'Ordre Maçonnique Mixte et International Le DROIT HUMAIN

L’année dernière, plus de 300 personnes s’étaient réunies à l’Assemblée nationale pour débattre la question : « Faut-il reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ? »et beaucoup n’avait pas pu assister à ce moment riche et engagé. Cette fois la salle permet d'accueillir plus de 500 personnes !

www.appel-burnout.fr : l’appel pour la reconnaissance du burn out réunit aujourd’hui près de 10 000 signatures :
www.appelmedecins-burnout.fr/ : un collectif de médecins du travail a lancé un appel semblable qui compte près de 1000 soutiens :www.lejdd.fr/Economie/L-appel-des-deputes-pour-la-reconnaissance-du-burn-out-705116 : le 6 décembre 2014 dans le Journal du dimanche, une trentaine de députés lançaient à leur tour un appel pour la reconnaissance du burn out.


L’équipe Technologia

 

Travail ▷▷▷ Trois millions d'actifs en France en risque élevé de burn-out
► Un épuisement professionnel difficile à diagnostiquer et qui touche de plus en plus de catégories socioprofessionnelles différentes.

https://www.facebook.com/video.php?v=10152829625711977&set=vb.76952916976&type=2&theater

 

 

DU 25 février 2015 ; merci Isis de Romefort

 

http://iae.univ-lyon3.fr/actualites/burn-out-comprendre-pour-agir-4e-matinee-travail-innovation-sante-906233.kjsp

 

 

 

Burn-Out : comprendre pour agir - 4e Matinée Travail Innovation Santé

Version PDF

le 17 mars 2015
De 8h30 à 11h30

Quels sont les symptômes, les signes précurseurs et les populations exposées à ce type de risques ? Comment prévenir l'apparition de ces risques et se reconstruire après un burn-out ?

Burn-out> INSCRIPTION GRATUITE

Selon certaines études, aujourd'hui 3,2 millions de d'actifs en France seraient en situation de risque élevé d'épuisement professionnel.

Quels sont les symptômes, les signes précurseurs et les populations exposées à ce type de risques ?
Comment prévenir l'apparition de ces risques et se reconstruire après un burn-out ?

Ce sujet crucial pour la santé des salariés et la performance des organisations sera examiné à l'occasion de la 4e Matinées TIS (Travail Innovation Santé) de l'IAE Lyon, une rencontre organisée par les participants et les enseignants du Diplôme d'Université Management de la Qualité de vie au Travail et Santé, en partenariat avec les cabinets Psya et HR consultancy Partners.

Les intervenants réunis chercheront à cerner la réalité du phénomène et à proposer des pistes d'action à la fois innovantes et réalistes.
La matinale abordera également la question majeure de la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. Jean-Claude Delgennes, favorable à cette reconnaissance, débattra avec l'avocat lyonnais en droit social Gerbert Rambaud.

LES INTERVANTS :

Thierry ROCHEFORT, professeur associé à l'IAE Lyon, expert QVT pour la DRH-groupe d'EDF et Responsable du D.U. Santé au travail en Formation Continue, qui introduira la Matinée

Alexis PONCET, Médecin psychiatre (Major du D.U., promotion 2013)

Célia BADET, Directrice régionale de PSYA, enseignante dans le D.U. et HR consultancy partners qui débattront des démarches de prévention du Burn-out en entreprise

Sabine BATAILLE, enseignante dans le D.U., auteur de l'ouvrage " Se reconstruire après un burn-out "

Jean-Claude DELGENNES, Directeur de TECHNOLOGIA et Maître Gerbert RAMBAUD, Avocat en droit social au Barreau de Lyon, avocat en droit social au Barreau de Lyon, sur le thème : Faut-il reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ?

Un dirigeant d'entreprise, diplômé du D.U. témoignera de son expérience.

Les Matinées TIS (Travail Innovation Santé) de l'IAE Lyon

Ces rencontres sont destinées aux dirigeants d'entreprises, décideurs, responsables ressources humaines, proposent des pistes de réponses pour ces vrais enjeux organisationnels : regards d'experts, partage d'expériences, exploration de solutions innovantes et/ou internationales.
Elles sont organisées et coordonnées par Thierry Rochefort, professeur associé à l'IAE Lyon.
La précédente Matinée TIS avait pour thème : "L'absentéisme au travail : fatalité ou symptôme ? Comment agir

http://www.juritravail.com/Actualite/harcelement-moral-sexuel-discrimination/Id/186641?utm_source=null&

 

INSCRIPTION

http://iae.univ-lyon3.fr/actualites/burn-out-comprendre-pour-agir-4e-matinee-travail-innovation-sante-906233.kjsp

 

Le burn-out ou la non reconnaissance professionnelle!

Par alina paragyios - Avocat | Modifié le 30-01-2015 |

Le stress n’est pas une maladie, mais une exposition prolongée au stress peut réduire considérablement l’efficacité au travail et causer des problèmes.

A ce titre, le stress est défini comme :

"Un état accompagné de plaintes ou de dysfonctionnements physiques, psychologiques ou sociaux, et qui résulte du fait que les individus se sentent inaptes à combler un écart avec les exigences ou les attentes les concernant. L’individu peut être capable de gérer la pression à court terme, qui peut être considérée comme positive, mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée à des pressions intenses. En outre, différents individus peuvent réagir de manières différentes à des situations similaires et un même individu peut, à différents moments de sa vie, réagir différemment à des situations similaires."

Le burn-out (ou épuisement professionnel) est la phase ultime du stress.

Il est défini comme "un état d’épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel."

Partant, le burn-out est susceptible de toucher les individus exerçant une profession requérant un fort engagement au travail. Il se produit alors une remise en cause de leur engagement personnel à la suite d’un défaut d’équilibre entre les contraintes de travail que leur impose leur environnement et la perception qu’ils ont de leurs propres ressources pour y faire face.

Par ailleurs, le burn-out est devenu un phénomène quantitatif. En effet, selon une étude réalisée récemment, 3,2 millions d’actifs seraient en risque élevé de burn-out.

