Le Réseau du Triangle pousse au maximum, pour participer aux soirées qu'il organise chaque mois sur toute la région Rhône-Alpes (ou presque), à user, abuser de ce type de transport ; la convivialité, le partage des frais et la bonne action citoyenne pour notre Planète, voilà des valeurs bien défendues ; alors cet article va parfaitement dans le sens des membres de ce Réseau qui en font fréquemment usage ; que cela en inscite d'autres.

 http://www.quechoisir.org/auto

http://www.quechoisir.org/auto/circulation-routiere/enquete-transports-l-envolee-du-covoiturage/%28newsletter%29/d2D5vdf78U?utm_medium=email&utm_source=nlh&utm_campaign=nlh130904&utm_content=nlh130904

Jadis réservé aux étudiants fauchés et autres globe-trotters, le covoiturage est aujourd’hui adopté par des personnes de tous âges et de tous milieux. Une pratique verte et conviviale qui permet des économies substantielles.

C’est la cerise sur le gâteau. En roulant à quatre ou cinq dans une voiture plutôt que seul, on fait du bien à la planète. Mais le souci de protéger l’environnement ne suffit pas à franchir le pas. La première raison qui pousse un conducteur à proposer à des inconnus les sièges libres de sa voiture

ou un passager à préférer cette option au train ou à son propre véhicule est financière. Les très nombreuses personnes qui ont répondu à notre appel à témoignages le reconnaissent. Quand le prix du carburant atteint des sommets, sans parler de celui des péages, la possibilité de partager l’addition avec deux ou trois passagers est bienvenue. Ces derniers y voient, eux, une alternative moins onéreuse au train, devenu pour beaucoup « un luxe ». De fait, il n’y a pas photo : sur un parcours comme Rennes-Nantes, fréquenté par beaucoup de covoitureurs, il en coûte environ 5 € contre environ 23 € par le train ; sur Toulouse-Bordeaux, très couru aussi, c’est en gros 15 € plutôt que 35 €. Sur certains trajets, le gain de temps est également déterminant. Un lecteur voyage régulièrement du Puy-en-Velay à Toulouse. Par le train, il mettrait entre 7 h 30 et… 13 h et paierait de 80 à 160 €. En covoiturage, il met à peine 5 h, paie environ 20 € et a « le plaisir de rencontrer des gens que la vie n’aurait pas mis sur [son] chemin ». De fait, la possibilité de discuter avec des voyageurs de tous horizons est citée par la quasi-totalité de nos témoins comme une source d’enrichissement et de réconfort dans un monde individualiste.

Un site incontournable

covoiturage

Sur covoiturage.fr, préférences du conducteur et avis à son sujet ­permettent de faire le bon choix.

Rares sont nos témoins qui ne recourent pas aux services de www.covoiturage.fr. Parler de ce site comme d’un leader du secteur est loin de refléter la réalité. Il détient quasiment un monopole. Sa croissance est exponentielle : sur 1,6 million de membres, 800 000 se sont inscrits en 2011. Aujourd’hui, il revendique 90 % des trajets réalisés. Seul www.carpooling.fr le concurrence sur l’international.

Il est vrai que covoiturage.fr est particulièrement clair et bien conçu. L’utilisation en est très simple. Les conducteurs qui offrent des places indiquent leurs préférences : acceptent-ils les animaux, les fumeurs, écoutent-ils de la musique, sont-ils bavards ou plutôt « taiseux », de quelle place disposent-ils pour les bagages ? Ils proposent un trajet à une date précise, un certain nombre de places et les passagers intéressés s’inscrivent. Par la suite, un système d’avis permet à chacun de tresser des lauriers à un compagnon de voyage qui le mérite ou de déplorer le manque de fiabilité, l’attitude antipathique ou l’imprudence (s’il s’agit du conducteur) d’un autre. Le conducteur fixe librement le tarif mais, selon le site, la plupart d’entre eux le calculent de telle sorte qu’ils se remboursent en gros des frais d’essence et de péage si toutefois ils remplissent leur voiture. S’ils ne la remplissent pas, une partie de ces frais reste à leur charge ainsi que, dans tous les cas, les frais fixes du véhicule.

Éviter les dérives

Un fonctionnement très apprécié de nos témoins… jusqu’à ce que covoiturage.fr mette en place un nouveau système contre lequel nombre d’entre eux s’élèvent avec véhémence. Depuis le printemps, le site facture une commission au passager pour les trajets de plus de 200 km (système expérimenté dans l’Ouest et qui s’étend peu à peu à tout le territoire). Elle s’élève à 0,60 € + 7 % du tarif proposé par le conducteur. Tout passe désormais par le site avec paiement à l’avance, alors qu’auparavant les usagers prenaient contact entre eux avant de « toper là ». Une initiative « en contradiction flagrante avec l’esprit du covoiturage » et qui lui « fait perdre ses principales qualités : l’entraide, le dépannage et la confiance », selon deux de nos témoins, reflétant un avis largement partagé. Un de ces mécontents, Nicolas Raynaud, a même mis au point un site concurrent, www.covoiturage-libre.fr, qui ne propose pour l’instant qu’un service limité. « Je n’ai pas envie que ma place de voiture soit achetée comme un billet de train et qu’il n’y ait aucun contact humain », argue-t-il.

