Merci à Arnaud Barbary pour le partage de cette lecture intéressante et pleine d'attrait :
http://www.zonesmutantes.com/2013/09/16/lintelligence-collective-est-elle-une-idee-serieuse/
16 sept 2013
-(Source : Pink Sherbet Photography on Flickr)
Tout le monde parle d’intelligence collective et de nombreuses réalités que l’on croyait banales, comme le management par
exemple, sont « relookées » avec un label « intelligence collective ». Les trente dernières années nous ont habitué aux idées/recettes à la mode. Nous eûmes la qualité, le management participatif, l’intelligence économique, le knowledge management, et j’en passe ! Pour autant, la référence à la mode ne signifie insignifiance et épiphénomène. Les phénomènes de mode sont à la fois l’émergence d’une conscience d’un enjeu majeur, le prémisse d’un nouveau paradigme et, enfin, une incantation, fruit d’une velléité.
L’intelligence collective c’est quoi ?
Mais, commençons par donner une définition acceptable de l’intelligence collective : on peut s’accorder sur le fait qu’il s’agit de la mise en réseau des intelligences individuelles afin de bénéficier (1) du croisement des regards, des interrogations et des expériences, (2) de la complémentarité des compétences et des connaissances ainsi que (3) de la mise en commun des problèmes à résoudre, c’est-à-dire du partage.
L’intelligence collective pourquoi ?
La montée en puissance de l’intelligence collective est le fruit d’une nécessité et d’une opportunité. La complexité croissante des problèmes à résoudre, la diversité des connaissances, la démultiplication des variables, cet ensemble donc, rend indispensable le dépassement des limites de l’intelligence individuelle. La mobilisation d’un intellectuel collectif est déjà très présente dans notre société. Regardez par exemple le processus de la recherche ou, dans un champ très différent, la réalisation d’un film de fiction. Mais, aujourd’hui, l’impératif de l’intelligence collective se généralise. La nécessité ne suffit pas pour donner l’actuelle dynamique de l’intelligence collective. Celle-ci résulte aussi d’une opportunité. Sans les multiples applications du numérique, le processus de l’intelligence collective aurait beaucoup de mal à se déployer. Enfin, il faut garder à l’esprit que cette montée en puissance n’est qu’une composante d’une lame de fond qui se traduit par l’avènement de la société de la connaissance, un nouveau mode d’organisation social, de nouveaux biens communs immatériels, le bouleversement de la nature de la connaissance, etc. Ainsi, l’intérêt actuel pour l’intelligence collective est dans la ligne droite de l’engouement pour l’intelligence économique et de la mobilisation pour le knowledge management.
L’intelligence collective comment ?
Mais, si le corps social a désormais l’intuition de l’importance de l’intelligence collective, il est loin d’une appropriation opérationnelle. Ne sachant pas comment faire, on se réfugie alors dans l’incantation. A lire les nombreux articles sur le sujet, j’ai une forte envie de dire « Arrêtez d’en parler ! Just do it ! ». Mais, pour passer à l’acte, il faut quitter le monde des idées générales et se concentrer sur les lieux réels et les formes concrètes des « gisements » d’intelligence collective. Ainsi, on doit se concentrer sur les deux principaux creusets de l’intelligence collective : le territoire et l’entreprise. De plus, l’intelligence collective a des modes opératoires spécifiques qui sont constitués de formes organisationnelles nouvelles. Le cluster et le tiers lieu (au sens générique de ces deux termes) constituent sans doute les modes opératoires les plus matures.
Enfin, il faut développer des méthodes et avoir des démarches rigoureuses car rien ne se fait tout seul et, plus les actions relèvent de l’innovation, plus cela est indispensable.
Alors, just do it ?
Pour aller plus loin autour de l’intelligence collective :
Comment produire les connaissances nécessaires au monde qui émerge?
Le capital social et la parabole des météorites