Pour autant, aucune définition clinique ne permet, à l’heure actuelle, de décrire cette affection et de promouvoir de ce fait sa reconnaissance en tant que maladie professionnelle au titre de l’article L461-1 du Code de la sécurité sociale, et ce, alors même que les risques psycho-sociaux prennent une place de plus en plus prépondérante dans notre Société aujourd’hui.

En effet, la maladie doit justifier d’une incapacité permanente de plus de 25% et un lien "direct et essentiel" avec le travail doit être mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles.
Ainsi, seuls quelques dizaines de cas de pathologies psychiques sont reconnus chaque année.
Dans le cadre du contrat de travail, l’employeur est débiteur d’une obligation de sécurité de résultat.

Cette obligation, résultant de l’article L4121-1 du Code du travail, lui impose de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

En conséquence, l’article L4121-2 prévoit que l’employeur doit mettre en ½uvre des mesures préventives à cette fin.

Partant, si le droit du travail ne connait pas la notion d’épuisement professionnel, les tribunaux eux, ont fait évoluer la jurisprudence sur cette question autour de l’obligation de sécurité de l’employeur.

Ainsi, afin d’endiguer ce phénomène de plus en plus présent, la jurisprudence prévoit une protection des salariés victimes de burn-out fondée principalement sur l’obligation de sécurité de résultat incombant à l’employeur.

La Cour d’appel de Versailles a été la première à utiliser la notion de burn-out dans le cadre d’une décision de justice.

La Cour a considéré que le licenciement était dépourvu de cause réelle et sérieuse dès lors que l’inaptitude de la salariée à tout poste de travail dans l’entreprise, constatée par le médecin du travail, résulte du manquement de l’employeur à son obligation de sécurité de résultat à l’égard du salarié prévue par l’article L4121-1 du Code du travail [1].

En effet, et ce de jurisprudence constante, un salarié en arrêt de travail de longue durée ou de façon répétée peut être licencié au motif de la désorganisation de l’entreprise engendrée par l’absence prolongée, ou les absences répétées, liées à une maladie non professionnelle et nécessitant son remplacement définitif [2]. A ce titre, la Cour de cassation précise régulièrement les conditions de validité de ce type de licenciement, fondé non pas directement sur l’état de santé (ce qui le ferait tomber sous le coup de la législation prohibant les discriminations), sinon sur la situation objective de l’entreprise et ses contraintes organisationnelles.

Toutefois, dans un arrêt rendu récemment le 13 mars 2013, la Cour de cassation a qualifié d’injustifié le licenciement pris sur ce motif lorsque l’absence prolongée du salarié pour cause de maladie résulte d’un manquement de l’employeur à son obligation de sécurité de résultat à l’égard de ses salariés [3].

La Cour de cassation a ainsi censuré la Cour d’appel pour ne pas avoir recherché si, comme il était soutenu par la salariée, elle n’avait pas été exposée à un stress permanent et prolongé à raison de l’existence d’une situation de surcharge de travail conduisant à un épuisement professionnel de nature à entrainer une dégradation de son état de santé susceptible de caractériser un lien entre la maladie de la salariée et un manquement de l’employeur à son obligation de sécurité.

D’autant plus qu’il convient de préciser que l’obligation de sécurité de résultat de l’employeur implique l’atteinte du résultat. Autrement dit, si ce dernier ne remplit pas son obligation dès lors qu’un salarié est victime sur son lieu de travail de violences physiques ou morales quand bien même il aurait pris des mesures pour faire cesser les agissements [4].

D’autres décisions ultérieures ont été rendues par des Cour d’appel dans la même lignée.

CA Rennes, 29 novembre 2013, n°12/01286 : "Mme X était dans un état d’épuisement total et atteinte de burn-out en raison de la surcharge de travail à laquelle elle était confrontée et qui avait déjà été relevée par le médecin du travail à la fin de l’année 2006, que l’employeur s’est abstenu de prendre des mesures pour la soulager et a manqué de ce fait à son obligation de sécurité de résultat et qu’il ne pouvait dès lors invoquer les conséquences de l’absence prolongée de la salariée pour cause de maladie sur le fonctionnement de l’entreprise alors que cette absence résultait de son propre manquement."

CA Aix-en Provence, 20 juin 2014, n°12/18625 : "La Cour considère que les éléments produits, pris dans leur ensemble, établissent que la prise d’acte de la salariée est justifiée par une altération de sa santé tant physique que psychique résultant d’une dégradation de ses conditions de travail non prises en compte par l’employeur pourtant débiteur, au sens de l’article L4121-1 du Code du travail, de l’obligation d’assurer la sécurité et la protection des salariés, de prévenir les risques professionnels, notamment psychosociaux, dont le burn-out, en prenant des mesures telles que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés."

Reconnaître cette réalité en inscrivant l’épuisement professionnel (burn-out) au tableau des maladies professionnelles permettrait, de faire basculer le financement des congés liés au burn-out sur la branche Accident du travail et Maladie professionnelle, financée par les cotisations patronales à 97%, plutôt que sur le régime général de la Sécurité sociale, qui pèse sur tout le monde.

Par Me Alina Paragyios

 

 

 

merci Isis de Romefort :

http://www.myrhline.com/actualite-rh/.VL6INi9cj-w.linkedin

Pour ou contre la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle ?

Article publié le 19/01/2015

 

Près de deux salariés sur dix s’estiment menacés par un épuisement professionnel extrême d’après un sondage de l’Institut Think pour Great Place to Work. Leur part grimpe à 24% chez les managers. Pour l’heure, seuls quelques dizaines de cas de burn-out sont reconnus chaque année comme maladie professionnelle. Pas suffisant selon une trentaine de députés de la majorité et de nombreux professionnels de santé qui réclament donc l’inscription du burn out au tableau des maladies professionnelles. Mais cette proposition est loin de faire l’unanimité, y compris au sein des professionnels de santé.

