et merci Pierre-Jean Llorens ... décidément, l'actualité nous rattrape mais pas les années ; la question mérite d'être posée :
Selon une enquête menée par le cabinet A Compétence Egale consacrée à l'accès des seniors au marché du travail, ces derniers font preuve de bien plus d'adaptabilité que ne le pensent les consultants. Mais malheureusement, ils sont perçus comme étant trop coûteux.
Seniors, RH et consultants : ces trois acteurs se comprennent-ils vraiment ? Pas tout à fait, si l'on en croit l'enquête publiée mardi 26 février par le cabinet A Compétence Egale sur l'accès à l'emploi des seniors.
Cette étude montre ainsi que ces trois acteurs n'ont pas la même perception, pas la même définition du terme senior. L'Insee parle de senior pour les personnes de plus de 55 ans. Pour le Robert, le terme désigne des gens de plus de 50 ans. Pourtant, ce terme ne recouvre pas la même réalité pour tous els acteurs de la chaîne de l'emploi.
Ainsi, 55% des consultants jugent que l'on est senior à 50 ans, 48% des seniors eux-mêmes placent la barre à 45 ans tandis que 38% des Rh en entreprise pensent que le terme senior s'applique aux plus de 55 ans.
Valoriser leurs compétences
Tous s'accordent sur un point : l'expérience est l'atout principal des seniors. 85% des consultants, 72% des seniors et 74% des responsables RH la placent en tête. En revanche, lorsqu'il s'agit de mettre en avant leurs compétences acquises tout au long de leur carrière, les seniors ne sont pas en phase avec le monde du travail.
Lors d'un entretien, seuls 39% des seniors valorisent cet atout professionnel. Or, 44% des RH et 65% des consultants estiment qu'il s'agit d'un point à valoriser dans une recherche de poste.
Sébastien Bompard, président d'A Compétence Egale, souligne ainsi " l'importance pour les candidats de centrer leur discours sur leurs compétences avec l'énergie et l'affirmation de soi nécessaire. "
Des seniors mobiles et prêts à évoluer
Lorsqu'on interroge les différents acteurs sur les freins à l'embauche d'un senior, tous s'accordent sur le coût comme principal handicap. 60% des candidats, 32% des consultants et 49% des RH jugent que l'argent est le principal point de crispation. 55% des consultants estiment que les difficultés d'intégration dans une équipe jeune constitue également un sérieux handicap.
Par ailleurs, RH et consultants mettent en avant des craintes quant à la résistance au changement de ces profils plus âgés. Un jugement partagé par seulement 20% des seniors. Les principaux intéressés, eux, mettent plutôt en avant leur adaptabilité.
90% d'entre eux sont prêts à changer de fonction, 68% d'entre eux accepteraient de baisser leur rémunération et 47% pourraient déménager afin de décrocher un poste.
La loi n'a rien changé
Pour 79% des seniors, l'âge est le principal critère de sélection des entreprises. Loin devant les compétences (55%). Un sentiment qui renforce la sensation de discrimination.
Mais cette perception n'est pas tout à fait fausse puisque 45% des RH ont proposé un candidat au profil senior.
La loi de 2009 sur l'emploi des seniors n'a rien changé. 84% des RH en entreprise et 83% des consultants en cabinets de recrutement, cette législation n'a en rien modifié ou facilité le recrutement des profils seniors.
Enquête menée en 2012 auprès de 771 candidats seniors, 431 consultants en cabinets de recrutement et 161 Responsables des Ressources Humaines en entreprises.