Pour poursuivre dans la lancée des portraits de ce mois d’août, découvrons ceux croisés de commerçants au long cours devenus une véritable figure locale. Le couple Boucher tiennent le Bar Tabac du village de Boffres depuis

plus de 24 ans. La boucle est bouclée et ils songent à leurs retraites. Appel aux repreneurs.

 

Un vrai désir de changement complet de vie

Catherine Vinet (née le 21/01/1965 Vieillevigne 44) est le 5ème enfant d’une fratrie de 6 qui grandit aux côtés de la mère, femme au foyer, et d’un père ouvrier dans une industrie de chaussures. Après sa 3ème, elle poursuit ses études par un BEP en confection de vêtements pour enfants en Vendée avant d’intégrer l’usine de chaussures de son père jusqu’à sa 25ème année. Elle rencontre Philippe Boucher à l’âge de 17 ans, se marie en 1985 ; le couple a 2 enfants (1984 et 1985). Le troisième naîtra en 1992 à Vieillevigne. Philippe Boucher est né à Nantes (44) le 28/03/1958. Il couvre tous les chantiers comme peintre décorateur, dans le BTP, marchand de vins, avant de partir à l’armée en 1976. Il s’emploie à travailler pour la Banque de France dans une société spécialisée dans les bandes et cartes magnétiques perforées intégrant des programmes de stockage de données. Cette société Tele Systems de France délocalise ses activités. Philippe Boucher refuse sa mutation sur Paris. C’est avec un départ négocié que le projet de partir de la région s’impose comme une évidence. Le couple décide de construire ailleurs une vie nouvelle.

 

Un challenge réussi non sans peine

Philippe Boucher travaille sur Annonay en 1993 pour 6 mois, le temps nécessaire pour découvrir le département de l’Ardèche qui leur était inconnu. La CCI d’Annonay les dirige vers le magasin tenu par Mr Roger et Raymonde Brot en vente sur Boffres. Le couple emprunte pour l’achat des murs de cette ancienne maison économique qui se trouvait dans la continuité d’une activité d’épicerie, boulangerie, bar. Les 3 commerces se trouvaient alors l’un à côté de l’autre. L’épicerie bar tabac occupait un petit local rempli par divers étals et 3 tables. En 1994, l’activité commerciale était assez variées et non dédiée à un service plutôt qu’à un autre pour répondre à l’attente des clients qui fréquentent un petit commerce de proximité. Très vite, le couple investit les lieux et mise sur la refonte du magasin tout en conservant les matériaux d’origine. Beaucoup de travaux ont ainsi dû être réalisés pour optimiser l’espace en transformant une partie de l’habitation familiale afin d’accueillir un service de restauration dite rapide pour 20/30 couverts par jour, une réelle nouveauté pour l’époque, ainsi qu’une terrasse couverte l’été (avec soirées à thèmes en 1994/1995). Le bar est ouvert 6 jours sur 7 l’hiver (fermeture le mardi), et 7/7 à la belle saison. Le tout porte sur 3 niveaux (90m2 par étages et caves). Ils complètent l’offre de service par la distribution de tabac (appréciée depuis la fermeture du débit d’Alboussière), la FDJ, Le Dauphiné et l’Hedbo de l’Ardèche.

 

“Comme le Père Brot, confie Catherine Boucher, je souhaite que le commerce soit repris dans le même esprit “montagne”, à l’image du style que nous avons conservé au coeur et vie du village. Ici tout le monde se connaît et très vite les anciens se sont retrouvés ici à côtoyer les nouveaux. Quelle belle et riche expérience pour nous. Avant 1990, Boffres comme Alboussière était un village de vacances. Aujourd’hui le village se cherche en Label de Caractère et il est idéalement placé près de la Vallée de Crussol. Nous sommes fatigués tous deux de tenir à bout de bras un commerce qui marche bien, nous le vendons pour 195K€ pour partir en 2020 vers d’autres projets itinérants. Les enfants quant à eux ont choisi d’autres secteurs et d’autres lieux de vie.”