Pour

Bernard Salengro, président du Syndicat des médecins du travail et des professionnels de santé au travail à la CFE-CGC

« Je suis favorable à cette reconnaissance car, à l’heure actuelle, les salariés qui en sont victimes ne sont pas indemnisés comme ceux frappés par un accident du travail ou une maladie professionnelle. Avec cette reconnaissance, ils bénéficieraient d’une meilleure indemnisation notamment lors des stages de reconversion professionnelle (prise charge des frais de déplacement, frais de repas..), les 3 jours de délai de carence avant le versement d’indemnités journalières par la Sécurité Sociale sauteraient, etc. Ce n’est pas énorme mais ça pourrait changer la vie notamment pour les salariés payés au SMIC. Cette reconnaissance devrait également inciter les employeurs à se saisir enfin du sujet. En effet, il s’agirait de faire basculer le financement de ce syndrome d’épuisement professionnel sur la branche « accident du travail et maladies professionnelles », financée presque entièrement par les cotisations patronales. Sommées de cotiser davantage, les entreprises concernées devront justifier de cette hausse devant leurs actionnaires. Gageons que cette pression économique les encourage enfin à faire de la prévention sur le sujet ».

Contre

Marie Pezé, docteur en psychologie du travail, expert judiciaire et responsable du réseau de consultations Souffrance & travail. Elle est également l’auteur de « Je suis debout bien que blessée. Les racines de la souffrance au travail » (Josette Lyon, avril 2014).

« Dans la situation économique actuelle, il serait légitime de faire porter par la caisse des accident du travail le poids de l'épuisement professionnel. Cependant cette pathologie n'est pas reconnue dans le DSM V, la bible mondiale de psychiatrie. Elle n’a pas encore une définition stable. En France, nous n’avons pour l’instant pas assez de cliniciens suffisamment spécialisés pour diagnostiquer le burn out. Ce syndrome est en train de devenir un fourre-tout comme le concept de harcèlement a pu l'être à une époque. De même, nous ne disposons pas de lieu pour prendre en charge correctement ces patients. Reconnaitre un burn out « à la louche » permettrait à des employeurs peu scrupuleux de licencier à tour de bras les personnes frappées par ce syndrome comme étant désormais inaptes au travail. Pire, via un système de questionnaire très périlleux, les recruteurs pourraient essayer de détecter les candidats à risque et donc ne pas les embaucher. Je comprends que l’on ait envie de faire payer les employeurs pour leur organisation du travail pathogène, c'est la loi. Mais justement la loi prévoit d'adapter le travail à l'homme (code du travail L 4121) et donc de faire de la prévention primaire. Aidons les chefs d'entreprise à rectifier l'organisation du travail. Au passage, c'est ce rôle central du CHSCT que le Medef veut revoir à la baisse dans ses dernières propositions ! ». 

Recueillis par Sylvie Laidet

 

 

ACTUALISATION au Burn-out: sait-on vraiment de quoi l'on parle?

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/burn-out-sait-on-vraiment-de-quoi-l-on-parle_1638873.html

Par publié le 09/01/2015 à  05:30

Des chiffres inquiétants circulent sur le nombre toujours plus élevé de salariés guettés par l'épuisement professionnel. Au risque de voir des "burn-out" partout, alors qu'il reste difficile pour les médecins de les diagnostiquer. 

2

 
Burn-out: sait-on vraiment de quoi l'on parle?

Aucune source officielle ne recence les cas de burn-out en France.

Reuters/Daniel Munoz

Après le stress ou le harcèlement, le burn-out est-il en train de devenir le nouveau "mal du siècle" au travail? Depuis plusieurs mois, pétition et appels, par des médecins du travail ou des parlementaires, se succèdent. Ils alertent sur ce syndrome d'épuisement professionnel qui toucherait toujours plus de salariés en France, et appellent à sa reconnaissance comme maladie professionnelle

 

Les chiffres évoqués sont alarmants. Début 2014, le cabinet de prévention des risques psychosociaux Technologia estimait à plus de 3 millions le nombre d'actifs "en risque élevé de burn-out". Mardi, dans un sondage, 17% des salariés s'estimaient "potentiellement" en situation d'épuisement. Mais derrière l'inflation d'estimations, plus ou moins fiables, qu'en est-il vraiment? Difficile à dire, à en croire Patrick Légeron, psychiatre et fondateur du cabinet Stimulus. "Quelle est l'ampleur du phénomène? Combien de personnes sont touchées? On n'en sait rien", tranche-t-il. 

 

Un "risque" de burn-out?

La notion de "risque" de burn-out, estime-t-il, "n'a rien de scientifique, car chacun d'entre nous peut être touché". Les origines de l'épuisement sont multiples. "Une surcharge, un travail trop intense, un mauvais équilibre entre vies professionnelle et privée, l'influence des nouvelles technologies qui privent d'une phase de récupération complète après le travail, ou encore un surinvestissement valorisé dans certaines entreprises", égraine Maria Ouazzani, responsable du pôle d'accompagnement psychologique et social du cabinet Psya. 

 

Quant aux cas avérés qui parviennent jusqu'aux médecins ou psychologues, aucune source officielle ne les recense en France. "Une étude de 2010 évaluait à 19 000 le nombre de cas annuels de burn-out en Belgique, note Maria Ouazzani. Si, à partir de là, on extrapole à la population française, on évalue à 100 000 les cas pour la France." Préoccupant donc, mais loin des données les plus sombres. 

 

Problème de définition

Au-delà de la cécité statistique, un autre problème se pose: l'absence de définition établie par le monde médical. "On parle d'une maladie, et pourtant c'est le corps social - les spécialistes des risques psychosociaux, la direction générale du travail, les partenaires sociaux, etc. - et non la communauté scientifique, qui s'exprime sur le sujet", déplore Patrick Légeron. "Il existe une description d'un syndrome, mais il n'est inscrit nulle part dans les classifications médicales, complète Maria Ouazzani. Un médecin ne peut donc pas faire au sens strict du terme un diagnostic de pathologie, comme il le ferait pour une dépression ou une addiction." 

 

Depuis une trentaine d'années, des experts tentent pourtant de définir le phénomène, comme la psychologue américaine Christina Maslach, auteure de Burn-out. Le syndrome d'épuisement professionnel, traduit en français en 2011. "Elle en définit assez bien les trois éléments, explique Patrick Légeron, qui a écrit sa préface. Le premier est un épuisement physique et mental: les gens sont vidés, au bout du rouleau. Le deuxième, c'est l'atteinte massive émotionnelle, quand les individus sont comme carbonisés, sans émotions. Vient enfin le sentiment d'inaptitude. Il faut que les trois soient réunis pour que l'on puisse parler de burn-out. Autrement, on est dans une autre forme de souffrance, comme la dépression." 

