Merci Pierre-Jean Llorens pour attirer notre attention ..
Alors que les quantités de déchets électroniques explosent, le gouvernement enterre un projet de loi imposant aux fabricants de prendre en charge le retraitement des appareils usagés. Un pas en arrière qui réduit à néant 5 années d'efforts et évite aux entreprises de mettre la main à la poche pour recycler les produits dangereux.
Le projet nest pas parvenu à temps au parlement
Cest une triste réalité, mais aujourdhui ce sont les compagnies multinationales qui dictent les lois dans notre pays. La santé, la préservation des ressources et la qualité de vie des habitants nintéressent pas les autorités , estime María Eugenia Testa, directrice de campagnes de Greenpeace.
Ces réactions font suite à labandon par le gouvernement dun projet de loi approuvé par le sénat il y a plus dun an, mais qui nest pas parvenu à temps au parlement pour quil puisse être voté.
Ce texte ambitieux rédigé en 2008 aurait obligé les producteurs ou les importateurs dappareils électriques et électroniques à garantir lélimination et le recyclage des différents matériaux utilisés pour leur fabrication, notamment les produits toxiques.
Pour cela, les entreprises concernées auraient dû mettre en place leur propre filière de retraitement ou faire appel à des sociétés spécialisées.
Pour en finir avec les produits toxiques
Par ailleurs, la loi donnait deux ans aux fabricants pour arrêter de commercialiser des produits contenant des substances dangereuses telles que le plomb, le mercure, le cadmium et le chrome.
En Argentine, la production de déchets électroniques est évaluée à 120 000 tonnes par an et comprend notamment des batteries, des ordinateurs, des imprimantes, des téléphones, des téléviseurs ou encore des fours micro-ondes. En moyenne, chaque Argentin rejette 3 kilos par an de déchets électroniques, mais ce chiffre grimpe à sept kilos par an dans la capitale, à Buenos Aires.
Dans dautres parties du monde, ce sont les entreprises qui paient pour leurs rebus électroniques. En Europe, elles prennent en charge leurs déchets. Cest également le cas en Amérique latine pour les pays appliquant la Responsabilité étendue du producteur, signale Consuelo Bilbao, coordinatrice de lunité politique de Greenpeace.
Les appareils facilement réparables ne sont pas rentables
LONG écologiste accuse Roberto Feletti, membre du parti présidentiel, davoir tout fait pour empêcher le texte dêtre voté. Le député présidait en effet une commission chargée détudier le projet, mais celle-ci sest refusé à rendre un avis assez tôt pour que la loi puisse être étudiée par le parlement.
Roberto Feletti défend sa position en expliquant quil sagit avant tout de préserver lindustrie nationale :
Nous ne pouvons pas imposer aux entreprises argentines une charge énorme en matière de recyclage de déchets électroniques pour laquelle il nexiste pas de précédents internationaux. Cela nous obligerait à importer des technologies soumises à un monopole et aurait de graves répercussions sur notre compétitivité.
Le projet de loi aurait contraint les fabricants à produire des appareils faciles à démonter, à réparer, à réutiliser et à recycler. Des dispositions certainement efficaces sur le plan écologique, mais pas forcément très rentables pour les entreprises, plus habituées à tabler sur un renouvellement rapide et systématique des appareils vendus.