Frédéric Mazzella, fondateur et directeur de covoiturage.fr, a entendu maintes fois ce genre d’arguments mais invoque l’impérieuse nécessité d’éviter les dérives. « Ce qui fonctionne avec une communauté de quelques milliers de personnes ne marche plus à 1,6 million. Parmi eux, il y a forcément des gens qui ne respectent pas les règles, c’est en tout cas ce que nous avons constaté. Les passagers posant des options sur des trajets et ne venant pas au rendez-vous se faisaient de plus en plus nombreux. En réaction, certains conducteurs pratiquaient le surbooking. Il fallait repenser le fonctionnement pour restaurer la confiance. Avec le système de réservation, nous avons diminué de 85 % les désistements de la part de passagers. » Mais il y a également des conducteurs victimes d’un contretemps qui annulent (plus ou moins longtemps) avant le départ. Le site réfléchit à une solution pour les passagers qui se retrouveraient le bec dans l’eau.

Outre un meilleur encadrement des transactions, le paiement des réservations permet à covoiturage.fr de se renflouer. Frédéric Mazzella n’en fait pas mystère : avec 35 salariés, difficile d’être à l’équilibre quand les seules recettes viennent des entreprises achetant une plate-forme de covoiturage clés en main pour leurs collaborateurs. « Ce devrait être aux institutions publiques de subventionner les dépenses de ce système dans une politique de développement durable », rêve un de nos témoins. Les acteurs du covoiturage, eux, n’en demandent pas tant. Ils se contenteraient de mesures plus pragmatiques. Par exemple, une clarification du régime fiscal des conducteurs (1) ou la possibilité pour les voitures transportant plusieurs passagers d’emprunter les lignes de bus ou de se voir réserver certaines files d’autoroute aux abords des agglomérations, comme c’est le cas au Canada et aux États-Unis. Ce serait déjà un bon début.

Témoignages

“Les principaux intérêts du covoiturage, c’est l’aspect “moins cher que tout” mais aussi le fait de se rendre ­service et l’enrichissement mutuel par les conversations. J’ai 63 ans et je trouve les jeunes d’aujourd’hui drôlement sympathiques. C’est une découverte pour moi.”
Denis Merlin, Montgenèvre (05)

 

“Certaines raisons citées par mes passagers sont ­étonnantes, comme la volonté de conserver intact le capital de points de leur permis de conduire ! ”
Nicolas Douillet, Nice (06)

 

“J’ai utilisé ce service pour ma mère de 84 ans pour un trajet Plaisance/Clermont-Ferrand. Elle a accepté cette formule à la place du train, dont elle garde un très ­mauvais souvenir car ­inconfortable et très long. Je lui ai trouvé un véhicule confortable et un conducteur passant par l’autoroute pour qu’elle ne soit pas secouée.”
Frédéric Guillot, Plaisance-du-Touch (31)

 

“Les gens me parlent, donc je ne m’endors pas et je roule prudemment, alors que seul je ne respectais pas souvent les limitations de vitesse. De plus, le fait de parler avec les passagers permet d’avoir de bonnes adresses de bars et restaurants, des coins à visiter, etc.”
Anthony Estace, Tourlaville (50)

Location entre particuliers

Et si je louais la voiture du voisin ?­

La location de voiture entre particuliers se développe fortement. Si elle profite à tout le monde, il faut toutefois prendre quelques précautions en choisissant le bon intermédiaire.

Une voiture, ça coûte cher à l’achat, mais aussi lorsqu’on l’utilise et qu’on l’entretient. Le transport est d’ailleurs en 2010, selon l’Insee, le second poste de dépenses des ménages (14 % de leur budget) après le logement. Une automobile revient, environ, à un peu plus de 5 000 € par an à son propriétaire. Or, elle reste le plus clair de son temps (en moyenne 85 % ) au garage. Ça fait cher du kilomètre ! Pour réduire la ­facture, une solution : la location de voiture entre particuliers.