 

Mais il faudrait encore déterminer les seuils à partir desquels les salariés touchés par ces trois dimensions en deviennent malades. "Tout comme une dépression est bien différente d'une tristesse, d'un blues ou d'un sentiment de découragement, indique Patrick Légeron, il nous faut un curseur pour savoir quand l'on passe du mal-être à la maladie. A partir de quelle intensité, de quelle chronicité et avec quel caractère d'irréversibilité peut-on parler de burn-out?" 

 

Une souffrance bien réelle

Sans échelle précise, "il est facile de voir des burn-out partout, regrette le psychiatre. On entend des salariés dire qu'ils font un burn-out alors qu'ils reviennent en pleine forme après une semaine de vacances". De même, être stressé dans son travail n'est pas le signe que l'on basculera forcément vers une détresse plus sévère. "L'organisme a des ressources pour y faire face lorsqu'il est ponctuel, rappelle Maria Ouazzani. Ce n'est que quand il devient chronique qu'un phénomène d'épuisement peut apparaître." 

Comment expliquer alors le succès du mot "burn-out" dans le discours des experts, des employeurs et des salariés? "Comme le stress et le harcèlement avant lui, ces phénomènes existent, mais servent aussi à mettre des mots sur d'autres situations de risques et de souffrance", juge l'experte. Autrement dit, évoquer le pire permet de prendre conscience que la souffrance au travail est bien réelle, et que l'entreprise a sa part de responsabilité. 


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En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/burn-out-sait-on-vraiment-de-quoi-l-on-parle_1638873.html#YBAGfMuJdGyvg7gJ.99

 

 

au 10 janvier 2015 : merci à Isis de Romefort

http://www.regionsjob.com/actualites/pres-d-un-salarie-sur-deux-confronte-au-burn-out-27049

Près d’un salarié sur deux confronté au burn-out Actualité - 07 janvier 2015

Fatigués, 17% des salariés se disent potentiellement en situation de burn-out et 31% expliquent être confrontés à ce problème dans leur entourage professionnel, selon une enquête de l’institut Think pour le cabinet de conseil Great Place to Work. Près d’un salarié sur deux confronté au burn-out

Le burn-out, maladie du siècle ? Les salariés en situation d’épuisement sont en tout cas de plus en plus nombreux. Entre ceux qui sont potentiellement en état de burn-out (17%) et ceux qui y sont confrontés dans le cadre de leur emploi (31%), la moitié de la population salariée (48%) est exposée ou perçoit un niveau de stress élevé au travail.

> Qu'est-ce qu'un burn out ?

Une dégradation du climat social en entreprise

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les résultats dévoilés par l’institut Think. Ainsi, pour 56% des personnes interrogées, les conditions de travail et les pratiques d’encadrement ont évolué négativement au cours des trois dernières années. Quant au bien-être des salariés, seulement un employé sur 2 estime que l’entreprise y prête attention. L’encadrement et la base ne sont pas toujours au diapason comme le révèle une autre étude de Cegos sur les conditions de travail. Alors que dans ce sondage 53% des salariés et managers notent une dégradation globale de l’évolution du climat social, seulement 35% des DRH font ce constat.

Un sentiment de malaise qui tient en partie au contexte économique : 83% des salariés interrogés par l’institut Think sont pessimistes quant à une reprise économique rapide en France.

Vers une reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle ?

Face aux cas de plus en plus fréquents d’épuisement professionnel, le ministère du Travail a chargé fin 2014 un groupe d’experts de «clarifier ce que recouvre le burn-out». Sa première mission : faire des recommandations pour mieux le prévenir sans qu’il soit encore question de reconnaissance ou de réparation. Les conclusions du groupe de travail devraient très prochainement être publiées.

Des députés de la majorité ont de leur côté publié une tribune début décembre pour que le burn-out soit reconnu comme maladie professionnelle. "Cette reconnaissance est indispensable pour faire que les effets de l'épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c'est-à-dire les employeurs", peut-on lire dans la tribune. Actuellement, une dizaine de cas obtiennent cette reconnaissance chaque année.

> Le burn-out bientôt reconnu maladie professionnelle ?

 

Michel-Jean LAVEAUD

chef de projet interrégional chez C.I.C.S.TE Arcure - L'OUvroir de CItoyennetés POtentielles

La trop exceptionnelle mise en mots incarnée et collective dans l'espace public des conditions et de la qualité de vie au travail constitue un terrain favorable au déficit de sens des engagements professionnels. La très déclarative responsabilité sociale des entreprises manque d'enracinement dans la vie sociale, un déficit qui avec "la formation professionnelle à l'épreuve du numérique" croise "les sciences humaines et sociales à l'épreuve du numérique". Pour remédier à cette relégation des savoirs cachés, l'éducation populaire multiplie les formations réciproques avec les Universités Populaires qui abondent la posture historique et les pratiques sociales de l'économie sociale devenue économie sociale et solidaire. Pour sa part l'ANACT (Association Nationale pour l'Amélioration des Conditions de vie au Travail) et particulièrement l'ARACT Languedoc-Roussillon met en oeuvre depuis 9 années une invitation à l'écriture des vécus au et à propos du travail sous la forme d'un Concours de nouvelles "Nouvelles du travail" . La dernière édition de ce concours avait pour propos les liens et les débordements des contraintes professionnelles avec et sur la vie privée. Par un effet-miroir la question du "réenchantement du travail" ou celle de la valorisation des alternances école-entreprise se trouve sous l'emprise des silences et des non-dits d'adultes que les enfants et les jeunes perçoivent comme un démenti, l'envers des discours d'invitation et d'accueil. La problématique psychosociale commune aux élèves à l'école, aux parents en interne et externe aux entreprises, au sein des dynamiques territoriales est au coeur de la démarche de L'OUvroir de CItoyennetés POtentielles pour un réel augmenté des prépas, réalisations et post-productions des Forums locaux des métiers et de l'orientation, de la formation et de l'emploi et du prochain 19éme Mondial des Métiers à Lyon en mars prochain. Penser le travail, l'activité , l'emploi, ne se réduit pas à une dialectique où les DRH et les Ingénieurs de productivité seraient sur un ring avec des spectateurs pariant sur l'un ou l'autre, mais bien une caricature dans un jeu de société beaucoup plus ouvert et complexe qui justifierait un vécu de l'adjectif "citoyen-citoyenne" au-delà de son usage marketing qui s'avère tendance et également pertinent si cet adjectif - pour être crédible - est cultivé. Mis en mots sur des vécus. Aussi voyons nous les groupes de parole, les ateliers d'écriture, le théâtre-forum, les concours de nouvelles et la micro-édition (avec et au-delà des corporates) trouver un droit de cité autant que le numérique dans l'enseignement fait tomber les murs entre les organisations, les générations, les institutions et les territoires. "Les territoires et les organisations à l'épreuve de l'hybridation" et "l'interterritorialité le nouveau design des territoires". L'OUCIPO au profit de l'intelligence des territoires suggère et co-anime des formations et des rencontres-débats "Droits ACTIFS et culturels de l'enfant, coopération intergénérationnelle documentée, condition parentale et intelligence des territoires". "La voie : résister à la disjonction" pour la transition de la société de l'information vers la société de la (re)connaissance. www.cicstarcure.fr . Les créatifs culturels prennent leur part, voir les sujets de société trouvant leurs expressions avec l'art contemporain. Le théâtre en Avignon et ailleurs depuis déjà quelques années, le Centre National d'Ecriture pour le Spectacle ( CNES - Charteuse de Villeneuve-lez-Avignon) , les Conférences gesticulées (Scop Le Pavé), le Théâtre de la Cité et les écritures du Réel (Marseille) , le Centre International pour le Théâtre Itinérant, (CITI) le théâtre d'improvisation, etc...

