Ce pas, Emmanuel Poil, 49 ans, l’a franchi. Dès 14/15 ans déjà, il se passionne bénévolement pour les fouilles

durant les vacances scolaires. “Trouver des trucs anciens, des morceaux de poterie de 2000 ans”! Voilà ce que ce rêveur contemplatif, doté d’une forte mémoire visuelle, aime à se souvenir de “sa période romaine”!

 

L’archéologie jusqu’en 2002

Emmanuel Poil s’intéresse, durant ses études d’archéologie, à la période du moyen âge, à l’architecture religieuse, mais plus spécifiquement à la céramique, à la poterie médiévale de la Bourgogne puisque natif de St Rémy (71). De 1990 à 2001, de la maîtrise en Science et Technique en archéologie, d’un DEA, il ne cesse de fouiller sur divers sites antiques, CDD en poche, un peu partout où des petites mains étaient nécessaires. Au fil du temps, il se forge une expérience terrain jusqu’à la rencontre en 2002 avec un potier dont il croise la route. Il découvre alors le façonnage, la fabrication et la cuisson au four à bois de la porcelaine de type Sèvres. 

 

S'ensuivent, quelques années plus tard, la poursuite de diverses fouilles avec des formations. Il s'engage sur 9 mois (2006/2007) sur un CAP tournage puis durant 7 mois (2007/2008) se forme aux techniques des émaux : recherches chimiques et méthodologie des traitements de couche, l'émaillage sur grès. Le terrain de fouilles ne l'intéresse plus. Le “mobilier céramique médiéval” se révèle à lui comme une évidence ainsi que les archives des 14ème, 15ème et 16ème siècle sur les potiers de ces époques là. “J'ai découvert ce qu'était la création, confie-t-il, ainsi que la présentation pour mieux vendre au public car je n'étais pas préparé à cela”.

 

Il vend ses créations dès 2012 sur les marchés de potiers, à “Terre d'Art” à Vienne. Pour compléter ses ressources, il prodigue des cours dès 2013 aux jeunes, aux adultes. “Je m'enrichis, j'apprends au contact de ces publics car ils ont des idées”. “Manipuler la terre, telle une thérapie, apporte du bien être”. Emmanuel Poil projette, pour 2020, de s'implanter sur Boffres où il demeure depuis deux ans, d'y construire un four à bois, d'organiser des formations et pourquoi pas, de participer au Festival “Pousse Ma Porte” de début d'année.