 

La confiance règne

Grâce à Internet, ce moyen de limiter les frais est en plein essor. Néanmoins, certains ne sont pas prêts à franchir le pas, de peur que leur véhicule soit sali, ­malmené, voire endommagé. Blandine, inscrite depuis avril 2011 sur le site citizencar.fr, reconnaît que « c’est une expérience qui suscite beaucoup de commentaires. Ce que les gens retiennent, c’est souvent la confiance qui doit être mienne quand je loue ma ­voiture ». Les témoignages ­recueillis sont pourtant unanimes : ceux qui louent font attention et les incidents sont rares. « Je loue ma voiture et, pour l’instant, tout a été impeccable. On me la rend en très bon état, raconte Fabienne. Je pense que cette notion de ­partage et d’effort consenti par le propriétaire, de même que la confiance, font que les gens se r­esponsabilisent encore plus. » Bien sûr, on n’est pas à l’abri d’un souci. En une dizaine de locations, la voiture de Blandine n’a subi qu’un seul dommage : un bris de glace sur un stationnement.
« La faute à pas de chance », ­tempère-t-elle. De son côté, ­Gildas, qui totalise 85 locations de son véhicule, n’a à déplorer que deux incidents mineurs.
Dans ce système, les risques sont des deux côtés. Le locataire peut tomber sur un véhicule sale, mal entretenu, en mauvais état ou le réservoir presque vide. Pour se prémunir de tels ­désagréments, mieux vaut ­passer par des sites qui imposent, en plus d’un contrôle technique valide, des limites d’âge et/ou de kilomètres afin de garantir le bon fonctionnement du véhicule. Côté propriétaire, les principaux risques sont celui de ne pas être payé ou de voir disparaître sa voiture. Choisir un intermédiaire qui s’occupe de tout se révèle primordial : vérification des ­papiers des locataires (identité, permis de conduire valide…) et de leur solvabilité, etc. Certains sites se chargent aussi d’encaisser puis de reverser le montant dû (buzzcar.fr, deways.fr, livop.fr, voiturelib.com…).

 

Bien choisir son site

Le secret pour réussir sa location entre particuliers est de choisir le bon site parmi ceux qui ­prolifèrent sur la Toile (zilok.com, citizencar.fr, e-loue.com, etc.). Les plus fiables se démarquent en proposant une assurance. Ainsi, voiturelib.com et livop.fr ont un partenariat avec MMA, deways.fr travaille avec la Macif. Dans ce cas, leur contrat d’assurance tous risques « prendra le dessus » sur celui du propriétaire. L’ancienneté du site (information que l’on doit trouver facilement dans la rubrique de présentation) est aussi un gage de sérieux.
Un sérieux qui se détecte ­également lors de l’inscription. Certains procèdent, par exemple, à une inspection ­technique du véhicule avant la mise en location. Dernier point, renseignez-vous bien sur la ­démarche de remise des clés. Ainsi, livop.fr installe gratuitement un boîtier sécurisé qui ­permet d’ouvrir le véhicule à l’aide d’une carte et de récupérer ensuite les clés à l’intérieur. Et juste avant la location, la société envoie un SMS pour donner la localisation et l’immatriculation de la voiture. Une méthode sûre et efficace.

 

Des bénéfices pour tous

Un propriétaire nous a indiqué que le système lui a permis de réduire les frais liés à la possession de son véhicule (location de garage, entretien et assurance) et qu’il est assez facile de « récupérer » quelques centaines d’euros par mois. Néanmoins, au moment de fixer votre tarif, ­pensez à intégrer la commission du site, plus ou moins 20 %, au prix de la location. Le budget auto annuel peut baisser de moitié. Attention, il ne faudra pas oublier de déclarer ces « microrevenus » au fisc (pour cela, buzzcar.com adresse un relevé annuel aux propriétaires).
Côté loueur, l’affaire peut ­également se révéler très rentable. Par exemple, louer un Renault Scénic (ou équivalent) à Toulouse chez un professionnel coûte 175 € la journée avec 250 km inclus (les kilomètres supplémentaires sont facturés 0,43 €). En comparaison, pour un Citroën Picasso loué à un particulier via livop.fr, il ne faudra débourser que 27 € la journée avec 50 km inclus (plus 0,64 € par kilomètre supplémentaire). Soit six fois moins ! L’intérêt financier ­s’estompe toutefois pour un long trajet de 250 km, car la l­ocation entre particuliers ­reviendra à 155 €, soit un gain de seulement 20 €. Le site ­voiturelib.com fait mieux en ­proposant la location à la journée d’un Renault Scénic pour 135 € avec 300 km inclus (soit 40 € de gain). La comparaison s’impose donc avant toute réservation.

 

Yves Martin

 

(1) Au lieu de fixer un plafond précis, le fisc se contente d’estimer que les revenus sont dispensés de déclaration si les tarifs correspondent à une simple participation à l’achat de carburant et à l’entretien de la voiture.

Fabienne Maleysson

source : ufc que choisir public