de France Lumiere
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S’il n’y avait que le travail qu’impose une association, de sa constitution à sa dissolution éventuelle ! La part administrative est lourde et de plus en plus exigeante. Pour créer une structure, il est souhaitable, dès l’origine, qu’il y ait le plus de volontaires possibles, prêts à en découdre, unis par le même élan, la même générosité. Le Président, le Secrétaire et le
Trésorier : 3 personnes ne suffisent pas, à terme, pour une association ambitieuse qui a des prétentions de pérennité. Telle une ruche, elle est constituée d’ouvrières polyvalentes, interchangeables, travailleuses et généreuses. Une communauté peut être montée pour tous types d’activités et d’actions. Mais dès que du matériel entre en jeu, à usage des adhérents, contrepartie de la cotisation entre autre chose, les choses tendent à se durcir à tous points de vue.Le Trésorier voit sa gestion de trésorerie se compliquer de manière significative. Le secrétaire, scribe de service, déploie sa charge de façon exponentielle. La palme revient au Président qui ne compte plus son temps, par monts, par vaux, pour jouer son rôle de représentation, de démarcheur, faisant feu de tous bois. Si l’association est tournée vers les enfants en plus des adultes, les responsabilités n’en finissent pas de s’alourdir et de peser. Trois postes s’avèrent trop peu. Une bonne dizaine de personnes pour le moins vont devoir se répartir les organisations opérationnelles au sein du bureau exécutif de l’Association pour pouvoir correctement tourner sur plusieurs têtes. Et là, les choses se corsent.
Qui aujourd’hui a envie de fournir un certain travail non rémunérateur parfois boulimique en temps même si celui-ci est très gratifiant ? Une première année, le deal est accepté mais généralement le report de mandat, au fil du temps, commence à créer des tensions et des difficultés. La vie change, évolue, chaque personne modifie ses centres d’intérêt, ses obligations. Insidieusement, pour éviter les affrontements, certains individus vont se libérer, souvent à l’insu des autres, momentanément, de leurs tâches assignées.
Le bénévolat a changé. La diversification des activités proposées à tous, la conjoncture sociale appelant à de plus grands moments de détente, le désengagement associatif est l’une des conséquences de la situation actuelle. Le bénévolat, oui, le sacerdoce, non ! Il est nécessaire, pour sauver la démarche associative, que les charges ne reposent pas toujours sur les mêmes bénévoles, faute de candidats à la reprise souvent. L’effet du nombre aussi permet de soulager le poids des engagements associatifs. C’est la règle de la diversité et de la richesse apportée par le savoir-faire et le faire-savoir des hommes. Monter une telle structure implique d’intégrer, dès le démarrage, ce constat et de trouver une parade. Non rémunéré, œuvrer bénévolement est plus qu’une profession de foi.
France LUMIERE