 

 

AU 11 DECEMBRE 2014

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/des-deputes-demandent-la-reconnaissance-du-burn-out-comme-maladie-professionnelle_1630089.html

 

 

Des députés demandent la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 08/12/2014 à  10:37, mis à jour à  11:59

Une trentaine de parlementaires de la majorité veulent voir reconnaître les cas d'épuisement au travail. Les employeurs devraient en assumer le coût. 

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Des députés demandent la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle

Une trentaine de députés demandent la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. En France, plus de 3 millions de salariés seraient menacés par ce syndrome d'épuisement extrême.

Reuters/Andrew Winning

Les entreprises payeront-elles bientôt pour réparer les dégâts du burn-out? Une trentaine de députés demandent sa reconnaissance comme maladie professionnelle, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche. Cette étape "est indispensable pour faire que les effets de l'épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c'est-à-dire les employeurs", expliquent les élus, tous issus de la majorité. Une proposition de résolution sur le sujet a déjà été adoptée par le groupe PS au Sénat en juillet. 

Pour les députés de la majorité signataires, il s'agirait de faire "basculer le financement" de ce syndrome d'épuisement professionnel "sur la branche Accident du travail et maladies professionnelles - financée par les cotisations patronales à 97%". Les députés proposent l'inscription de deux nouveaux éléments au tableau des maladies professionnelles: la dépression consécutive à un épuisement profond et le stress post-traumatique au travail.  

Seuls quelques dizaines de cas reconnus par an

Pour l'heure, une personne souffrant d'un stress extrême au travail a droit à un congé maladie ou un temps partiel thérapeutique financés par le régime général de la Sécurité sociale et donc par l'ensemble de la collectivité. Seuls quelques dizaines de cas par an obtiennent que leur syndrome d'épuisement soit reconnu maladie professionnelle, celle-ci ayant entraîné une incapacité permanente de plus de 25%, tandis qu'un lien "direct et essentiel" avec le travail a été mis en évidence, selon les dispositions en vigueur. 

Cette tribune intervient quelques semaines après la publication par Cegos d'un baromètre sur le stress au travail. Selon cette enquête, un salarié sur quatre déclare avoir subi au cours de sa carrière un problème psychologique grave comme une dépression ou un burn-out. 

Avec

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/des-deputes-demandent-la-reconnaissance-du-burn-out-comme-maladie-professionnelle_1630089.html#DZViLLvTZDcuYYis.99

ACTUALISATION AU 21 NOVEMBRE 2014 - merci à Marie Claire Sansoe pour ce partage :

http://bfmbusiness.bfmtv.com/emploi/un-salarie-sur-4-victime-de-burn-out-ou-de-depression-au-cours-de-sa-carriere-847768.html

25% des salariés victimes de burn-out ou de dépression dans leur carrière

Un tiers des salariés disent avoir du mal à séparer leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Un tiers des salariés disent avoir du mal à séparer leur vie professionnelle et leur vie personnelle. - © Jean-François Monier - AFP
 

Plus d’un salarié sur deux est victime de stress, révèle une étude publiée ce 20 novembre. Plus inquiétant encore, un sur quatre avoue avoir eu un problème psychologique grave au cours de sa carrière.

 

Le travail n’est pas une source d’épanouissement pour tous. Un salarié sur quatre déclare avoir subi au cours de sa carrière un problème psychologique grave comme une dépression ou un burn-out, selon un baromètre publié jeudi par Cegos (1).

 

Mais sans surprise, le stress est le mal le plus répandu. Plus d'un salarié sur deux (53%) et 68% des managers disent subir un stress régulier dans leur travail, une grande majorité estimant que cela a un impact négatif sur leur santé.

Ce mal touche toutes les entreprises, puisque l'enquête a été menée auprès de salariés de sociétés de plus de 1.000 salariés (42%), de 300 à 1.000 (28%) et de 100 à 300 (30%) dans différents secteurs.

 

Une mauvaise organisation, source de stress

Ce stress est reconnu par les responsables des ressources humaines qui sont 71% à penser que leurs salariés le subissent. La principale source de stress citée par les salariés comme par les managers est une charge de travail trop importante, devant un manque ou une mauvaise organisation du travail, et un sentiment d'isolement.

 

Et ces effets ont des répercussions en dehors du travail. Un tiers des salariés (32%) disent aussi avoir du mal à séparer leur vie professionnelle et leur vie personnelle, un taux en hausse de 6 points par rapport à 2013.

Un peu plus d'un salarié sur deux (54%) juge le climat au sein de son équipe globalement satisfaisant, un taux en baisse de 14 points par rapport à 2013 et 49% se disent satisfaits de leur emploi actuel (-12 points).

 

Globalement, l'étude fait état d'une "dégradation marquée" du climat social avec plus de la moitié des salariés et managers (53%) qui font état d'une situation pire que l'année précédente, même si 71% des salariés se disent très impliqués dans leur travail.

(1) L'organisme de formation professionnelle a interrogé en ligne en septembre et octobre 1.135 personnes, selon la méthode des quotas: 700 salariés, 290 managers et 145 responsables des ressources humaines (RH) d'entreprises privées employant plus de 100 salariés.

 

ACTUALISATION AU 2 OCTOBRE 2014

Grâce à l'article partagé par Pierre Jean Llorens : merci à lui

BURN OUT: Ce n’est pas qu’une question de stress au travail!


http://www.santelog.com/news/neurologie-psychologie/burn-out-ce-n-est-pas-qu-une-question-de-stress-au-travail-_12916_lirelasuite.htm#lirelasuite

Le quotidien et ses difficultés viennent évidemment se combiner aux facteurs déjà connus de troubles de la santé mentale au travail, tels que l’épuisement professionnel. Des facteurs personnels qui vont soit agir comme des agents équilibrants soit comme la goutte qui fait déborder le vase ou le facteur déclencheur de burn out. 

Des conclusions étayées dans la revue Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology qui précisent, bien évidemment le niveau d'impact de ces variables personnelles et les groupes à risque élevés. En synthèse, en matière de stress au travail, un partenaire affectueux et compréhensif est aussi important qu’un patron bienveillant.

 Échéances impossibles, patrons exigeants, collègues méprisants, heures supplémentaires non rémunérées, différents facteurs professionnels peuvent mener à l’épuisement professionnel , expliquent les chercheurs de l’Université de Montréal dans leur communiqué. Mais ce n’est pas tout.

Leur étude, menée  auprès de l’étude 1.954 employés de 63 entreprises recense les multiples difficultés qui contribuent à favoriser le développement de problèmes de santé mentale au travail.

Les chercheurs ont pris en compte de nombreux facteurs, tels que le statut parental, le revenu du ménage, le réseau social, l’âge, la santé physique et le degré d’estime de soi et ont rapprochés ces facteurs de ceux associés couramment au stress au travail, tels que l’épuisement émotionnel, la non prise en compte des compétences, l’ampleur des exigences psychologiques, la précarité de l’emploi et le défaut de leadership.

La famille entre en ligne de compte, montre leur analyse : Ainsi, les personnes qui vivent en couple avec de jeunes enfants et ont un revenu de ménage supérieur, peu de conflits travail-famille et un bon réseau social apparaissent, bien logiquement, à moindre risque de stress au travail et d’épuisement professionnel. Précisément, les variables personnelles expliquent :

  • 32,2% des niveaux la détresse psychologique,
  • 48,4% de dépression,
  • 48,8% d’épuisement émotionnel.

Vivre en couple, avoir de jeunes enfants à la maison, les conflits famille-travail, les relations conjugales et parentales, et le réseau social personnel sont tous des facteurs associés aux résultats de santé mentale au travail et pour la plupart d’entre eux aux 3 risques évoqués ci-dessus.  

Certes, les facteurs professionnels demeurent ! L’encouragement, la reconnaissance professionnelle, la stabilité professionnelle et ’utilisation pertinente des compétences restent des facteurs limitants le risques de stress et de dépression.

 C’est donc un nouvel appel à une vue d’ensemble, au-delà du milieu professionnel, des facteurs qui déterminent de manière spécifique, chez un sujet donné, son bien-être au travail.

 

ACTUALISATION AU 23 SEPTEMBRE 2014

de la part d'une personne anonyme pour ce partage...

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/burn-out-l-entreprise-va-t-elle-bientot-payer_1577458.html

 

Burn-out: l'entreprise va-t-elle bientôt payer?

Par publié le 22/09/2014 à  16:32, mis à jour le 23/09/2014 à  09:49

Des experts demandent la reconnaissance comme maladie professionnelle des épuisements, stress extrêmes et autres dépressions liés au travail. Mais pas sûr que les employeurs soient d'accord: ils devraient payer de leur poche les frais de leur mauvais management... 

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Burn-out: l'entreprise va-t-elle bientôt payer?

Un appel lancé par le cabinet Technologia demande la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle.

REUTERS/SUPRI

De colloques en publications, les spécialistes de la santé au travail semblent n'avoir d'yeux que pour lui : le "burn-out", un syndrome d'épuisement professionnel dévastateur, est dans l'air du temps. Au point qu'un appel lancé en janvier - signé par plus de 7300 personnes - demande sa reconnaissance par les pouvoirs publics. Aux manettes, le cabinet spécialiste des risques psycho-sociaux Technologia et son médiatique directeur, Jean-Claude Delgènes. 

Le Sénat pourrait débattre du sujet avant la fin de l'année. Une proposition de résolution a déjà été adoptée par le groupe PS. Son objet? Réfléchir aux moyens d'inscrire les conséquences d'une exposition à des risques psychosociaux, - "état de stress post-traumatique, d'épuisement manifeste, dépression ou complications somatiques spécifiques" - au tableau des maladies professionnelles, pour que leur lien avec le travail soit reconnu. 

Une main coupée, c'est 20% d'incapacité. Imaginez la difficulté à évaluer son ampleur sur le psychisme... 

Un parcours aujourd'hui long et complexe pour les victimes. "Une fois un certificat médical établi par le médecin, le salarié doit saisir les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), détaille l'avocat spécialisé Michel Ledoux. Mais ils n'instruiront son dossier que s'il lui a été reconnu une incapacité permanente partielle (IPP) d'au moins 25%." Une condition quasi impossible à remplir. "Une main coupée, c'est 20%. Imaginez la difficulté à évaluer l'ampleur d'une incapacité sur le psychisme...", déplorait Jean-Claude Delgènes lors d'un débat organisé par le site Miroir social mi-septembre. 

D'après lui, "seules quelques dizaines de cas de pathologies psychiques sont reconnues chaque année". Quant aux recours judiciaires - aux prud'hommes, ou au tribunal administratif pour les fonctionnaires - ils engagent le salarié dans de coûteuses années de procédures, sans garantie de succès. "C'est le pot de fer contre le pot de terre, estime le psychiatre Michel Debout, spécialiste du suicide et signataire de l'appel. Le premier, l'employeur, a le temps et les moyens. Le salarié n'a ni l'un ni l'autre." 

"Objectiver" l'épuisement, le stress ou la dépression

Une partie de la solution tiendrait donc dans la création d'un ou plusieurs "tableaux" dédiés. Concrètement, un document qui répertorie les troubles et les associe à une liste d'activités susceptibles de les provoquer, ainsi qu'à un "délai de prise en charge", le délai maximal pendant lequel le lien de causalité peut être reconnu. "Si l'on a la 'bonne' maladie, dans la 'bonne' activité pendant la période prévue par le tableau, il y a une présomption d'imputabilité", explique Michel Ledoux. La charge de la preuve ne pèse plus sur le salarié. 

Il n'existe pas de scanner pour une fêlure psychologique 

Le défi consistera à faire rentrer dans ces cases rigides les symptômes parfois fluctuants du stress ou de la dépression. "Il n'existe pas de scanner pour diagnostiquer une fêlure psychologique, résume l'avocat. La grande difficulté, c'est d'objectiver sur le terrain scientifique ce qui relève du travail, de la fragilité personnelle voire de l'instrumentalisation par le salarié." Mais le médecin Michel Debout assure que "l'on dispose maintenant d'une connaissance assez précise des symptômes, qui permet de reconnaître les véritables situations d'épuisement professionnel." 

Reste à faire avaler la pilule aux entreprises, qui seraient mises à contribution. C'est même tout l'objet de la future proposition de loi. Les salariés victimes de ces pathologies liées au travail sont aujourd'hui indemnisés par l'assurance maladie. Or "il apparaît inique que la branche maladie prenne en charge des affections qui découlent de la réalisation de risques psychosociaux d'origine professionnelle, alors que la branche AT-MP [accident du travail et maladie professionnelle, NDLR], financée à 97 % par les cotisations patronales, semble plus légitime", pointe la sénatrice Patricia Bordas dans son texte. 

Un financement par les coupables

Les entreprises de plus de 150 salariés sont soumises à des cotisations au tarif "individuel", c'est-à-dire qu'il varie en fonction de leurs résultats en matière de santé au travail. Celles dont les salariés souffrent le plus de dépressions ou de burn-out liés à leur métier payeraient donc directement les frais de leur mauvais management.  

De quoi handicaper la future proposition de loi? "Dans le contexte économique actuel, l'idée de faire payer les entreprises n'est pas facile à faire passer, juge Michel Ledoux. A terme, on ira vers la reconnaissance, mais ce n'est pas demain la veille." Peut-être faudra-t-il d'abord convaincre les employeurs que la reconnaissance des risques psycho-sociaux n'entraînera pas une multiplication des cas. "Les entreprises ont longtemps résisté à la reconnaissance de la lombalgie, et pourtant, elle n'a pas fait exploser le nombre des maux de dos pris en charge", conclut l'avocat. Les sénateurs socialistes espèrent eux soumettre l'idée au vote d'ici la fin de l'année, à l'occasion d'une niche parlementaire en novembre ou en décembre. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/burn-out-l-entreprise-va-t-elle-bientot-payer

 

 

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Le burn-out a-t-il un sexe ?

Burn out Photo Thinkstock

Après un burn-out, les femmes partent et les hommes restent.

Les femmes seraient plus susceptibles de souffrir de burn-out au travail que les hommes. Mythe ou réalité ? Celles qui sont passées par là témoignent.

C’est l’histoire d’une femme forte à qui tout réussissait. Lorraine Willems, 47 ans, dirigeait depuis six ans la boîte de production Story Box Press. La création de « Dimanche+ » sur Canal+, la série de documentaires de Loïc Prigent Le jour d’avant…, Dans les Yeux d’Olivier sur France 2, c’est elle. Ainsi que tout le digital de L’Oréal Paris et Roger Vivier… Story Box Press est comme son troisième enfant. Celui pour lequel elle a travaillé 7 jours sur 7 pendant deux ans. Puis qu’elle a dû élever seule une fois le départ de son associée, Laurence Ferrari, consommé. Workaholic et mère de deux enfants de 28 ans et 23 ans, la femme active a les mains libres, les manches bien relevées, et dix-sept salariés qui comptent sur elle. « C’était l’aventure de ma vie. J’étais incapable de dire que j’étais fatiguée. Le mot n’existait plus dans mon vocabulaire. Et puis, un matin, je n’étais plus capable de me lever. »

Wonder Woman n’a rien vu venir de ce premier burn-out. Après deux mois de repos forcé à trépigner d’impatience dans son lit, elle est de retour au bureau, à nouveau sur les rails. Arrive le Festival de Cannes, ses rendez-vous, son effervescence et ses nuits qui ne durent que trois heures. Le corps de Lorraine lui envoie une deuxième secousse : malaise, nuit à l’hôpital. « Dès le lendemain, j’étais de retour dans ma chambre au Martinez pour travailler depuis mon lit. » Cinq mois plus tard, troisième avertissement : un ictus amnésique. Lorraine tombe dans les pommes et ne se souvient de rien. « J’avais tous les symptômes pour faire un AVC. Mais depuis le service de neurologie, je me demandais surtout comment la boîte allait tourner sans moi. » Son entourage a beau l’avoir prévenue, il faut qu’un ami médecin lui balance : « Si tu continues comme ça, tu vas crever » pour que Lorraine Willems dépose les armes un moment.

 

Comme elle, les femmes actives auraient bien des raisons de s’écrouler. Ambition découragée par un sexisme persistant, autocensure, double emploi de mère et de working girl, sans parler des 80% de tâches domestiques qu’elles assument seules… Écrasées par ce millefeuille de besognes, on murmure qu’elles seraient plus sensibles au burn-out, la dévastatrice maladie du travail. En février 2014, l’étude Technologia révélait que parmi les 10% de Français frôlant le burn-out, les femmes seraient les premières à se consumer de l’intérieur. Près de 35% d’entre elles affirment que leur travail a eu un impact négatif sur leur santé dans l’année écoulée contre seuls 25% des hommes. La deuxième catégorie la plus touchée par le burn-out ? Les familles monoparentales, soit 85% de femmes. Mais les experts ne sont pas si unanimes. En réalité, les femmes ne seraient pas des créatures plus inflammables que les hommes. Même si elles n’éteignent pas l’incendie de la même manière.

 

Burn out Photo SND

Entre ses enfants, son couple, son travail épuisant, Sarah Jessica Parker frise la crise de nerfs dans le film Mais comment font les femmes ? de Douglas McGrath.

Après un burn-out, les hommes restent, les femmes plaquent tout

Il n’y aucune raison que les femmes souffrent plus de burn-out que les hommes. Elles ne sont pas plus fragiles, juste plus honnêtes selon Bénédicte Haubold, fondatrice de l’agence de conseil en risques pour les entreprises Artélie. Elle en a vu défiler des salariés en craquage. Conclusion : « les femmes ont tendance à verbaliser plus facilement les questions de malaise et de stress au travail. Les hommes sont d’autant plus sujets au burn-out  qu’ils ont plus de mal à en parler ». Les déclarations pourraient bien être biaisées sous la pression d’injonctions sociales stéréotypées. Pour Sophie Aubard, cofondatrice de l’Institut du Salarié, « les hommes éprouvent plus de difficultés à avouer qu’ils vont mal car ils doivent incarner ce mâle dominant, ce super-héros d’entreprise, qui réussit et n’est jamais fatigué. Les femmes ressentent moins de honte ». Ces messieurs préfèreraient donc faire l’autruche plutôt que de reconnaître une faiblesse. « Aujourd’hui, cela se démocratise lentement. Un peu comme la dépression, considérée comme une maladie exclusivement féminine autrefois. »

S’il n’y a pas de « sexe faible au travail », hommes et femmes vivent chacun le burn-out à leur façon. Il faut se pencher sur les leviers de motivation de chacun. Pour l’homme, la performance et la reconnaissance – revoilà le cliché du super-héros de l’open space. Les femmes, elles, cultivent un rapport plus viscéral et passionné au travail. Elles y investissent autant leur temps que leurs émotions. Quitte à s’aveugler. Car le travail, cher travail, est le symbole de leur indépendance et de leur épanouissement. Parce qu’elles sont moins valorisées en entreprise, elles vont foncer tête la première pour faire taire les médisants. Quitte à ne jamais savoir dire non. « Pour être considérée comme performante, une femme doit être ultraperformante, développe Sophie Aubard. Elle va être plus souple et accepter de faire plus. » Ainsi, Laura* partait de chez elle à 6h30 du matin pour ne revenir qu’à 21 heures. Pas de pause midi, pas le temps. Elle est responsable marketing de quatre concessions automobiles pour deux grandes marques. « Je retravaillais le soir chez moi sur mon ordinateur après le repas. Idem les week-ends, non-stop… Je m’infligeais beaucoup de contraintes, comme aider en permanence mes collègues, au risque de me mettre en difficulté vis-à-vis de mes missions. » Arriveront alors les pleurs, les crises d’angoisses et quatre nuits blanches successives. L’heure qui suit sa démission, Laura file illico un mois et demi en clinique de repos dormir quinze heures par jour. « Je n’avais jamais pensé avoir de limites. » Parce que les femmes aiment leur travail souvent plus que les hommes, elles peuvent s’y jeter corps et âme, persuadées que la masse de tâches qu’elles accomplissent est nécessaire. « On tombe dans un cercle vicieux de la reconnaissance : c’est toujours valorisant d’avoir plus de travail que les autres, plus de responsabilités, analyse Sophie Aubard. En fait, c’est la grande arnaque, une sorte de « donne-moi ta montre, je te donnerais l’heure. »

Lorraine Willems, elle, a rompu avec Story Box Press. Reprendre son poste, même en travaillant moins ?  « Impossible. » Après huit ans d’existence et neuf mois sans elle, l’entreprise met la clé sous la porte. La chef d’entreprise sent une partie d’elle « mourir ». « Mais cela a été salvateur : cette expérience m’a permis de voir la vie d’une autre façon, dans laquelle le travail n’est pas tout. »

*Le prénom a été changé.

 

"J'ai l'impression d'être une miraculée"

Quand l’incendie est déclaré, hommes et femmes n’empruntent pas les mêmes issues. « Si les premiers font bonne figure et restent dans la même entreprise, persuadés qu’ils n’ont pas le droit à l’échec, les secondes changent tout », explique Sophie Aubard. Comme si elles plaquaient définitivement une histoire d’amour trop douloureuse. Elles prennent du recul, se réorientent, changent de métier ou intègrent des structures radicalement opposées à la précédente. Comme on choisirait un amant qui n’aurait pas les défauts du précédent. « Celles qui ont vécu la vie dans des grosses structures comme un rouleau compresseur iront dans des petites entreprises, plus humaines. Celles qui ont trouvé ces dernières trop « patriarcales » passent dans des grands groupes. »

Ainsi, Laura s’est reconvertie dans un cabinet de formation, une entreprise familiale à cinq minutes de chez elle. Avec le plein de bonnes résolutions. « Je fais du sport pour m’aérer l’esprit,  je rentre chez moi le midi pour garantir mon hygiène de vie et me force à ne pas faire plus de trente minutes de travail supplémentaire par jour et de partir à 17h30 ». Aujourd'hui, Lorraine aussi, savoure les vertus de la lenteur. « Pour la première fois depuis vingt-huit ans, j’ai pris du temps pour moi. J’arrive désormais à apprécier les moments de détente. » Son nouveau projet, LW Talents Office, lui permet de garder un emploi du temps à échelle humaine. « Je vais travailler avec deux, trois personnes que j’aime vraiment, dans une toute autre philosophie pour mener des projets de qualité, dans la lenteur. J’ai 47 ans et envie de quelque chose de plus harmonieux. Au fond, j’ai un peu l’impression d’être une miraculée. »

Faites notre test : êtes-vous au bord du born-out ?

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